Blue-Belly avait passé une bonne journée, elle avait pu faire tout ce qu’elle voulait faire et le final avait été parfait pour elle. Elle n’avait pas choisi ses études par hasard, elle l’avait fait par passion et elle ne le regrettait absolument pas. Certaines personnes lui avait dit que c’était une véritable perte de temps, qu’elle devrait garder le dessin comme passion seulement mais elle n’était pas d’accord avec ça. Pourquoi devrait-elle abandonner ses rêves juste parce qu’il y a des chances qu’elle n’y arrive pas ? Le monde serait bien triste si tout le monde pensait ainsi et abandonnait ses rêves juste parce que c’est trop difficile d’y arriver. Elle savait qu’elle n’arriverait peut être pas à vivre de sa passion mais elle se devait à elle-même de tenter le coup, c’était le minimum qu’elle devait faire. Elle n’écoutait de toute manière plus toutes ces personnes négatives et elle avait la chance d’avoir des proches qui la soutenait sans le moindre doute, ça l’aidait à se donner à 100% dans tout ce qu’elle entreprenait. Quand elle était sortie de l’école où elle étudiait elle eut soudainement l’envie d’aller voir Elyan. Elle savait qu’à cette heure-là il serait à la salle et elle pouvait l’attraper juste quand il en sortirait avec un peu de chance. Elle accélérait le pas de peur d’être en retard et de le louper mais arrivée sur place, elle soupirait de soulagement en voyant que ce n’était pas encore le cas, elle était arrivée plus tôt qu’elle ne le pensait. A peine quelques secondes plus tard, le temps qu’elle reprenne son souffle, elle apercevait Elyan qui sortait en bonne compagnie. Une femme. C’était plus fort qu’elle, elle ne pouvait que se demander quelle était la véritable nature de leur relation. Etait-elle une simple connaissance, une amie, une amie proche ou bien et surtout une de ces filles avec qui il la trompait ? A vrai dire, elle se posait systématiquement la question quand elle le voyait avec une autre fille qu’elle-même, c’était triste quand on y pensait bien. La confiance qu’elle avait pu avoir en lui au début avait maintenant disparu et si parfois elle se demandait ce qu’elle faisait encore avec lui, elle n’arrivait pas à mettre fin à cette relation parce que son Elyan, elle l’aimait, tout simplement et on ne peut rien faire contre l’amour. Elle prenait tout le courage qu’elle avait pour s’avancer et se planter devant eux, un grand et complètement faux sourire collé sur le visage.

« Coucou ! »

Elle n’aimait pas faire ça, elle était plutôt du genre à s’effacer mais elle n’avait pas envie de partir et de déprimer tout seule dans son coin pour une fois, elle avait sincèrement envie de passer du temps avec lui, elle était sa petite-amie après tout alors elle avait le droit.  

( Pando )

Cette putain de rage, il la sentait, omniprésente. Elle bouillonnait en lui depuis qu’il avait ouvert les yeux dans ses draps. Un lit vide à ses côtés ayant pour seule compagnie cette odeur incurable d’herbe qui flottait dans l’air de sa chambre. Toute la journée, il l’avait ressentie, ce besoin d’envoyer son poing en travers de la gueule du premier conard qui le regarderait étrangement. Ces journées là, Elyan, il avait fini par en prendre l’habitude depuis la disparition de son petit frère. Il savait ce qu’il avait besoin de faire pour ne pas finir au poste de police avant la fin de la journée. Au fond de lui, il le savait pertinemment, il avait alors simplement glisser sous sa douche chaude avant d’enfiler les premières fringues a moitié propre qui traînaient au pied de son lit. Un casque audio vissé sur les oreilles, le smartphone éteint dans le fond de son sac de sport par-dessus son épaule et une fin de joint coincée entre les lèvres. Elyan, il avait ressenti le besoin de voir sa mère, ses conseils. Sa nourriture. Ses bras. Elle était la seule personne capable de l’apaiser dans ces putains de journées merdiques qu’il vivait depuis déjà trop longtemps alors il n’avait pas réfléchi une seule seconde. Au petit matin, le petit déjeuner dans la main et l’esprit embrumer par les effets de la drogue. Il avait simplement débarqué chez sa mère pour retrouver la paix intérieure. Elyan, il avait dormi une partie de la journée. Il était redevenu ce gosse de quinze ans au crochet de sa mère pendant quelques heures avant de disparaître aussi discrètement qu’il n’était arriver le matin même.

Un casque audio vissé solidement sur les oreilles, le regard perdu sur son propre reflet soulevant des poids de plus en plus lourd. Voilà comment il avait occupé les trois dernières heures de son après-midi. Il était resté silencieux, solitaire. Elyan, il avait eu besoin de pousser son corps dans ses retranchements. Au plus profond de son être, il l’avait ressenti, les discussions qu’il avait eues avec sa mère l’en avaient convaincu. Blue-Belly, elle hantait son esprit tandis qu’il repoussait son corps dans ses limites. Dans sa tête la phrase de sa mère résonnait en boucle « Qu’es ce que l’amour sans souffrances et douleurs ? ». Le tatoué, il était perdu. Pourquoi avait-il ressenti le besoin de parler de sa relation complètement baisée auprès de sa mère ? Pour la première fois depuis plusieurs semaines, Elyan, il n’en avait pas profité pour draguer cette jolie brune qu’il voulait mettre dans son lit. Une seule putain de nuit. Voilà ce qu’il voulait d’elle mais aujourd’hui il n’en avait pas ressenti l’envie. Elle l’avait pourtant attendu à la sortie de la salle. Son regard angélique, ses courbes parfaitement dessinées et son corps parfaitement mouler dans sa tenue de sport. La brune elle lui proposait d’aller boire un verre avec lui pour discuter d’un programme d’entraînement commun, Elyan, il haussait simplement les épaules. Il faisait bonne figure, le tatoué il jouait son jeu, souriant simplement en acceptant. L’australien avait bien besoin d’un putain de verre voir même d’une putain de bouteille avant de s’effondrer dans son lit. On dit bien que l’appétit vient en mangeant.

« Coucou ! » Pourquoi cette putain de voix avait fait bondir son cœur dans sa putain de poitrine ? Il serrait les dents et les poings, inspirant profondément, le regard se dirigeant vers la chevelure rousse de sa petite amie. Ses yeux se posant inexpressifs quelques instants dans les siens avant de répondre à son sourire. Son puissant bras s’enroulant instinctivement autour de son cou pour venir l’amener contre lui en guise de réponse. « Salut toi. » Dans un regard furax le tatoué indiquait à la jeune femme de disparaître s’éloignant doucement en compagnie de sa petite amie. « J’pensais à toi justement… J’me demandais si… Fin.. J’ai putain de faim, quoi. Si tu veux. » Instinctivement, il enfonçait les mains dans la poche de son jean resserrant ses doigts sur son paquet de clope qu’il ouvrait dans un geste simple s’en glissant une entre les lèvres. Ses yeux se rivant sur elle, se perdant dans les siens quelques instants, sans véritablement comprendre pourquoi. Bordel. Il était perdu, putain de perdu, pourtant il avait fait la promesse à sa mère. Il allait emmener sa petite amie manger un morceau. P’tet même qu’ils finiraient la soirée dans le calme. Qu’il arrêterait de s’en servir comme d’un souffre douleur…  

( Pando )

Elyan ne s’attendait probablement pas à ce qu’elle soit là devant lui, ça avait été acte plutôt impulsif de sa part, chose qu’elle ne faisait clairement pas souvent. Sauf que ce soir elle avait envie de passer du temps avec lui et ne pas le laisser aller s’amuser avec une autre. Elle était sa copine alors elle avait au moins le droit de l’avoir près d’elle quand elle en avait envie, non ? Déjà qu’elle supportait le fait de ne pas être la seule qui passait dans son lit... Elle en avait marre de passer pour la cruche en ne disant rien, elle savait que ça ne lui apporterait jamais rien de bon de se laisser faire alors elle avait décidé que quand elle en avait envie, elle lui paierait ainsi des visites surprises et le volerait à ses conquêtes du jour. Jusqu’ici, il n’avait jamais osé lui dire qu’il avait autre chose de prévu alors ça allait mais le jour où il lui sortirait une telle excuse pour aller voir une de ses conquêtes, elle n’était pas certaine de le supporter. Il semblait en être encore au stade où il l’aimait plus que les autres et à l’heure actuelle, elle n’oserait rien demander de plus que cela. Elle n’avait pas besoin d’y regarder à deux fois pour savoir que la brune était d’une beauté incommensurable, Elyan avait toujours eu de bons goûts en matière de femmes et d’ailleurs elle se disait parfois qu’elle faisait un peu tâche à côté de ces grandes femmes aux corps de mannequins. C’était à se demander ce qu’il fichait encore avec elle. Cette situation semblait sous contrôle mais au fond, ça ne l’était pas vraiment. Ils connaissaient tous les deux la vérité et faisaient malgré tout les autruches en n’abordant jamais le sujet mais BB souffrait beaucoup plus qu’elle ne semblait l’avouer. Elle qui était si romantique et qui rêverait d’être la seule et l’unique pour son amoureux se retrouvait prisonnière d’une relation qui ne faisait que la faire souffrir. Pourtant, elle l’aimait sincèrement et en comparaison, il était véritablement le seul et l’unique pour elle mais il fallait croire qu’elle l’aimait davantage que lui et elle devait s’y faire.

« J’ai la dalle aussi ! Tu veux aller où ? »

Parfois Elyan parlait et semblait sous-entendre des choses mais elle ne comprenait pas forcément tout, après tout elle n’était pas dans sa tête et puis elle était du genre à préférer qu’on lui dise directement les choses et ne pas avoir à deviner parce qu’une fois sur deux, elle devinait mal. Elle taisait le fait qu’elle ne croyait pas une seule seconde qu’il pensait à elle, ça faisait plus phrase de lover que réelle vérité. Quand elle ne comprenait pas tout, elle plongeait son regard dans le sien pour peut être y déceler quelque chose. Pendant quelques instants tout s’arrêtait autour d’elle et puis c’était terminé. Cette relation était tout sauf simple et ça la tuait de l’intérieur parce qu’elle voudrait le larguer comme une pauvre merde et d’un autre côté elle s’en sentait incapable de fait de ce qu’elle pouvait ressentir pour lui, coincée comme une souris accro au fromage qui se fait prendre sur une tapette bas de gamme.

( Pando )

La journée se terminait paisiblement tandis qu’il avançait dans les rues de Melbourne en compagnie de la rouquine. Elyan, il ne savait pas pourquoi, son bras venait instinctivement s’enrouler autour du cou de la belle pour la rapprocher de lui. En réalité, si, il savait pourquoi il faisait une telle chose. Le tatoué il était possessif, très possessif, il n’a jamais été du genre à partager ses jouets. Blue-Belly, elle était plus qu’un jouet à ses yeux. La rousse, elle était sa petite amie. Il ne savait pas vraiment ce que cela voulait dire mis à part qu’il avait plus ou moins de droits avec elle qu’avec certaines autres femmes. Sa relation, ouais, sa relation elle était complètement niquée et lui aussi d’ailleurs il était entièrement baiser dans sa tête. La clope enfournée au coin des lèvres, la fumée s’insérant doucement dans ses poumons avant de disparaître dans un nuage derrière eux. Ses yeux restaient rivés sur l’horizon, caressant doucement, instinctivement la joue de sa petite amie. Son putain d’estomac, il grognait comme un putain de canon d’un vaisseau pirate. Etait-ce la fonce’dalle ou simplement le fait qu’il n’avait pas manger depuis le petit déjeuner en compagnie de sa mère. Elyan. Il en savait foutrement rien. A l’instant, il savait simplement qu’il voulait remplir son estomac à la con en charmante compagnie avant de peut être finir sa soirée en beauté avec un dessert parfait à ses yeux après s’être envoyer un gros pillons des familles.

« J’ai la dalle aussi ! Tu veux aller où ? » Pour une fois qu’il n’avait pas fait de sous entendus sexuelle dans l’une de ses phrases, voilà qu’elle lui envoyait des décharges le long de son corps, par une simple réponse qui était parfaitement ordinaire. Une phrase banale sans véritables sous entendus mais qui à ses oreilles sonnaient comme une putain d’invitation à baiser comme des bêtes toute la nuit. Le brun inspirait doucement, souriant au coin de ses lèvres, la clope vissée entre les doigt de sa main glissée le long de son corps toujours tandis que son autre restait toujours autour des épaules et du cou de sa petite copine. A l’instant, il avait envie de s’envoyer un putain de cheeseburger, un double maxi cheeseburger avec un supplément d’oignons accompagner par un soda extra large.

Les yeux rivés sur le feu rouge face à eux, il soupirait, envoyant valser le mégot de sa clope qu’il avait consumée en l’espace de quelques taffes seulement. Un fast-food, sérieusement, il avait parler à sa mère toute la putain de matinée pour comprendre sa relation et ce qu’il devait faire et lui là actuellement il avait envie d’un putain de burger king. Soupirant d’agacement, il levait les yeux au ciel, détournant son regard sur elle. « Ecoute, j’sais pas. Choisi ? Sinon... » Il grommelait entre ses dents presque par honte de dévoiler une partie de son âme. Sa main libre s’enfonçant dans sa poche se resserrant avec fermeté.  Elyan, il ne pouvait pas le cacher, il se mentirait à lui-même. Il était bien en sa compagnie mais ses yeux, son regard à la con, indépendant de sa volonté. Ses yeux ils dérivaient rapidement sur les formes d’une autre femme, fixant, sans la moindre retenue ses mouvements, ses hanches, ses jambes. Reprenant ses esprits quelques secondes, feignant une toux, un sourire en coin. « Bouffe Thaï et on matte netflix ? ».

( Pando )

Il n’y avait pas le moindre sous-entendu dans ce que venait de dire BB, au contraire, elle avait sincèrement faim et elle était très loin de penser au sexe là tout de suite. Elle n’était pas de ces personnes qui en parlaient à tort et à travers et elle trouvait ça dérangeant quand les gens faisaient ça alors qu’elle était là. Avec Elyan, ça passait parce qu’ils étaient ensemble et encore... N’avait-il pas assez d’objets sexuels avec qui s’amuser de toute façon ? Elle, elle était comme un pot de fleur, elle faisait jolie en tant que petite amie mais elle était probablement beaucoup moins intéressante du point de vue sexuel que beaucoup de femmes et c’était probablement pour ça qu’Elyan allait toujours voir ailleurs. Enfin, elle était au moins heureuse qu’il souhaite passer la soirée avec elle et il semblait faire des efforts pour lui faire plaisir, ce n’était clairement pas tous les soirs comme ça... alors quand ça arrivait elle en profitait ! Son âme romantique faisait qu’elle s’imaginait tout de suite un dîner aux chandelles dans un restaurant chic mais elle avait dû un peu trop rêver et elle l’avait vite compris quand il lui avait proposé qu’ils bouffent Thaï et qu’ils mattent netflix. Une occupation de couple mais aussi qu’on pouvait faire seul alors du coup, la soirée ne semblait plus rien avoir de romantique tout d’un coup. Elle était déçue mais elle aurait dû s’en douter, il s’agissait d’Elyan, elle ne pouvait pas avoir de trop grands espoirs le concernant, elle le savait déjà quand ils s’étaient mis en couple, elle savait pour quoi elle signait. Elle n’était pas idiote, elle l’avait vu reluquer cette femme et tout d’un coup, son envie de passer la soirée en sa compagnie devenait bien moins forte. Elle avait limite envie de lui crier d’aller se la taper vu qu’il en avait clairement envie. Il ne l’aidait pas vraiment à avoir confiance en elle, en son physique, en regardant d’autres femmes. Elle soupirait et regardait ailleurs, un point complètement inexistant le temps de se calmer un peu. S’il savait tout ce qu’elle avait dans la tête à chaque fois...

« Oui, on peut bouffer Thaï et regarder netflix si tu en as envie, à moins que tu n’aies autre chose de prévu... ? »

Elle lui tendait là une sacrée perche. Allait-il la saisir ou pas ? Elle lui donnait la possibilité de l’abandonner pour aller s’amuser avec cette femme qu’il semblait tant aimer regarder. Elle avait perdu toute volonté après en avoir fait preuve en volant son petit ami à cette femme plus tôt et maintenant, il s’agissait d’une autre femme et tout avait changé. Elle voulait bien faire des efforts mais ça irait probablement mieux si lui en faisait également un peu plus. Devait-elle elle aussi se mettre à mater le premier mec qui passerait devant elle ? Est-ce que c’était la meilleure manière de lui faire comprendre que son comportement était insupportable ? Et encore... elle n’était même pas sûre que ça fonctionne.

( Pando )

« Oui, on peut bouffer Thaï et regarder netflix si tu en as envie, à moins que tu n’aies autre chose de prévu… ? » Un léger sourire au coin des lèvres, Elyan observait la belle rousse du coin de l’œil, son pouce caressant doucement le contour de la mâchoire de sa petite amie après avoir légèrement resserrer son étreinte autour d’elle sans vraiment se rendre compte de ses gestes. Non. Il n’avait pas envie de faire autre chose ce soir, a vrai dire, il n’y avait pas penser une seule petite seconde. Ses yeux, ils étaient baladeurs, tout le monde dans son entourage le savait pertinemment. Elyan, il ne pouvait s’en empêcher, il était souvent comme ce gamin que l’on positionne devant une grosse part de gâteau au chocolat mais à qui on y interdit d’y goûter. Ce n’était pas un secret, les femmes, elles lui faisaient régulièrement tourner la tête et bien plus souvent qu’il n’avait de nausées à cause de l’alcool ou de la drogue qui s’envoyait en quantité relativement importante dans l’organisme. Le parfum de la gente féminin, il guidait souvent ses pas et le goût de chair comme le fruit défendu lui était très certainement la meilleure saveur connue. Aujourd’hui, il n’avait aucune envie d’être séduit par ce serpent comme Eve devant la pomme du jardin d’Eden.

Le tatoué inspirait lentement traversant la rue en compagnie de la jeune femme, un sourire niait coincé comme seule expression au coin du visage, il n’avait aucune idée de pourquoi ce putain de sourire restait sur ses lèvres après qu’elle lui ai clairement lancer un défi. Peut-être appréciait-il simplement qu’elle se dresse et marque son territoire ? Cette possession qu’elle n’osait jamais réellement marquer mais qui lui semblait pourtant si putain d’importante à ses yeux. A croire qu’il n’y a pas que la relation d’Elyan qui soit complètement baisée. Son cerveau, il était très certainement complètement abruti par les molécules de THC ou bien l’alcool. Qui sait ? P’tet même que les coups qu’il prenait sur la gueule étaient la raison de son comportement. Doucement, il glissait sa main dans le bas du dos de la jeune femme avant de venir s’emparer de ses hanches pour venir se planter face à elle. Les yeux rivés dans ceux de la rousse plus petite que lui approchant légèrement son visage du sien. « J’ai changer d’avis… Et si… disons que pour me faire pardonner de la dernière fois, tu choisissais le programme de la soirée. Tu décides. Je suis... » Un sourire amusé, il approchait de plus belle d’elle venant coller son corps contre le sien. Ses mains caressaient doucement ses hanches laissant ses lèvres venir s’approcher de celles de la rousse sans la moindre hésitation aux yeux de tous. « Tout ce que tu veux... même si tu veux manger aux pieds de la tour Eiffel ou sur le toit de l'empire state building  »

( Pando )

Ce n’était pas un défi en tant que tel, elle cherchait juste à voir jusqu’où il pourrait aller en temps qu’homme infidèle. Savoir les limites de l’autre, c’était très important et tant qu’il préférerait être avec elle plutôt qu’une autre alors ça serait une victoire et elle resterait avec lui. Le jour où ça allait changer, alors beaucoup de choses changeraient entre eux, à commencer par le fait qu’ils soient en couple. Elle avait beau l’aimer, elle n’était pas aussi cruche qu’on pourrait le penser et elle avait ses limites, comme tout le monde. Elle avait déjà repoussé ses limites en restant avec un homme qui la trompait et la frappait mais elle ne le ferait pas éternellement. Il souhaitait se faire pardonner de la dernière fois mais de laquelle il parlait exactement ? Il y avait tellement de choses qu’il devrait se faire pardonner que c’était difficile de savoir précisément de quoi il parlait. Le savait-il lui-même ? Parfois les gens disaient pardon sans raison mais ne valait-il mieux pas savoir la raison pour que ça ait de la valeur ? C’était en tout cas ce que BB pensait. Elle plongeait son regard dans le sien, profondément et battait des cils.

« Ce sont des endroits un peu trop éloignés pour le coup... Je sais que ça part d’un bon sentiment mais manger Thaï devant Netflix, c’est très bien. »

BB n’était pas le genre à aimer les folies que l’argent pouvait offrir. C’était bien de temps en temps mais elle estimait pouvoir s’en passer. Manger aux pieds de la Tour Eiffel ou le toit de l’Empire State Building c’était bien mais là tout de suite, aller chez lui était quelque chose de beaucoup plus tentant. En plus, il se permettait des choses en public, ça la gênait un peu parce qu’elle préférait garder leur couple secret, surtout d’une personne bien précise mais ça, elle ne pouvait pas le dire à Elyan, il ne comprenait pas forcément et ça pourrait mener à des embrouilles inutiles alors elle le laissait faire en prenant soin d’observer les alentours, juste au cas où. Au moins quand ils étaient chez lui personne ne pouvait les surprendre.

« On peut aller chez toi maintenant... ? »

Ils n’allaient jamais chez elle et il y avait une raison simple à cela. Elyan ne savait pas mais Elyan ne lui avait jamais proposé qu’ils aillent chez elle alors au moins ça évitait les questions. Ils n’iraient jamais chez elle, la question ne se posait même pas. Elle pourrait prétendre que c’est parce qu’il y a trop de monde mais ça serait entièrement faux. C’est parce qu’il y avait Thomas qu’ils n’iraient jamais chez elle, la seule et unique raison possible. Elle ne voulait pas qu’il sache parce que lui poserait des questions et elle n’avait aucunement envie d’y répondre.

( Pando )

« Ce sont des endroits un peu trop éloignés pour le coup… Je sais que ça part d’un bon sentiment mais manger Thaï devant Netflix, c’est très bien. » Elyan, il souriait doucement ne quittant pas les yeux de le rousse d’un seul millimètre. Il avait fini par le comprendre, Blue-Belly, elle n’aimait pas les folies que l’argent pouvait permettre de s’offrir. Elle était une jeune femme, simple, douce et gentille… beaucoup trop gentille pour un enfoiré de son genre. Elyan, il n’était pas con, il s’en rendait compte jours après jours. Blue-Belly, c’est le genre de fille qui aime les soirées devant un film à l’eau de rose. Un plaid sur les genoux et une grosse boite de bonbons entre les mains à vidée la tête posée sur l’épaule de son amoureux. Elle, la rouse, elle aimait les soirées paisibles et romantiques. Ils étaient extrêmement opposés en de nombreux points. Elyan, il aimait les soirées alcoolisées, il aimait l’alcool à flot dans son gosier et les joints en fumée dans ses poumons. Le tatoué, il était le genre de gars dont ses parents lui avait toujours dit de se méfier et pourtant aujourd’hui elle était dans ses bras. Elle ne l’abandonnait pas malgré toutes les misères et les pires saloperies du monde qu’il pouvait lui faire. S’il le faisait volontairement ? Pas vraiment. Elyan. Il avait toujours fonctionné comme ça et il avait appris à vivre ainsi depuis si longtemps. Ses intentions, elles n’étaient pas toutes mauvaises, elles n’étaient pas toutes guidées par ce fils de putain au fond de son esprit. Elyan, il agissait juste de la manière qui lui semblait normale.

S’il s’en voulait de lui avoir mis des coups en travers du visage ? Bien sur mais sa fierté ne lui accorderait jamais de l’exprimer explicitement auprès de la rousse ou n’importe qui dans son entourage. Il en avait honte, à ses yeux, lorsqu’il se regardait dans le miroir. Il n’était pas mieux que cet enculé qui lui servait de père depuis sa naissance et pourtant il n’arrivait pas à se sortir de ce putain de schéma qui était directement indiqué pour lui. Ses yeux rivés toujours dans le fond de ceux de la belle, ses mains caressaient légèrement ses hanches avec un léger sourire. Ils étaient rares ces moments où il exprimait une autre facette de sa personnalité. Ces moments où il savait se montrer doux et attentionné envers une autre personne que la seule femme qu’il aimera jusque la fin de sa vie, a savoir, sa mère. Blue-Belly, s’il l’aimait, il n’en savait foutrement rien mais à l’instant présent il pourrait dire qu’il l’aimait sincèrement. « On peut aller chez toi maintenant… ? »

C’était toujours la même putain de rengaine, à chaque fois qu’il arrivait à commencer à exprimer un minimum d’émotions, elle lui remettait les pieds sur terre. Elle ne voulait aucunement se montrer en publique avec lui. Elle n’avait pas envie qu’on la voit en compagnie d’un bad-boy. Les raisons, en réalité, il n’en savait foutrement rien mais il se reculait soudainement. L’expression de son visage se transformait en quelques instants pour se refermer, ses yeux observant autour de lui, redressant son sac sur son épaule. Les mains s’enfonçant dans les poches de son jean. « J’comprends pas pourquoi t’es venu me casser les couilles si au final tu veux pas accepter la putain de main que j’te tends… »
Sans vraiment d’émotions, il se retournait avançant dans les rues, a nouveau il pouvait sentir sa rage grandir en lui. Elyan, il ne savait pas, déception ou colère ? Il s’ouvrait à elle, il acceptait son rôle de petit ami, pour la première fois depuis bien longtemps. Le tatoué, il savait qu’il n’était pas l’homme parfait ou l’homme idéal. Qu’il n’était qu’un autre de ces fils de putes parmi des dizaines de fils de putes dans cette ville. Il en avait pleinement conscience mais c’était toujours la même putain de rengaine.

« La prochaine fois laisse moi juste un putain de message ou te pointe simplement pas, Blue-Belly… T’sais quoi ? Tu peux rentrer chez toi, j’voulais passer un moment avec toi, vraiment hein, mais si ca te gène qu’on nous apperçois… Casse toi. Ziou. Par là bas, traverse la rue et on s’retrouve plus tard ou pas … » Il grognait dans sa mâchoire, le cou rentrer dans ses épaules et la mine tiraillée par la colère. « Arrête de jouer ta putain de princesse romantique. La vie c’est pas un de tes putains de films… Arrête de me demander des efforts si tu sais pas les accepter... »

( Pando )

Elle ne disait pas qu’elle n’aimait pas ça, elle serait franchement plus qu’heureuse de partir avec Elyan le temps d’un week-end dans un autre pays et en plus, personne ne les connaîtraient là bas donc ils pourraient faire ce qu’ils voulaient quand ils voulaient et c’était le pied. Mais là, il était déjà tard et partir seulement pour un dîner, elle n’en voyait pas l’intérêt, ça faisait beaucoup de chemin pour peu ainsi, à choisir, elle préférait passer ce temps-là emmitouflée dans les bras de son chéri. Elle ne voulait pas vexer Elyan, loin de là même, elle n’irait pas tenter le diable quand même... et pourtant, parfois elle ne le faisait pas exprès mais la fin était la même et quand Elyan n’était pas content, elle le regrettait amèrement. Elle voulait juste passer une soirée tranquille avec son chéri, elle ne voyait pas le mal là-dedans... Ne préférait-il pas qu’ils soient juste tous les deux, n’était-ce pas le meilleur moyen de profiter l’un de l’autre ? A quoi bon faire des choses dégoulinantes de romantisme alors qu’elle savait qu’il n’était pas comme ça ? Oui, elle appréciait l’effort qu’il faisait mais elle n’avait pas envie qu’il se force à vivre dans son monde à elle alors qu’il n’était clairement pas ce genre d’homme. Elle l’aimait tel qu’il était alors elle n’avait pas l’intention de le changer. Les mots qu’il prononçait la blessait énormément. Elle avait été heureuse de venir le voir au lieu de le laisser venir la voir et lui, il mettait tout à la poubelle avec ses mots durs et injustes.  

« T’es sérieux là... ? »

Que pouvait-elle dire ? Devait-elle s’énerver ? Ce n’était pas son style et encore moins en public. Elle avait fait l’effort de venir à lui alors qu’il était clairement en train de flirter avec une autre. Elle aurait pu se barrer, tout simplement, mais non, elle avait eu envie de le voir et lui, il lui disait clairement qu’elle aurait mieux fait de ne pas venir du tout. Sympa... Elle avait envie de crier, vraiment, elle avait envie de pleurer aussi parce qu’elle en avait marre de tout ça mais ce n’était pas digne d’elle alors elle prenait le moindre de ses mots durs dans la gueule, elle garderait les pleurs pour plus tard, quand elle serait seule.

« Excuses moi de vouloir ne t’avoir que pour moi, hein... Je vois pas pourquoi tu prends les choses aussi mal. Moi je veux juste qu’on aille chez toi pour être ensemble. T’as tant besoin du regard des autres sur nous que ça ? »

Est-ce qu’il voulait tant que ça passer pour le petit-ami parfait aux yeux des gens ? Elle le détestait vraiment quand il s’adressait à elle comme ça. Malgré le fait qu’elle accepte sans broncher, elle n’était pas du genre à se laisser faire mais que pouvait-elle dire ? Si c’était pour l’énerver encore plus et finir par se ramasser une droite en plein visage, autant éviter. Un jour, elle savait qu’elle perdrait patience et qu’elle exploserait mais ce jour-là n’était pas encore arrivé et pourtant, il n’y allait pas de main morte avec elle. Oui, elle était une princesse romantique et alors ? Il le savait quand il lui avait demandé d’être sa petite-amie, ce n’était pas comme si elle était devenue comme ça du jour au lendemain.  

« Tu sais quoi ? T’as sûrement raison, je vais y aller. Je ne vois pas l’intérêt de continuer tant que tu seras dans cet état, on sait très bien comment ça se finit quand t’es comme ça. »

( Pando )