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Tu ne savais pas vraiment pourquoi tu lui avais envoyé ce message. Tu en avais simplement eu l'envie, envie d'avoir des nouvelles sans passer par Marcus. La dernière fois, tu avais compris que l'un comme l'autre vous regrettiez d'avoir laissé cette fameuse nuit vous séparer. Mais contrairement à lui, tu savais que c'était bien plus qu'une nuit et tu ne savais pas si tu voulais lui en parler. Tu savais qu'il allait t'en vouloir pour ton mensonge. Tu savais à quel point la famille était importante dans ses yeux et même si ils les avaient oubliés, tu lui avais volé trois années avec sa fille. Est-ce qu'on peut pardonner ce genre de chose ? Est-ce qu'on le comprendre ton choix ? Tu l'ignores mais tu sais que même si tu le souhaitais, tu ne pourrais rien dire pour le moment. Il devait retrouver ses souvenirs, retrouver ce petit bout de lui que tu ne connaissais pas mais qu'il avait perdu. Alors, tu t'en tenais à ce que tu lui avais promis la dernière fois. Que tu reviendrais. Tu savais très bien caché ton esprit tourmenté par ton secret, cela faisait 3 ans que tu le cachais à tout le monde, il était presque ton nouveau visage. Il était un peu plus de 14h quand tu avais fini ton travail au zoo, cela voulait dire que tu avais encore deux bonnes heures devant toi avant que Kiara ne sorte de l'école. Passant devant le fameux dinner de votre adolescence, tu décidais d'y faire escale pour prendre deux milk-shakes. La vérité c'était que tu mourrais de faim et que tu aurais pu prendre un bon vieux burger mais tu n'avais pas envie de le faire attendre, ni de le nargué en arrivant dans sa chambre entourée d'une odeur de junk food qui avouons-le nous donne tous l'eau à la bouche. Alors le milk-shake t'avait apparu comme une bonne alternative, ainsi que deux muffins. Oui, tu étais gourmande, c'était ton plus beau défaut. En arrivant à l'hôpital, tu aperçu au loin le fameux infirmier, tu voyais bien qu'il ne te saluait pas simplement et qu'il comptait bien venir te parler alors tu t'étais précipité dans la chambre de Jay. Entrant sans frapper. Sur le moment, tu n'avais pas vraiment réfléchi.

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Sur le moment, tu n'avais pas vraiment réfléchi. Tu avais vu le fameux infirmier qui tentait de s'échapper de sa conversation et tu savais très bien pourquoi. La porte de la chambre de Jay était ton unique porte de sortie alors tu avais pressés le pas afin de t'y réfugié. Sans pensée une seule seconde que tu pouvais arriver dans un moment délicat. Par chance, il était seul, tellement seul qu'il n'était même pas là quand tu t'étais tourné vers son lit. Tu étais surprise mais tu n'avais pas eu le temps de dire quoique ce soit qu'il mettait fin à tes éventuels doutes. « Ce n'est que moi, désolé j'aurais dû frapper mais j'avais peur de me faire rattraper par l’infirmer » Tu lui souriais, le fameux infirmier qui t'avait déjà tenu la jambe plus ou moins discrètement quand il t'avait apporté le fauteuil pour Jay. Tu dois bien avouer qu'il était gentil et qu'il t'avait rendu service mais tu n'avais pas très envie de passer des heures à lui parler. Avec tout ce qui te tombait sur la tête, tu n'étais clairement pas dans l'état d'esprit pour une nouvelle rencontre. Le réveil de Jay t'avait perturbé beaucoup plus que tu ne l'aurais pensé. Tu étais complétement perdu face à ce que tu ressentais, face à ce que tu devais faire. Tu avais bien essayé de trouver refuge dans les mots de ton ainé, comme tu le faisais toujours mais la situation était bien trop délicate. Et même si tu lui expliquais ce que tu ressentais dans le détail, il ne pouvait pas comprendre. Tu étais consciente que vu de l'extérieur, ton histoire était bien plus simple, que ce que vous aviez fait était bien plus horrible. La vérité c'était que tu ne savais pas pourquoi tu étais ici, tu étais partagé entre un coeur qui te disait de rester pour voir ce qui allait se passer et une tête qui te disait de fuir, de reprendre ta vie comme avant. « Milkshakes, muffins ? » Tu lui montrais ton sac tout en avançant vers lui, un grand sourire sur le visage. « Je suis passé devant chez Joe et si tu veux tout savoir, je suis toujours incapable de résister à ce dinner » Si il avait besoin de quelque chose qui n'avait pas changé, il y avait ton amour pour le vieux dinner de votre jeunesse. Vous y passiez beaucoup de temps, ensemble mais séparément aussi. C'était Tom qui t'avait amené ici pour la première fois et tu ne le remercierais jamais. Quand tu y penses, la nourriture est bonne mais elle n'a rien d'exceptionnel, ce sont les souvenirs qui rendent ce lieu unique. Un lieu qui ne bouge pas malgré le temps. Tu tendais à Jay un milkshake de son parfum préféré de l'époque, l'avantage, c'était que ses goûts ne devaient pas avoir changé, enfin tu l'espérais. De toute manière, vous aviez commandé tellement de fois ses milkshake que l'idée de prendre un nouveau parfum ne t'avait même pas traversé l'esprit. « Alors, dis-moi, comment vas-tu après quelques jours de réveil ? » Tu lui souriais, ton milkshake au chocolat dans les mains. Tu étais bien loin de deviner que ses souvenirs revenaient aussi vite. Dans ton esprit, il allait falloir des mois avant qu'un souvenir apparaisse. Dans ta question, tu pensais surtout aux retrouvailles avec ses proches. Tu n'avais pas osé posé la question à Marcus quand il l'avait vu, sans trop savoir pourquoi. Disons que ses dernières années, tu ne lui parlais pas de Jay alors tu avais retenu ta question comme si elle aurait pu paraitre étrange.

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Aller chez Joe's, rire, discuter de tout et de rien, c'était aujourd'hui que tu réalisais à quel point tout cela avait pu te manquer. Quand il était parti, tu n'avais pas vraiment eu le temps de t'en rendre compte, tu avais passés plusieurs semaines à te ronger les ongles avec ta culpabilité. Tu ne culpabilisais pas de l'avoir fait et au fond de toi, même si tu essayais de te convaincre du contraire, tu ne regrettais pas votre nuit ensemble mais il y avait Marcus. Marcus, c'était celui qui avait grandi juste devant toi, tu avais marché dans ses pas toute ta vie et lui mentir, le trahir, c'était cela qui te rongeait vraiment. Puis tout s'était enchainé aussi bien sur ton corps que dans ton esprit, tu avais découvert ta grossesse, réaliser que tu ne pouvais l'interrompre aussi facilement que tu le pensais. Et puis, tu n'avais pas oublié Jay mais lui, votre nuit, tout cela était passé au second plan dans ta vie. Tu avais un bébé à naitre, à faire accepter à ton père qui t'en voulait et des études de médecine à réussir. Deux sur trois, c'était pas mal quand tu y repenses. Assise a ses côtés, tu ne savais pas si tu redevenais l'adolescente ou si tu étais dans un rôle presque malsain, la personne la plus importante de ta vie était effacé et tu ne savais pas si c'était plus pour le protéger lui ou pour te protéger toi. Tu voulais simplement oublié ton passé, votre passé et profiter de l'instant présent. « Heureusement que je ne t'ai pas pris un menu complet » Tu riais légèrement, tu mentirais si tu avouais ne pas y avoir pensé. Puis ton milkshake à la main, tu prenais de ses nouvelles. Tu n'avais rien de très intéressant à raconter mais tu te disais que lui aurait probablement des trucs à dire. Tu l'écoutais avec attention en buvant ta boisson. « Et c'est une mauvaise chose ? Tu ne m'as pas l'air très emballé pourtant, c'est connu qu'elles sont très utiles avec les amnésies » Tu étais bien loin de deviner ce qu'il pouvait voir, les souvenirs qu'il avait. Même si tu imaginais le pire en pensant à l'armée, il suffisait de voir l'état des soldats quand ils reviennent. « C'est super, ta maman doit être ravie ! » Et toi aussi, mais ça tu le gardes pour toi. Pourtant à l'époque tu l'aurais probablement dit, mais pas là, sans trop savoir pourquoi d'ailleurs. Après plusieurs semaines dans un hôpital, il allait retrouver la liberté. Enfin en quelque sorte parce que j'ignore si il veut mieux être gardé par des infirmiers ou pas une mère inquiète .. « Sinon, dis-moi tout, on a tous pris un sacré coup de vieux ses dernières années ou ça va ? » Tu savais que vos traits d'enfants n'étaient plus les mêmes, tu savais que tu n'étais plus l'adolescente qu'il avait quittée. Chacun avait vécu des choses, pris de la maturité et tu te demandais si cela se voyait ou pas vos visages.

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Son impatience te faisait sourire, toi, tu trouvais que retrouver même un souvenir c'était déjà bon signe, c'était le début. Il allait falloir plusieurs souvenirs pour construire une véritable histoire, pour donner une logique à tout cela. Tu n'osais pas imaginer ce qu'il était en train de vivre, perdre trois ans, c'était affreux. Les retrouver sans les comprendre, cela devait être perturbant. « Je me souviens de ton impatience, mais là, c'est nécessaire d'attendre un peu. Tes proches n'ont pas essayé de stimuler ta mémoire ? Ou des anciens camarades ? Ils doivent te connaitre mieux que personne, j'imagine que la guerre rapproche. » Ou une petite amie, mais étrangement, cette dernière question, tu l'avais gardé pour toi. Même si l'idée était bonne, tu n'avais pas envie de savoir la réponse sans trop comprendre pourquoi. Bien sûr que trois ans c'était peu mais quand on quitte l'adolescence pour découvrir la vie des adultes, je pense qu'on grandit sans le vouloir. La vie nous pousse a donné de l'importance à ses trois petites années même si tu dois avouer que maintenant que tu étais maman, tu comprenais le fameux "les enfants grandissent trop vite" que ta mère disait à chaque occasion à l'un de vous trois. Souvent, tu avais eu envie de lui dire qu'en étant si peu présente, elle le voulait bien mais aujourd'hui, tu étais dans chaque journée de ta fille et pourtant, tu étais d'accord avec ta mère, comme quoi, la vie est étrange. Toi, qui n'était jamais d'accord avec elle. Toi qui jouais les fausses rebelles en attachant tes cheveux ou en portant des baskets, des choses que les femmes ne devraient jamais faire d'après elle. Et pourtant. « Disons que devenir adulte apporte plus de surprise qu'on l'imagine et surtout qu'avant de travailler, on ne réalise pas la chance qu'on a avec les horaires du lycée » Tu lui souriais, tu avais beau adoré ton travail, il était parfois épuisant. Il arrivait que tu ne comptes plus tes heures parce que tu t'impliques surement trop dans la vie de ses animaux. Mais tu te dis que c'est normal quand on travaille avec un être vivant, que ça demande des efforts qu'on ne ferait peut-être pas avec des objets. Evidemment, tu ne lui diras pas que son réveil te perturbe, qu'en ce moment tes nuits sont trop courtes parce que tu n'arrives pas à fermer tes yeux paisiblement. Tu n'avais pas pu retenir un rire en l'entendant parler de ses cheveux avant de tenter de reprendre ton sérieux quelques instants. « C'est vrai que la calvitie approche, on dirait ? » Tu riais légèrement. « Sérieusement, je n'ai pas l'impression qu'il en manque tant que cela, puis en plus, on ne vous rase pas à l'armée ? » Ta question était probablement stupide étant donné que tes références était les choses que tu voyais à la télévision et qu'il y avait de grandes chances pour qu'il est oublié la réponse. « Alors, dis-moi, le premier truc que tu fais quand tu t'échappes d'ici ? Et de le surveillance de ta mère ? »

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Sans le vouloir, tu avais mis le doigt sur l'un de ses rares souvenirs, un souvenir douloureux et comme un réflexe, tu avais posé ta main sur lui quand il te parlait de son camarade, de sa mort. Comme si une simple main pouvait soigner ce genre de peine, mais cela avait été un réflexe, un moyen de lui montrer que tu étais là. Même si tu t'en voulais un peu de ne pas pouvoir l'aider. Tu ne savais rien. Tellement rien sur lui l'homme qu'il était aujourd'hui. Ce qu'il te dit te brise le coeur, ça te fait mal de le voir comme cela, de le voir impuissant face à lui-même. « Et Marcus, tu lui parlais de tout à l'époque, il sait peut-être quelque chose.» La vérité c'était que tu n'en savais rien. Tu savais qu'il était encore proche car ton grand frère avait passé ses derniers mois sur la chaise où tu étais actuellement. Mais tu ignorais si votre histoire avait eu un impact sur la facilité qu'il avait à se confier l'un à l'autre. « Le grand médecin qui a raté ses études de médecines, tu veux dire ? » Tu riais légèrement. Il voulait changer de sujet et tu le comprenais et aussi surprenant que cela pouvait paraitre, avoir raté tes études ne te posaient pas tellement de problèmes. Parce que tu savais qu'en choisissant médecine, tu allais devoir sacrifier beaucoup de choses. Des choses que tu étais prête à sacrifier quand tu étais au lycée, mais en devenant maman tes objectifs avaient changés. Et passer tes heures le nez dans tes bouquins devenaient compliqué avec une enfant qui joue, une enfant qui a besoin de sortir. « Je suis tombée amoureuse de Simba suite à un stage au Zoo alors j'ai changé de voie. Aujourd'hui, je suis l'une des soigneuses du Zoo, je m'occupe des fauves et tu n'imagines pas comme c'est magique » Tu étais vraiment tombé amoureuse de ton travail et pourtant, tu avais râlé quand le Zoo avait été le seul stage que tu avais trouvé pour ta première année. Mais tu avais découvert un univers très différent de la médecine classique et surtout beaucoup plus libre. Tes horaires sont fixes et il est vrai que quand on a un enfant à gérer, c'est beaucoup plus pratique. Tu croquais dans ton muffin tout en te moquant de sa calvitie invisible. Il était vrai que sa chevelure était l'une des fiertés quand vous étiez jeune, l'un de ses sacrifices pour l'armée. Mais il en fallait pour le faire renoncer à son rêve, parce que tu le savais, l'armée était son rêve. Tu lui demandais ensuite ce qu'il allait faire en sortant, tu étais persuadé qu'il avait des tonnes d'envies, des tonnes d'idées. Le connaissant, être enfermé ici le motivait encore plus à sortir parcourir la ville, même si tu imagines que les changements de ses dernières années peuvent être perturbante. « Et tu crois vraiment qu'elle va te laisser fuir ? Je l'imagine déjà en train de t'installer une caravane dans le jardin » Tu riais en te souvenant de sa maman. C'était une femme que tu n'avais fait que croiser mais contrairement à la tienne, tu savais qu'elle était présente dans la vie de ses enfants. Tu l'as comprenais au fond, tu étais aussi une maman poule mais cela, il l'ignorait. « J'espère que tu pourras repartir vite ..  » Comme souvent quand tu étais un peu stressé, tu avais fait preuve de maladresse, c'était pour cela qu'assez rapidement, tu avais complété ta phrase. Quoique, si il repartait vite, tu pourrais peut-être garder ton secret même si aujourd'hui, tu savais que ce mensonge n'avait pas été une bonne idée. « Enfin, ce n'est pas que j'ai envie de te voir partir mais je sais à quel point c'est ton rêve » Un rêve que tu ne voulais pas briser.

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Tu étais bien loin de deviner que ton frère était aux abonnés absents depuis le réveil de Jay. En faite, cette idée ne t'avait pas encore traversé l'esprit et si on te posait la question, tu mettrais tes deux mains au feu qu'il a trouvé un moyen de venir voir Jay le soir de son réveil, après les horaires de visites. Marcus aurait été capable de passer par la fenêtre et il aurait surement fini dans la chambre d'à côté avec un bras dans le plâtre. Il n'était pas le plus sportif des deux mais Marcus et Jay, l'un sans l'autre, dans ton esprit c'était impossible. Inimaginable. Et puis, si il y avait eu quelque chose, Marcus te l'aurait dit, enfin tu supposes mais il est vrai que tu n'avais pas eu de ses nouvelles ses derniers jours. Un peu par choix, c'était plus simple ainsi. Ton esprit était trop tourmenté pour lui mentir et bien trop perdu pour lui dire la vérité. Tu n'étais pas prête et quand on y pense c'était tellement ironique, parce que tu pensais vraiment avoir tourné la page sur tout cela. Presque pouvoir lui en parler, mais il faut croire que le destin refusait. « Tu n'étais pas dans ma classe, je te rappelle que Marcus et toi, vous êtes moqués de moi quand j'ai parlé de devenir médecin parce que j'avais refusé d'ouvrir une grenouile en sciences, alors je suis l'amie des bêtes » Tu riais légèrement. « Des grosses bêtes et ce sera avec plaisir, le zoo est magique dans les coulisses » Tu lui souriais en mangeant ton muffin, la vérité, c'était que tu ignorais si vous alliez vous revoir après tout cela. Ici, dans cette chambre, vous étiez dans un genre de bulle, tu étais avec le Jay de ton adolescence et tu savais que petit à petit ses souvenirs allaient revenir. Tu savais que l'adulte qu'il était allait revenir et tu ne le connaissais pas. Peut-être qu'aujourd'hui, il t'en voulait pour ce fameux soir, peut-être qu'il te détestait pour cela ? Tu l'ignorais. Tu riais en l'écoutant parler de sa mère même si dans ses mots, tu avais mal. Tu connaissais ses rêves, tu connaissais ses envies de libertés, c'était peut-être même ce que tu aimais le plus en lui mais tu avais un secret. Un secret capable de tout détruire et tu en avais conscience. Et ça te brisait le coeur autant que de lui mentir. Parce que cette envie de liberté, c'était lui. Depuis toujours tu étais maladroite mais pas méchante, bien au contraire, comme le disait Tom, tu étais la "gentille Zola", ce surnom t'avait longtemps énervé d'ailleurs. « Zola Dawson voudra toujours te voir, voyons ! » Tu lui souriais. « Enfin, je sais que la Zola de seize ans avait pris peur puis la vie à fait qu'on n’a pas eu l'occasion de se revoir et sincèrement, une partie de moi se disait que c'était plus facile de mentir si tu étais loin. Et puis, peut-être qu'avec le recul, c'est Jay Davies qui ne veut plus de Zola Dawson dans sa vie. » Tu baissais le regard, tu savais qu'il n'avait pas la réponse. Que personne ne l'avait en ce moment.

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Sans le vouloir, vos vieux démons étaient revenus lentement dans la discussion, tu avais été maladroite dans tes paroles sans le vouloir. Parce que dans ton esprit, son rêve était l'armée, c'était la raison de ton silence il y a trois ans et même si aujourd'hui, tu aimerais dire que tu es assez forte pour avouer la vérité. Tu ne l'étais toujours pas pour briser ses rêves. Ni pour prendre le risque de briser son amitié avec Marcus, mais concernant Marcus, tu mentirais en disant qu'il n'y a pas d'égoïsme dans tes paroles. Parce qu'avec tes frères, vous êtes les trois mousquetaires et que tu n'étais pas prête à le faire souffrir. Pas prête à prendre le risque de le perdre. Tu lui souriais en l'écoutant de parler de vous comme ce lien particulier qui vous unissait n'était pas mort. Et d'un coup, tout avait changé sans trop que tu ai le temps de comprendre pourquoi. Tu restais perplexe face à ses mots et tu avais soudain l'impression d'être une usurpatrice. L'impression que tu n'avais pas le droit être là, pas après tout ce silence. Et tu le comprenais. Si la situation avait été inversée, si tes souvenirs s'étaient arrêté à cette fameuse nuit, est-ce que tu ne saurais pas encore une fois la jeune blonde effrayée ? Un peu perdue. Peut-être que lui aussi, il est perdu, perdu dans ses sentiments -si il en avait- ou tout simplement dans sa vie. Tu n'en sais rien, mais tu sais que ça fait mal. « D'accord, c'est comme tu préfères » Tu lui souriais, il ne s'en était probablement pas rendu compte mais il venait de briser cette bulle, votre bulle. Elle te rassurait quand tu étais plus jeune et la retrouver te faisait bien. Tu pouvais être toi-même, sans penser à rien ou presque, tes vieux démons ne te lâchent pas si facilement. Tu te lèves, jetant ton gobelet de milkshake dans la bouteille et tu marchais vers la porte. Avant de t'arrêter, sans trop savoir pourquoi. Peut-être au fond du temps, tu savais que c'était l'heure des au-revoirs. Qu'il était temps de mettre un point à tout cela pour que chacun puisse avancer. Mais ton coeur était lourd et la peine devait probablement se lire sur ton visage. « Je ne suis pas venue par pitié, Jay. Ca me faisait du bien de voir qu'on peut être nous malgré tout. Pour toi, c'était hier et même si pour moi, c'était il y a plus longtemps, ce n'était pas moins important, je ... je t'aimais, vraiment » Tu te mords la lèvre pour t'aider à retenir tes larmes, toujours bien trop émotive, tu le savais. Et puis, ses mots, tu n'avais jamais eu le droit de les penser, alors de les dire. Même à toi-même tu n'avais jamais osé avant aujourd'hui. Cependant, tu devais te reprendre, tu n'avais aucun droit de craquer alors que tu avais fait le choix de l'éviter. « Mais tu as raison, il y a trois ans on a fait des choix. Peut-être pas les bons, je ne sais pas ..je crois que j'aurais aimé qu'on soit plus fort que cela. » Tu lui souriais avec un air presque nostalgique. « J'espère que tu retrouvé la mémoire, et que tu pourrais être heureux. »

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Il avait raison et tu le savais même si tu ne voulais pas ouvrir les yeux sur tout cela. Tu savais que tu devais rester à l'écart, que tu devais le laisser trouver ses souvenirs plutôt que de vouloir l'enfermer dans le passé. Tu aurais dû faire, ce que vous vous étiez promis de faire, certes surement sous la panique, parce que tu sais qu'aujourd'hui, tu n'aurais pas réagi pareil. Mais tu aurais dû simplement disparaitre. Aujourd'hui, il avait besoin de se retrouver, de retrouver qui il était et tu ne devrais pas être là. Tu devrais être n'importe où mais loin de cette chambre. Même toi, tu ignores si tu as été nostalgique, égoïste ou simplement stupide de croire qu'il était possible de faire comme si rien n'était, d'être à son amie. Ses mots étaient juste et tu le savais, tu avais choisis de t'accrocher à une promesse en laquelle tu ne croyais pas plutôt que d'affronter la vérité. Et tu t'en voulais, chaque jour qui passait, chaque mois, chaque année, tu savais que cela ne faisait que rendre la situation et l'aveu encore plus compliqué. Mais Jay ignorait à quel point puisqu'il ignorait ton secret, tout le monde l'ignore d'ailleurs. La vérité, c'était que c'était un silence que tu aimerais briser parce que tu sais que ta fille à besoin de lui et peut-être que lui aussi, mais pas maintenant. C'était le genre d'information qui allait le perdre encore plus, il allait t'en vouloir. Il allait te haïr pour ce mensonge, tu le savais. « La vérité, c'est que c'est déstabilisant et rassurant en même temps, enfin je crois . Personne ne savait si tu allais te réveiller et si je n'avais pas été dans la pièce à ce moment là, je n'aurais surement jamais eu le courage de venir ici mais j'étais là. » Tu réalisais petit à petit l'égoïsme de ta présence mais aussi le fait que vous ne serez plus jamais comme avant. Tu avais fait taire des sentiments pour lui durant des années et après avoir craqué, tu réalisais que vous ne pourriez jamais être amis. Jamais faire comme si rien n'était. Oui, tu étais paumée, encore et toujours depuis quelque temps. Ses mots te rassuraient et t'avais volé un sourire, même si tu gardais à l'esprit que votre nuit était encore récente dans son esprit. Tu n'avais rien répondu parce qu'au fond, tu savais que tu n'aurais jamais pu trouver les bons mots à dire aussi rapidement. Tu n'aurais fait que compliquer la situation encore un peu plus. Et alors que tu t’apprêtais à partir, il t'avait retenu en t'embrassant et malgré la surprise, tu avais prolongés ce baiser presque naturellement. Tu avais l'impression que tu pouvais tout oublier, que tu étais de nouveau aussi insouciante que tu l'étais adolescente mais plonger dans le passé, c'était aussi dans ses souvenirs. Et après quelques secondes de bonheur, tu avais posé ta main sur sa poitrine, baissant le regard et éloignant ses lèvres de quelques centimètres des tiennes. « On ne peut pas, je suis désolée.. »

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Tu devais l'avouer, l'arrivée de l'infirmière était tombé à pic pour toi. Parce que tu ne savais pas ce que tu devais dire, ce que tu devais faire. Même si tu avais envie de rester dans ses bras, de garder ce contact, tu savais qu'il ne fallait pas. Tu savais que tu n'avais pas le droit parce que l'un comme l'autre vous étiez complètement perdu. Est-ce que c'était vos sentiments qui c'était exprimé dans ce baiser ? Ou est-ce que c'était ce besoin de savoir que l'autre était encore là ? Peut-être même de la nostalgie ? Ou une manière de se dire au-revoir ? Tu n'en savais rien et avec ton secret qui venait ajouter encore plus de confusion dans ton esprit, prendre la fuite te semblait être la bonne solution. Une solution lâche mais qui t'éviterait de lui dire une bêtise. Qui empêcherait ta maladresse légendaire de dire la chose qui ne fallait pas. Parce que tu savais que tu ne dirais pas le bon truc, simplement parce que tu avais aucune idée de ce que tu devais dire. Il était trop tôt pour dire la vérité et tu n'avais pas envie de lui mentir, pas dans ce genre de moment. Plus le temps passait et plus tu regrettais tes mensonges du passé. Si mentir par omission te semblait encore possible, mentir ouvertement était une autre histoire. L'infirmière était entrée, vous séparant encore un peu plus et c'était dans un sourire que tu étais simplement partie, sans dire un mot.