Originaire du coin le jeune Fawkes débutera sa vie dans les champs. Ses après-midi à courir à grandes enjambées sur la terre battue. Se cacher dans les buissons qui se trouvaient là. Ramper dans la boue. Avec son père, il était plus à l’extérieur que dans sa bâtisse. Si bien qu’il séchait souvent ses cours pour venir le rejoindre dans la forêt. Même si à son jeune âge, le mot était plutôt mal approprié. Il s’évadait pour rejoindre son monde, d’après les dires du père. Ce dernier, était un ancien Seal. Profitant de sa retraite, il avait emmené sa petite famille dans un coin calme, à la lisière d’une gigantesque forêt. Pendant que lui coupait du bois pour le feu, Clarisse était allongé dans l’herbe, les bras sous sa tête, le regard dans le ciel, s’imaginant roi d’un royaume imaginaire. Il s’en souvenait plutôt bien, puisque c’était la soirée où ses parents lui annonçait qu’il allait être le chevalier d’une jeune dame. Et que son devoir allait d’être l’ange gardien de cette petite qui allait arriver.

A ses dix-huit ans. Clarisse s’engageait dans son premier service. Avec l’idée de rendre le monde meilleur. Il le faisait pour sa patrie, c’était mentir que dire le contraire. Mais c’était surtout pour sa famille, et surtout pour cette petite, avec sa huitième année tout juste acquise. Hors de question que sa sécurité soit mise en péril par des fous qui se croient tout permis. Un premier service de quatorze mois en mer Baltique. Suivit d’un second d’une durée similaire au Moyen Orient. Sa vie était rythmée de cette manière. Sa vie était son travail. Il passait son temps là-bas. Envoyait sa paye chez lui. Rentrait entre deux déploiements pour prendre des nouvelles. Aller passer du temps avec son père dans le bois, discuter avec sa mère. Voir Noelle grandir. Il n’avait plus réellement de vie sociale, deux trois messages à ses amis de longue date. Pas de petite amie, ou de potentielle futur famille à fonder. Il n’avait pas le temps, son objectif restait le même. Pourquoi allait-il imposer une vie si atypique à quelqu’un ? La compagnie de son arme à feu, des nuits à la belle étoile était tout ce qui lui fallait. Jusqu’au jour où une proposition venait bouleverser sa vie.

Assis sur une bûche, son père à son écoute. Il lui divulguait une information qui pouvait le mettre en cours martial. Mais il avait une confiance aveugle envers ce dernier. Il lui annonçait qu’une unité secrète voulait le recruter. Sans entrer dans les détails. Il lui disait que rien ne lui plairait plus au monde que de rejoindre ce groupe. Mais en contrepartie, c’était un sacrifice quasiment total. Un mensonge perpétuel. Une partie de sa vie qu’il ne pourrait révéler qu’à une poignée de gens dans vie. Après une longue, très longue discussion. Lion rejoignait l’unité Rainbow Six.

Clarisse Fawkes se mettait en veille, Lion entrait en scène. Il faisait ses premiers pas dans ce groupe à ses 28 ans. Une équipe internationale. Où chacun avait des noms de codes. Chacun était spécialisé dans un domaine et était donc imprenable. Le but était d’avoir une escouade pouvant s’adapter à tous les fronts. Clarisse devenait donc l’expert en terrorisme chimique, en bioterrorisme ainsi que le terrorisme nucléaire. Avec d’intenses cours, session d’entraînement, il devenait à son tour une arme pour lutter contre tout ça. Une période ponctuée par de nouvelles opérations, en comité réduit, seulement quelques agents comparés aux pelotons de l’armée régulière. Brésil, Russie, Népal. Lion foulait ces sols pour le bien du R6. Bien intégré dans l’escouade, il ne voyait pas ces 3 années passer. Trois ans où il n’avait pas pu revenir chez lui. Quelques visios pour voir ses proches, dans un mensonge puisqu’eux aussi ne devaient pas le savoir. Les années filaient jusque l’opération ‘Chimera’.

L’opération ‘Chimera’ était une mission où des terroristes avaient pris le contrôle d’un consulat. Ayant une classe en visite découverte ce même jour, ils étaient les otages. La pièce d’échange. Ces vies fragiles étaient l’objectif de Lion. Le bâtiment était rempli de bombe à retardement. Lâchant des gaz toxiques qui brûlaient jusqu’à ce que mort s’en suive. Connaissant les plans du bâtiment, Clay savait qu’un étage plus bas, il y avait une pièce protégée, comme pour les banques, une pièce de sûreté. C’était là qu’il allait conduire les otages en cas de pépin. L’assaut se lance, le R6 neutralise tout le monde. Et l’évacuation se fait. Mais alors qu’ils étaient en pleine fuite, l’un des terroristes dans un râle d’agonie, activa les bombes. Plus le choix, Lion savait qu’il n’avait qu’une poignée de secondes avant que les brûlures ne commencent à se sentir. Il enferma en vitesse les victimes, avant de sceller la porte de l’extérieur. La manivelle se trouvait dans un cadre en verre. Il le brisa avec son arme de service, avant de l’activer. Dans la précipitation, il arracha un bout de sa combinaison. Tout son bras droit était compromis, d’un réflexe, il attrapa la sangle qui le lié à son arme, pour en faire un garrot en haut de son bras. Tentant de se protéger des dégâts. La douleur commençait à monter, avant que l’homme ne s’évanouisse contre la paroi.

Lorsqu’il ouvrait les yeux, il était à présent dans un hôpital. On lui expliquait que personne à part lui n’avait été blessé. Qu’ils leur devaient la vie. S’il n’avait pas réagi aussi vite, le bilan aurait pu s’alourdir dramatiquement. Quant à lui, il pouvait sentir qu’une partie de son corps était paralysé. Les infirmiers lui expliquaient que tout son bras était brûlé, que la peau était arraché de partout, laissant des crevasses à certains endroit. Le pronostic vital n’était plus engagé, mais l’utilisation du bras n’allait pas pouvoir être retrouvé avant un moment. C’était sur cette nouvelle douloureuse que Lion prenait une pause de service forcée. Ce n’était clairement pas la fin de sa carrière, il comptait bien remettre sa tenue jaune Hazmat. Depuis quelques mois, il est de retour dans le coin de sa ville natale. Il se prenait un petit appartement, recouvrant doucement. Tentant de socialiser à nouveau, venir dans une vie qu’il n’a jamais connue. Une vie qu’il n’aurait peut-être pas choisie, mais que le destin l’a forcé à découvrir.