Enfant de l’union d’un militaire et d’une banquière, je suis l’aînée de la famille. J’ai du grandir plus vite que la moyenne des enfants de mon âge. En effet, ma mère est partie alors que je n’étais encore qu’une enfant. Mon père, bien qu’aimant et dévoué, devait souvent s’absenter de part son métier. Une situation familiale qui m’a poussé faire le monde adulte prématurément. Lorsque mon père partait, je prenais sans hésitation la responsabilité d’assumer ma fratrie. Une charge qui n’était la mienne et qui m’a mené à délaisser mon adolescence plus que je n’aurais du. Si je trouvais toujours un peu de temps pour faire partie de cette bande d’amis le temps de quelques chansons d’ambiance autour d’un verre, je ne m’y sentais pas nécessairement à ma place. Contrainte à grandir, je trouvais souvent les personnes de mon âge immatures ou irréfléchis. Avec le recul, je me rends bien compte que ce n’était pas le cas. Ils vivaient simplement leur vie d’adolescent comme j’aurais du pouvoir le faire à la même époque. Mais je n’ai aucun regret à ce sujet, ma famille à toujours été le point centrale de ma vie et j’étais fière de donnée de mon temps et de ma personne pour soulager mon père et subvenir aux besoins de ma fratrie. Mais cette idylle que je me suis forgée a volé en éclat. Au décès de mon père, je me suis retrouvée seule avec ma fratrie, une fratrie qui à fini par se dessoudée. Les membres de ma famille m’en ont voulu et j’ai fini, pour une raison qui m’échappe encore aujourd’hui, par me retrouvée plus seule encore. J’ai ressenti le besoin de m’en allez, quitter ma ville natale pour marcher sur les traces de mon père. C’était ma façon à moi de lui rendre hommage. Je n’avais plus de famille, plus de point de chute, de pilier. En somme je n’avais plus de raison de rester. Je me suis donc engagée, je n’avais plus d’attache et j’étais en âge de le faire. Je n’avais aucun raison de ne pas le faire. En tant que fille d’ancien colonel, j’ai toujours pris le soin de ne pas mentionner mon nom de famille afin d’éviter les privilèges qui ne m’intéressaient pas. C’est là-bas que j’ai rencontrée Jay et Jonah. Si je m’étais promise de ne plus m’autorisé une quelconque attache, nous avons fini par devenir amis. Je retrouvais un peu en eux la famille que j’avais perdue. Tout du moins c’était l’impression que j’avais. Je n’avais pas l’impression d’être plus proche de l’un que de l’autre. On était juste trois amis, qui s’épaulaient dans ce milieu hostile et difficile. Mais quand Jay a été enlevé, j’ai bien vite saisie que notre relation avait quelque chose de différente. Qu’on était plus liés que ce que je pensais. J’étais perdue, j’avais l’impression d’avoir à nouveau perdue une partie de moi. Et l’ignorance n’arrangeait rien à ce trou béant que je ressentais en moi. J’ai pleuré, dévoilant une part de faiblesse à Jonah qui restait mon seul repère dans ce monde brutal. C’est peut-être pour cela qu’il a abusé de moi, parce qu’il m’a pensée faible. Il est entré, plusieurs fois dans ma chambre. Et à force, j’ai fini par me laisser faire. Tout ce que je construisais autour de moi finissait par se briser. Et c’est ce que j’étais à cet instant de ma vie : brisée. J’avais tout perdue et une fois de plus je n’avais plus la moindre raison de me battre pour survivre. J’étais à nouveau seule dans un monde bien trop sauvage pour moi. J’ai fini par apprendre que Jay s’en était sortit, après un long moment, je lui en ai voulu. C’était un ultime coup dans l’estomac, pas de nouvelle, pas la moindre trace, rien. Alors je me suis mise à le détester. Mon cœur habituellement si altruiste et dévoué était à présent rempli de colère. Ce n'est que plus tard que j'ai retrouver Jay, dans un sale état. Il ne m'a pas reconnu, alors j'ai pris sur moi encore une fois, j'ai subi la bombe d'un meilleur ami amnésique à qui je ne pouvais livrer aucune des douleurs qui rongeaient mon âme.  Puis, il y a eu cette mission. J’étais en binôme avec Jonah, celui qui me faisait subir l’insoutenable depuis des semaines que je ne comptais même plus. On me demandait de protéger mon bourreau, d’être sa partenaire. J’ai failli à ma tâche. Il était là, face devant moi, avançant prudemment en territoire inconnu. Mon viseur diriger vers son crâne, seuls au milieu de nul part. C’est dans un élan d’inconscience mêlée à la colère que j’ai fini par appuyer sur la détente. J’ai mis fin à ses jours, sans crier gare. J’étais à bout, épuisée et pleine de rage. J’ai fini par me laisser tomber à genou, seule au monde face à l’atrocité que je venais de commettre et qui me ronge encore aujourd’hui…