(Mia) Besoin de changement

C'est sur un coup de tête que tu avais appelé Mia pour lui proposer un week-end. C'est trois jours de congé qui vous attendez et trois jours à ne rien faire pour toi. Tu avais piqué le jet privé de la famille Dawson pour emmener Mia et son fils au Maldive. Le voyage a été long et vous aviez besoin d'une bonne nuit pour reprendre des forces. Quand tu te lèves tu te diriges vers la petite terrasse. Le toboggan qui tombe dans la mer et la piscine. Le petit garçon a déjà les pieds dans l'eau en mangeant une glace. Tu souris, cette époque te manque. Ta meilleure amie est installée pas loin à boire un breuvage fumant tout en lisant un livre. "Bonjour vous." Elle te sourit, cela te fait du bien de voir autre chose que Berkeley. Tu avais besoin de changement même-si ce n'est que pour le week-end. "Du café, Dieu bénit." Tu t'installes en face d'elle et elle finit par lâcher son livre pour te porter attention. "Il y en a qui passe un bon moment." Tu adores les enfants, Alexis. C'est d'ailleurs pour cette occasion que tu as toujours voulu en avoir rien qu'à toi. D'abord, il y a eut Kiara et puis enfin ce petit mec. "Tu as passé une bonne nuit?" Cela fait tellement longtemps que tu n'as pas fait une nuit complète. La fatigue commencée à se dessiner sur ton visage. Les derniers évènements de ta vie te font complètement perdre la tête. Tu as tellement du mal à croire que ta femme peut être responsable de la mort de ta fille. Aelis aurait déjà quelques mois si elle était parmi nous. Tu ressens un pincement au coeur, mais tu n'as pas le droit. Au final, tu n'as jamais connus ce bébé.
@Mia Jones

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Besoin de changement.

— Alexis & Mia

Installée en terrasse depuis quelques longues minutes, Noa était bien trop excité de profiter de la piscine et de ses accessoires pour me laisser le temps de profiter d’une grasse matinée pourtant bien mérité. Les yeux rivés sur mon livre, le soleil réchauffait chaque parcelle de mon visage. Un plein de vitamine qui me faisait le plus grand bien tant je passais mon temps enfermé dans cet hôpital. Les urgences, c’était spécial le repos était court et les week-end comme celui-ci se faisait plus que rare. Ce genre d’endroit, ça n’avait rien de mon quotidien. En revanche c’était davantage celui d’Alexis, mon meilleur ami qui ne tardait d’ailleurs pas à se montrer. Sans quitter mon livre des yeux, je lui souriais en guide de réponse. C’est lorsqu’il s’installait en remerciant Dieu pour le café que je relevais le regard dans sa direction en fermant mon livre pour le déposer sur la table. « Dieu n’y ait pour rien. », lui adressais-je accompagné d’un sourire amusée. En fait c’était plutôt Noa qu’il fallait remercier. S’il ne m’avait pas réveillé aussitôt je n’aurais pas pu profiter du soleil aussi longuement et encore moi préparer le café pour mon ami. J’attrapais ma tasse pour la porter à mes lèvres tandis qu’il me questionnait sur la qualité de mon sommeil. « Meilleure que toute les tiennes réunies sur ces trois derniers mois visiblement. », rétorquais-je après avoir avaler ma gorgée de café. « T’as l’air encore plus épuisée qu’en allant te coucher. », lui avouais-je en reposant mon regard sur son visage. « C’est nous qui t’avons réveiller ? », demandais-je avec intérêt. J’avais fais en sorte de rejoindre l’extérieur assez rapidement, pour éviter de déranger Alexis. Sachant très bien que son corps comme son esprit avait grand besoin de repos. Une déformation professionnelle m’avait déjà poussé à lui suggérer quelques noms de médicament en tout genre pour l’aider un peu à récupérer mais il était du genre têtu alors j’avais fini par abandonnée. Me contentant de lui rappeler dès que j’en avais l’occasion à quel point il avait une tête de déterrer. A vrai dire, je n’avais aucune mauvaise intention. J’étais seulement démunie face à son manque de sommeil et sa non-volonté à y remédier. Le taquiner restait donc ma seule option actuelle, même si je n’avais pas encore dit mon dernier mot. Quittant un instant mon ami du regard, je jetais un œil de maman poule sur mon fils qui barbotait dans la piscine glace à la main. Si j’étais du genre à faire attention à Noa et à sa santé, je pouvais concevoir qu’ici une glace semblait plus attirante qu’un chocolat chaud. J’avais donc cédez, après tout cette petite virée avait des airs de vacances pour nous et nous nous imposions bien assez de règles en tout genre à la maison …

MAY

Malgré l'heure matinal, le soleil était déjà au rendez-vous et il ne faisait pas semblant. Tu sentais que la journée allait être bonne et tout comme ce petit garnement, tu aurais bien mis les pieds dans l'eau. Tu étais heureux de sortir de ton quotidien surtout accompagné de ta meilleure amie. Il ne te restait plus qu'elle. Tu n'as plus qu'elle pour te servir de béquille, car tu n'as pas le droit d'imposer cela à ta petite soeur. "Heureusement que tu es là, alors." Un petit clin d'oeil affectueux, alors que tu te sers de ce magnifique breuvage. Mia était loin du compte depuis ton accident, tu n'arrives pas vraiment à fermer l'oeil, mais ça n'a rien de bien inhabituel. Ce qui n'aide pas, c'est que tu es contre tous ses cachets en tout genre. Surtout que tu en prends déjà assez contre toute sorte de douleur. "Je ne dirais pas les contraires, je ne dors pas très bien, mais ça va bien finir par passer." Après tout, il y a bien un moment ou tu seras tellement fatigué que tu vas tomber de fatigue. "Pour me réveiller, il aurait fallut que je dorme un peu." Tu regardes le petit gars manger sa glace et tu souris. Certainement bêtement, certainement de la façon la plus idiote qui soit, mais tu souris. "Tu sais, s'était une fille, elle aurait dû s'appeler Aelis." D'une certaine façon elle s'appelle ainsi. Il t'arrive d'imaginer son visage. De l'imaginer avec les cheveux presque noirs de Rosa, mais surtout de son sourire. Dire que tu n'auras jamais la chance de connaitre la joie de la prendre dans tes bras. Tu pourrais être jaloux, car malgré tout Rosa a eus cette chance. Elle t'a empêché de croiser le regard de ta fille, elle t'a empêché de la serrer dans tes bras, mais l'accident tu es l'unique responsable. Tu aurais dû faire attention, tu aurais dû veiller sur ta fille, mais tu as faiblis et elle est morte.

Besoin de changement.

— Alexis & Mia

Je lui adressais un sourire à sa remarque. En réalité, c’était surtout Noa qu’il fallait remercier. Si mon petit bout d’homme ne s’était pas réveiller si tôt, j’aurais sûrement trainé au lit plus longtemps. A quelque part, je pouvais aussi le remercier, parce que si ça avait été le cas, je n’aurais pas pu profiter de ce cadre idyllique aussi longuement. Ce qu’avouais Alexis ne m’étonnait pas vraiment, je n’avais pas besoin d’être médecin pour déceler dans son visage l’ensemble des traits qui marquaient sa fatigue. Je fis une petite moue triste à l’idée qu’il n’est pas pu fermer l’œil de la nuit. « Pourquoi tu n’es pas venu me voir ? », demandais-je d’une voix douce. « La nuit aurait au moins pu te paraître moins longue si tu l’avais fais. », avouais-je avec un sourire que je souhaitais réconfortant. L’insomnie c’était quelque chose de difficile à vivre. Et il devait surement passer suffisamment de nuit seule à ruminer pour ne pas profiter du fait qu’il est quelqu’un à ses côtés pour l’accompagner dans ces longues heures nocturnes. Ca n’avait rien d’un reproche, je voulais seulement lui rappeler que j’étais là et que c’était le cas pour les bons comme pour les mauvais moments. Après tout, c’était ça le deal quand on était amis. Son regard se figeait sur Noa, qui dégustait sa glace au bord de la piscine profitant lui aussi, à sa manière de cette petite bulle de paradis. Alexis commençait à me parler de sa fille, ce petit bout de chou qui était partie trop tôt ou du moins c’est ce qu’on croyait tous. Un sourire étirait mes lèvres, en entendant le prénom. « C’est un joli prénom. », avouais-je avant de reprendre une gorgée de mon café. Je n’avais jamais voulu contraindre mon ami à en parler, je faisais partie de ces personnes qui estimait que le rythme du deuil devait être donné par celui qui le vivait. Alors je me contentais des bribes qu’il me donnait quand il le souhaitait sans jamais me montrer intrusive. « On ne guérit jamais vraiment, mais on apprends à vivre avec la peine. », avouais-je à Alexis sans grande difficulté. Je n’avais pas perdu d’enfant, je ne pouvais donc qu’imaginer sans vraiment savoir. Mais le fait d’avoir perdu mes parents très jeune me permettait de savoir à quel point les étapes du deuil était longue et que la douleur ne disparaissait jamais complètement. Je n’avais pas envie de le questionné, je me doutais que bon nombre de personne le faisait déjà suffisamment. Je préférais le laisser se libérer petit à petit au rythme qui lui convenait le mieux. Déposant ma tasse de café sur la table, je détaillais le visage de mon meilleur ami restant tout de même attentive à l’état émotionnel de mon ami. « Chacun vit les choses à un rythme différent et je veux que tu saches que je serais là pour toi, peut importe le temps que ça pourra prendre. », ajoutais-je finalement. J’avais besoin de le formuler, j’avais besoin de lui dire ouvertement qu’il n’était pas seul et que s’il en ressentait le besoin dans un, dix ou même vingt ans, il pouvait m’en parler…

MAY

La douleur c'est ce qui te tien éveillé, mais surtout la culpabilité. Tu te sens coupable d'avoir blessé deux femmes qui ont de l'importance pour toi. Cela aurait été tellement plus simple si Rosa n'était rien, mais ce n'est pas le cas. Sans oublier l'absence de Sasha qui n'arrange rien. Elle a fuit, elle t'a laissé, mais tu ne lui en veut pas, tu es l'unique responsable, tu aurais dû faire attention, tu aurais dû faire mieux. Tu as fait du mal autour de toi et désormais tu le portes sur ta conscience. "Pas besoin d'être deux à ne pas dormir, je dois faire des micros-sieste en plus, sinon je ne tiendrais plus debout." Ton cerveau n'aurait pas la capacité de fonctionner, si tu n'arrivais pas du tout à fermer les yeux. Mais ses siestes doivent être très courte, car tu ne l'es ressens pas. "Je ne suis pas certains." Tu tentes de faire de l'humour, ta marque de défense. Ton coeur se serre, tu n'arrives pas à prononcer son prénom. Comment une personne qu'on as jamais vu puisse nous manquer autant. Tu détournes le regard de Mia en disant ce prénom, tu ne veux pas croiser ses yeux. Tu sais que si tu le fais, tu n'arriveras pas à rester fort. Tu refuses de craquer, tu refuses d'être faible, tu dois rester fort et assumer tes responsabilités. "Merci" Pourquoi tu l'as remercie ? Tu ne serais jamais dire à quoi elle ressemblait. Tu ne saurais dire qu'elle était la couleur de ses yeux ou si simplement elle avait des cheveux. Tu n'avais rien décidé de cette grossesse, tu ignorais son prénom jusqu'à ce que Rosa te le dise. Tu regardes enfin Mia et tu ressens ce noeud dans l'estomac. "Certainement ... désolé, je ne devrais pas .. tu n'as pas besoin de te remémorer cette triste période de ta vie." Tu es en colère, Alexis, contre toi et contre cette façon que tu as de blesser les gens que tu aimes. Tu n'as pas envie d'en parler plus, tu ne veux pas partager cette souffrance. Tu dois la vivre, tu dois avoir mal, il te faut réparer tes péché. Tu as fait souffrir tellement de personnes. Tu veux ressentir ce poids dans ta poitrine pour tout le reste de ta vie. Tu le mérites. "Tu as certainement raison." Si tu oses dises à voix haute tout cela, on risque de t'envoyer en hôpital psychiatrique. Cette culpabilité te ronge et te fais beaucoup de mal.

Besoin de changement.

— Alexis & Mia

Alexis me faisait part de son avis sur le sujet. Pour lui il n’y avait aucune raison que nous soyons deux à vivre l’insomnie. Un sourire étirait mes lèvres. « Je crois que tu oublies que tu parles à une infirmière urgentiste. Les nuits courtes, les insomnies, les micros-sommeils. Tout ça, c’est mon quotidien. Et si je suis capable de le faire dans un contexte professionnel, je pense que je devrais survivre dans un contexte plus personnel. », expliquais-je en observant mon ami. J’étais persuadé qu’il n’en ferait rien. Mais il me semblait plus que naturel de lui précisé à quel point il n’était pas seul. « Alors, ce n’est pas une question, la prochaine fois je serais là. », ajoutais-je pour lui faire comprendre que je n’allais pas renoncer à cette idée aussi facilement. Rapidement, la conversation prenait un tournant bien moins léger et insouciant. Alexis avait besoin d’en parler. C’était normal après tout. Malgré ma condition de parent, je ne pouvais qu’imaginer la souffrance que représentait le fait de perdre son enfant. J’essayais néanmoins d’expliquer à mon ami qu’aussi difficile que ce soit, la disparition des êtres qui nous sont chers font partis de la vie et qu’elles entraînent un processus de guérison psychologique long et différent pour chacun de nous. Pourtant Alexis ne semblait pas réceptif, à juste titre. Perdre son enfant n’était pas l’ordre naturel des choses. On a conscience de la vieillesse et de son aboutissement, mais on n’est pas préparer à perdre un enfant. Jamais. « Ne t’excuse pas. Tu n’as aucune raison de le faire. », lui adressais-je avec sincérité. « C’est important de pouvoir en parler. », ajoutais-je. Je faisais partie de ces personnes qui pensent qu’il est bon de s’exprimer aussi bien quand ça va que quand ça ne va pas. Savoir s’écouter soi et ses besoins n’est pas chose aisée pour tout le monde. Mais je partais du principe que c’était important d’apprendre à le faire. Si mon ami me donnait raison, je le connaissais bien assez pour savoir qu’il continuait de ruminer dans un coin de sa tête. Je me sentais impuissante, je pouvais évidemment être là. Je pouvais soutenir, je pouvais écouter, mais je ne pouvais pas encaisser et me relever à sa place. C’était à lui de faire ce travail là, à son rythme. Son visage fermé et son regard pensif trahissait cet état de souffrance dans lequel il était pris au piège depuis quelques temps. Sans lui demander son avis, je me levais. En moins d’une seconde je me glissais derrière lui pour enrouler mes bras autour de lui. Mes lèvres venaient se déposer sur sa joue tandis que mes bras resserraient légèrement leur étreinte. Je restais ainsi quelques secondes avant de me redresser légèrement jusqu’à ce que mes lèvres ne s’arrêtent à côté de son oreille. « Ca va allez. », murmurais-je avant de redéposer un baiser sur sa joue. Alexis était mon meilleur ami et ce genre de geste entre nous n’avait rien de déplacer. On s’aimait beaucoup comme peuvent s’aimer un frère et une sœur. Je me redressais finalement saisissant la carafe de café au passage. Pour me servir à nouveau. Debout à côté de la table, je levais légèrement le pot vers mon ami, pour lui proposer une autre dose de caféine qui ne serait surement pas de trop après la courte nuit qu’il semblait avoir passé…

MAY

D'ordinaire, tu n'es pas un homme à plaindre. Tu n'aimes pas être au centre de l'attention, surtout quand il s'agit de tes problèmes. D'ordinaire, tu es celui qui trouve des solutions, mais en ce moment tu es complètement démunies. Tu ne dors plus et tu aimerais pouvoir le faire. Les cernes sous tes yeux ne peuvent pas cacher la fatigue extrême que tu ressens. Mia te propose donc de partager tes absences de nuits avec elle. Mais tu préfèrerais ne pas le faire. Est-ce qu'elle mérite de ne pas dormir, car tu n'arrives pas à le faire. "Tu dois certainement voir pire, j'y penserais une prochaine fois." Ce que tu ne feras pas, tu le sais très bien. Tu rumineras dans ta chambre comme un taré. Pensant à Aelis est à la vie que tu aurais pu avoir si elle était encore là. "Tu étais d'urgence ce jour là ?" Tu n'as jamais réussi à avoir le dossier sur la mort de ta fille. Il t'arrive de penser qu'elle n'a jamais existé. Heureusement que tu te souviens très bien de cette grossesse, car cela pourrait donner à confusion. Tu souris à Mia, car tous les médecins elle t'avoue qu'il est important que tu puisses en parler. " Tu parles comme les docteurs, mais je n'ai rien vraiment à dire. Puis-je dire que je vis un deuil d'un enfant que je n'ai pas connu, ni vue. Est-ce le traumatisme de cet accident ? Je ne sais pas, mais cet amnésie me rend fou." Tu avais peut-être plus parlé que tu ne le voulais. Tu souris aux paroles d'encouragements de ta meilleure amie. Si tu avais proposé ce voyage s'était surtout pour te vider la tête et profitez des gens que tu aimes. Les gens qu'ils sont encore là. "Est si on n'allait nagé avec les tortues cet aprés-midi ?" Oui, tu changes de sujet, volontairement.

Besoin de changement.

— Alexis & Mia

Je penchais légèrement la tête sur la droite. Pire ? Je suppose qu’il y avait toujours pire. Je haussais les épaules. « Pourquoi faudrait-il toujours qu’il y ai une échelle ? », demandais-je avant de terminer ma tasse de café qui n’était plus très chaude. « Je pense que le monde se porterait bien mieux si on arrêtait d’essayer de se situer sur des barèmes qui n’ont aucune valeurs et qui ne sont pas utile. », avouais-je en essayant de verbaliser mon point de vue. A situation similaire nous n’avions pas tous les mêmes réactions, les même ressentis. Alors se comparer les uns aux autres n’étaient pour moi pas d’une grande utilité. Ca ne faisait qu’amoindrir les émotions de chacun. Selon moi c’était stupide, mais ça restait mon point de vue. Le silence s’installait petit à petit tandis que j’observais mon fils de loin. Alexis me posait cette question. Une simple question qui éveillait en moi un sentiment de culpabilité. Je déposais à nouveau ma tasse avant d’inspirer un grand coup. « Non. », lui répondais-je avant d’expulser l’air de mes poumons. « Je n’étais pas de garde ce soir-là. », ajoutais-je pour que ma réponse semble moins froide. Je relevais le regard vers mon ami pour qu’il puisse voir dans mes yeux tout la sincérité des mots que j’allais prononcer. « Mais si j’avais été là j’aurais fait la même chose que mes collègues. J’aurais fais tout ce que j’aurais pu pour la sauver. », terminais-je la gorge légèrement nouée. Malheureusement, on ne pouvait pas sauver tout le monde. Mais on essayait toujours, en tant que soignant on faisait toujours tout ce qui était en notre pouvoir pour essayer. La perte d’un patient était difficile pour nous et ça l’était encore plus quand il s’agissait d’un enfant. Je rappelais à quel point il était important d’en parler. Mais le sourire d’Alexis trahissait à quel point mes mots n’avaient pas l’impact escompté. Il me faisait remarquer que je parlais comme un médecin, dans d’autre circonstance j’aurais surement précisé que c’était une déformation professionnelle, mais ce n’était pas vraiment le bon moment pour cela. Je l’écoutais avec attention, encaissant ses mots lourds de sens tant bien que mal. « T’as raison. », commençais-je, « Je parle comme un médecin alors que je devrais parler comme une amie. Je m’excuse, je vais essayer de faire plus attention. », ajoutais-je. Si je savais que ce n’était pas un reproche de sa part, il me semblait important de remettre les choses au point. « Alors je vais te parler comme une amie. », concluais-je en me redressant sur ma chaise. « Je ne sais pas ce que tu vis, je ne peux même pas l’imaginer, pas même avec tout les bouquins que j’ai pu lire ou toutes les heures d’études de médecines que j’ai pu faire. Mais en tant qu’amie, j’ai envie de croire que les choses vont s’arranger. J’ai envie de croire que ces souvenirs oubliés finiront par refaire surface. Mais j’ai beaucoup avoir envie de d’y croire pour nous deux, ça ne peut pas fonctionner si toi tu n’y crois pas. », affirmais-je mon regard sincère visser dans le sien. « Alors ne perd pas pieds Alexis. Tu vas y arriver. », lui adressais-je laissant de côté mes théories professionnelles de côté. Mon regard quittait le sien, consciente que ma voix tremblante trahissait mon angoisse à l’idée de le voir s’écrouler face à tout cela. Je faisais de mon mieux pour être là pour lui, pour l’aider et si Alexis s’écroulait, alors j’aurais failli à mon rôle d’amie et ça ne n’osait même pas y penser. L’émotion se sentait et mon regard refusait à présent de croiser le sien. Alexis proposait alors de passer l’après-midi à nager avec les tortues. J’esquissais un sourire au milieu des traits tendus de mon visage. « Oui. Bien sûre. Avec plaisir. », rétorquais-je en guise de réponse…

MAY

@Mia Jones @Alexis Dawson Toujours d'actu ? :coeur:

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