SOS, chat en détresse

Tu ne savais pas exactement quelle heure il était, probablement au alentour de huit ou neuf heures. Tout ce que tu savais c'était que le zoo venait à peine d'ouvrir ses portes mais que comme souvent en semaine, il était totalement vide. Il faut dire que c'était surtout les familles qui étaient attirés par l'envie de se balader dans les allées alors entre les enfants à l'école et les parents au travail, le zoo était un désert en semaine. Souvent, tu te demandais même pourquoi il était ouvert au public, c'était sans intérêt et probablement plus coûteux qu'autre chose. Mais qu'importe ce ne sont pas tes affaires, tu n'es pas ici pour une histoire d'argent, toi, tu es là pour observer dans un coin du zoo que tu connais par coeur. Quelques enclos que tu connais comme ta poche tout en restant méfiante envers ses habitants, un animal sauvage reste un animal sauvage même si parfois tu as le sentiment qu'ils te comprennent bien mieux que les humains. Depuis quelques semaines, ta vie est un véritable chantier, tu souris, tu dis que tout vas bien et ça suffit aux humains pour ne pas se poser de questions alors que les animaux, eux, ont une sensibilité différente. Tu étais perdue dans tes pensées, comme souvent, arpentant les allées du zoo pour t'assurer que tout était normal et sans trop savoir pourquoi, tu avais levé les yeux vers le grand portail de l'entrée. Et c'était là que tu l'avais vu. Un homme que tu ne connaissais pas mais qui semblait être dans un état d'esprit assez étrange pour un simple visiteur. Un brin trop paniqué. De loin, tu n'avais pas vu le chaton dans ses bras mais son allure inquiète avait suffit pour t'attirer vers l'entrée, vers lui. « Bonjour » Tu lui souriais tout en l'approchant, tes yeux avaient croisés ceux de l'animal et comme souvent, la détresse des animaux t'affectaient bien plus que l'état de l'humain qui le porte. « Tout va bien ? Qu'est-ce qu'il a ? »

SOS, chat en détresse

« Je peux essayer en tout cas, enfin, voir ce qu'il a et le stabilisé en attendant un vétérinaire » Tu avais à peine dix ans, quand tu avais décidé que plus tard, tu voulais sauver des animaux. Tu te souviens de cet oiseau blessé dans votre jardin et ta frustration de ne pas savoir quoi faire pour le soigner. Evidemment, ta famille ne manquait pas de moyen alors quelques larmes de crocodiles plus tard, vous étiez chez le vétérinaire qui soignait l'aile cassée de l'oiseau en te montrant comment faire. Ta passion était née ce jour-là et même si aujourd'hui, la vie t'avait fait transformer ton rêve, tu étais heureuse dans le monde du zoo. Les animaux ayant une sensibilité qu'il manque parfois à homme. « Suivez-moi ! » Le pas rapide, tu ne courrais pas, tu ne voulais pas prendre le risque que l'un de vous ne chute, blessant encore un peu plus le pauvre animal. Tu ne te posais pas tellement de question quand la vie d'un animal était en jeu, tu connaissais la fragilité des animaux familier grâce à ton année de médecine animal, et heureusement parce que les diplômes que tu venais d'acquérir avec ton début de carrière traitait des chats beaucoup plus gros. Est-ce que tu avais vraiment le droit de faire rentrer ce chat dans vos laboratoires ? Ou même l'homme qui l'accompagnait ? Probablement pas, mais tu ne t'étais pas posé la moindre question, les enclos des fauves n'étaient pas très loin alors tu prenais le risque "chez toi", dans ta salle d’auscultation. A voir si cela rendait ton action moins grave ou pas. Vous étiez clairement au milieu des enclos, les lions d'un côté, les tigres de l'autre, ni eux, ni toi, vous ne sembliez trouver cela étrange. Tu posais le chaton sur l'une des tables qui vous servaient pour les nouveaux nés, enfilant des gants, tu l'examinais lentement, délicatement. Son pouls battait, faiblement, tu ignorais si il allait tenir longtemps. Quant au reste, tu étais incapable de définir avec certitude ce qu'il avait vécu.. Une radio plus tard, tu ne savais qu'une chose, rien n'était cassé en lui. « Vous pouvez tenir ce masque, c'est de l'oxygène. Il n'a rien de cassé, je pense que sa mère ne l'a pas nourri ou alors d'autres chats plus fort s'en sont pris à lui. Je vais aller chercher de quoi le nourrir et on va voir comment ça évolue. »

SOS, chat en détresse

Comme souvent, tu prenais les choses beaucoup trop à coeur et dans ce pauvre chaton abandonné par sa mère, tu revoyais ton histoire. Une histoire dont tu n'avais aucun souvenir étant donné que tu n'avais quelques semaines mais toi aussi, ta mère n'avait pas voulu de toi. Toi aussi, tu aurais pu mourir dans un coin de la ville si on ne t'avait pas trouvé. Chaque vie à de l'importance, c'est ta philosophie alors tu agis avant de réfléchir et tu fais entrer un inconnu dans les arrières du zoo. « Zola, Zola Dawson » Tu disais ton nom fièrement même si tu savais tout ce qu'être une Dawson représentait, votre famille étant l'une des plus puissantes de la ville. Les affaires de ton père, les soirées mondaines de ta mère, ta soeur qui prendrait avec plaisir la tête de cette empire et ton frère, marié à une autre famille puissante. Oui, vous étiez inévitable, vous étiez connus pour être hautain et quand on y pense bien, en plus d'être l'unique blonde de cette famille, tu es celle qui fonctionne aux sentiments pour le plus grand malheur de tes parents. Son nom te disait quelque chose mais tu ignorais où tu l'avais entendu et évidemment, tu n'allais pas le questionner, ce n'était pas ton genre, ni le but de cette rencontre. Tu l'abandonnais un bref instant, le temps de prendre un biberon, enfin d'essayer de trouver plus petits des biberons parce que même un lionceau est déjà assez imposant face à ce chaton. « Et voilà » Tu retires délicatement le masque et tente de faire boire le chaton, cela semble lui demander beaucoup d'efforts mais tu sais que c'est nécessaire.« A vrai dire, je l'ignore, je ne me suis pas vraiment posé la question. Et vous, personne ne vous attend j'espère parce que si vous deviez partir, je comprendrais »