Tu avais 4 ans quand ta mère est partie. Ça serait mentir de dire que tu te souviens d’elle. À vrai dire, pas vraiment. Tu as parfois des odeurs qui te font penser à cette présence féminine qu’elle imposait. Ça serait également mentir de dire que ça ne t’a jamais affecté. Petit, tu n’y avais jamais prêté attention, après tout, tu avais ton père qui s’occupait de vous et ça te suffisait amplement. Mais plus tu grandissais et plus tu enviais tes copains d’avoir leurs mamans près d’eux, parce que c’est ce qu’il te manquait, des câlins, de l’attention que seule une mère peut donner. Ton père a toujours fait son possible pour vous, mais il n’est pas ta mère. + Ta famille, c’est un père, trois frères et une sœur. Vous êtes tous soudés, dans les bons comme dans les mauvais moments. + Tu n’acceptes pas ta situation financière. Tu te bats pour la changer, mais quand tu as été recalé à une section sportive que tu souhaitais alors que tu étais doué, mais qu’il fallait le financement qui allait avec, tu as tout envoyé balader et tu t’es retrouvé à faire des petits boulots par-ci par-là « histoire de ». Tu as mal vécu ce moment. Et puis, tu as trouvé un petit boulot dans une librairie tenue par une veille dame. Elle t’a pris sous son aile et tu ne sais pas pourquoi, mais elle est toujours là pour toi et veut t'aider. Elle connait énormément de monde et a beaucoup d'influence. Tu ne sais pas qui elle est vraiment mais tu l'aimes bien et tu t'attaches à cette vieille dame. Grâce à elle, tu réussis à obtenir un entretien dans l'équipe de basket où tu rêves d'aller. Aujourd'hui, tu n'en es qu’à tes débuts dans l’équipe et tu veux prouver ce que tu vaux au reste de l’équipe. Tu le dois à ton ange gardien, comme tu aimes si bien l'appeler.  + Tu as déjà fait des recherches sur ta mère, tu n’as jamais rien dit à tes frères et ta sœur, à quoi bon. Tu évites d’en parler, ne pas remuer un passé oublié. Mais à force de faire des recherches, tu as fini par la trouver. Tu as prétexté partir en vacances avec un groupe d’ami et tu es parti à sa recherche. Une fois trouvée, elle était tout ce que tu avais imaginé d’elle. Parce qu’elle est partie quand tu avais 4 ans, tu n’avais que très peu de souvenir d’elle, juste quelques photos qui traînait dans les tiroirs. Tu lui as parlé comme si de rien était, comme un étranger, parce que c’est ce que tu étais. Et puis, tu n’as rien dit. Tu n’as pas osé. Tu voulais juste la voir. Tu voulais savoir si elle était heureuse comme ça, sans vous. Et puis, tu es parti. Tu gardes ce petit moment pour toi, parce que tu ne sais pas de quelle façon réagirait ta fratrie. Même si tu aimerais leur dire parce que tu ne sais pas mentir, pas à ta famille. + Kam, c’est l’histoire de ta vie. Ta voisine depuis toujours. Elle n’est pas de ton milieu social et pourtant, elle te parle et ne te snobe pas. Vous avez grandi ensemble, avec l’idée que votre milieu social ne changerait rien à votre amitié. Même si au fond, tu sais qu’il y a un gouffre entre vous deux, elle, elle est riche et vient d’une famille très influente et toi, c’était tout le contraire. Tu aimes rester avec elle et avec le temps, elle devient ta meilleure amie. Tu sais que tu peux compter sur elle et inversement. Vous êtes quasiment h24 ensemble. Et quand vous ne l’êtes pas, vous êtes ensemble par messages. Longtemps, on vous a taquiné et dit que vous étiez en couple, mais pas question. Tu ne te voyais pas avec elle, vous étiez bien trop complice pour être plus. Du moins, c’est ce que tu pensais. Et puis, il y a eu Tom. Avant lui, la voir avec un autre garçon ne t’avait jamais rien fait, d’autant plus que toi aussi, tu as été en couple et amoureux. Mais avec ce gars-là, tu ne sais pas, il s’est passé quelque chose chez toi, une chose que tu étais loin de t’imaginer. De la jalousie. + Elliot, connaissant très bien ton statut, tu préfères te taire et laisser le temps passer, mais plus le temps passe aux côtés de Kam, plus tu commences à en souffrir. Parce que Kam, tu la vois différemment maintenant, tu veux plus mais ça ne fonctionnera pas, jamais. Tu le vois très bien quand tu allais chez elle, avec ses parents. Ils ne t’aiment pas, tu es bien trop pauvre pour eux, tu n’apporterais rien à leur fille. +