“La violence commence où la parole s'arrête.” Ft Dalton
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Sujet: “La violence commence où la parole s'arrête.” Ft Dalton
posté Jeu 2 Mai - 21:35
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Sujet: Re: “La violence commence où la parole s'arrête.” Ft Dalton
posté Ven 3 Mai - 1:48
La violence commence où la parole s'arrête
« Ils disent que ce n'est rien, qu'on ne souffre pas, que c'est une fin douce, que la mort de cette façon est bien simplifiée. Eh ! Qu'est-ce donc que cette agonie de six semaines et ce râle de tout un jour ? Qu'est-ce que les angoisses de cette journée irréparable, qui s'écoule si lentement et si vite ? » Lis-je lentement en tenant la vieille main fripée du Caporal Anderson, brisant le silence de la chambre. Ça faisait déjà plusieurs heures que les moniteurs avaient été éteint et seul le bruit de ma voix résonnait dans tout le département palliatif de l'hôpital militaire dans lequel je me trouvais. La triste vérité, c'est que la plupart des militaires dévoue tant leur vie à leur patrie qu'ils se retrouvent seuls lorsque vient le temps de mourir. Aucun ami, aucune famille ne les accompagnent pour leur dernier départ vers l'inconnu. Je me faisais donc un devoir de donner le peu de temps libre que je possédais pour les visiter, leur parler…les accompagner. Quelle heure était-il ? Je ne le savais même plus. À voir le long manteau d'encre obscurcir le ciel, la nuit était bien avancée. Quel était le meilleur moment pour mourir ? Était-ce lorsque tout le monde s'endormait ou au contraire lorsque le soleil brillait, réchauffant l'âme du mourant une dernière fois ? Peut-être n'y avait-il pas de moment parfait non plus. Les râles humides du caporal commencèrent à s'espacer de plus en plus et la prise qu'il exerçait sur ma main se relâcha doucement. Bien que souffrant le martyr, il quittait ce monde avec le sourire aux lèvres, serrant de sa main libre la photo de sa douce épouse, décédée quelques mois avant lui. Le caporal Anderson avait participé à bien des guerres et avaient connus biens des tortures durant sa vie militaire…il avait bien mérité ce repos.
Ne sentant plus de pouls à son poignet, j'ai lentement retiré ma main de la sienne et j'ai déposé le livre sur la table de chevet, près de ses médailles et décorations. Elles qui avaient tant fait sa fierté semblaient si vides de sens et froides maintenant. Je détestais vraiment la mort, qu'elle soit douce ou violence. Lentement, je me suis levé de la chaise sur laquelle j'étais demeuré assis pendant de longues heures et je me suis étiré, grimaçant lorsque mon dos craqua sombrement. J'étais définitivement devenu trop vieux pour rester immobile aussi longtemps sur une chaise de plastique inconfortable ! Doucement, je me suis glissé hors de la chambre d'Anderson, incapable de lui jeter un dernier regard avant de le quitter définitivement. « C'est terminé » Dis-je simplement à la petite infirmière qui leva les yeux vers moi au moment où je dépassais le poste de travail. Elle se leva avec précipitation et passa rapidement devant moi pour gagner la chambre de son ancien patient. Malgré le nombre d'année de bénévolat que je comptais, j'étais incapable de comprendre cet empressement presque maniaque que les infirmières avaient de se rendre au chevet des macchabés. Ce n'était pas comme si elles pouvaient encore les sauver.
Ce fut seulement une fois à l'extérieur de l'établissement médical que j'ai sorti mon cellulaire de la poche de mon veston noir. Les murs de l'hôpital étaient en béton tellement épais qu'il était impossible d'y avoir du signal de toute façon. « Mais qu'est-ce qui se passe ? » M'étonnais-je en voyant l'appel manqué d'Angeline. Pourquoi ne dormait-elle pas à cette heure-ci ? Pourquoi n'avait-elle pas laisser un message vocal ? L'esprit de plus en plus en effervescence alors qu'une légère montée d'adrénaline commençait à se répandre dans tout mon être, je me suis empressé d'ouvrir le SMS qui clignotait insolemment à l'écran de mon téléphone. « Bordel, mais qu'est-ce que tu as encore foutu Hauptman ? » Sifflais-je à mon cellulaire alors qu'une adresse s'affichait avec un grand warning très révélateur. À tous les coups, elle s'était précipitéw droit dans les bras d'un danger qui risquait de la blesser. Par chance, l'adresse indiquée était qu'à quelques rues de l'endroit où je me situais. Enfourchant ma moto roadster, j'ai démarré en trombe, sans prendre le temps de mettre le casque. Si mon instinct ne se trompait pas, j'avais failli à mon devoir !
Trouver l'adresse fut facile, tout comme le logement si je me fiais aux beuglements rauques qui résonnaient dans le silence de la nuit. À tous les coups, Angeline était à l'endroit d'où provenait les cris ; elle avait un don particulier pour trouver les ennuis ! Sans prendre le temps de regarder si ma moto était garée à un endroit légal, je me suis empressé d'entrer dans l'établissement en courant à toute vitesse, me fiant à mon instinct et à mon ouïe pour m'orienter. Un long couloir doté d'une multitude de porte se trouvait devant moi, mais des insultes résonnaient avec tant de force de derrière celle devant laquelle que je me retrouvais qu'il était impossible que ma protégée se retrouve ailleurs. Inspirant profondément une dernière fois afin de faire le vide dans mon esprit, j'ai compté mentalement les tambourinements de mon cœur avant de donner un magistrale coup de pied dans la porte de bois qui éclata en dizaines de morceaux. « Tu n'aurais jamais dû lever la main sur elle, enfoiré » Sifflais-je froidement alors que je voyais un homme foncer droit sur Angeline au moment même où j'entrais dans la pièce. Vif, je me suis saisi de son bras gauche et j'ai profité de son élan violent pour le balancer contre le mur opposé, sans me soucier des dégâts environnant. « Mademoiselle Hauptman, sortez vite de la pièce, si vous en êtes capable ! » Ordonnais-je en envoyant mon poing percuter le creux de l'estomac de mon opposant avant de lui donner un violent coup de pied à la gorge. Il y eu un grand fracas et les cris de goret du batteur de femme se transformèrent en gémissement plaintif et aigus. Sachant qu'il ne bougerait plus pour un bon moment, je me suis permis de me tourner vers Angeline qui n'avait pas suivi ma directive, bien évidemment.
« Angeline, ça va ? » M'inquiétais-je en me précipitant vers elle dès que j'ai remarqué qu'elle était au sol et qu'elle se massait le poignet. Je m'attendais à une ou deux remarques puisqu'elle n'était pas habituée de me voir aussi inquiet, moi l'homme d'acier qui laissait peu transparaitre mes pensées et émotions, mais je m'en moquais. Cet homme n'avait aucune honte à frapper une femme et elle aurait sans doute été violentée ou pire si je n'étais pas arrivé à temps. « Je suis désolé, je n'ai pas entendu mon téléphone…ça va ? » Redemandais-je encore en m'accroupissant auprès d'elle, plongeant mon regard sombre dans le saphir de ses yeux. J'y cherchais une trace de peur, de haine, de douleur ou de déception…quelque chose qui m'indiquerait son état sans qu'elle ait à me mentir.
Sujet: Re: “La violence commence où la parole s'arrête.” Ft Dalton
posté Ven 3 Mai - 17:53
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Sujet: Re: “La violence commence où la parole s'arrête.” Ft Dalton
posté Dim 5 Mai - 18:10
La violence commence où la parole s'arrête
Frapper, désarmer, détruire la menace…ne pas tuer. Lorsque la porte du petit appartement avait éclaté en morceau après mon coup de pied furieux, je m'étais mentalement préparé à retrouver Angeline blessée, ensanglantée ou même violentée et ça aurait certainement pu être le cas si j'étais arrivé quelques minutes plus tard. Après tout, cet ignoble bâtard ne fonçait-il pas sur elle avant que je m'interpose pour l'envoyer valser contre l'un des murs fragiles de la résidence. À cette heure-ci, je me moquais d'être à l'origine d'un énorme boucan qui réveillerait certainement tous les locataires de l'immeuble, je devais surtout me concentrer à ne pas laisser ma fureur prendre le dessus sur le bon sens et me répéter que la jolie rousse allait bien, que sa vie n'était plus en danger maintenant que j'étais là. Si je n'écoutais que ma volonté, je tuerais cet homme pour le fait de simplement avoir pensée à blesser ma…blesser Angeline, mais non, je ne pouvais pas. La magnifique jeune femme enflammée que je protégeais ne me laisserait sans doute pas prendre la vie de cet homme, elle voudrait certainement laisser la justice faire son devoir. Ce connard allait sans doute passer un mois ou deux en prisons avant de ressortir aussi arrogant qu'avant et retourner harceler la pauvre gamine qu'il avait battue encore et encore. « Angeline, tu sais que tu ne dois pas prendre de risque quand tu es seule. À quoi te sers d'avoir un garde du corps si tu ne l'attends pas ! Bon sang, il aurait pu te tuer…mais à quoi as-tu pensé ? Tu veux me dire à quoi je sers ! » Sifflais-je de colère, le regard sombre et la mâchoire serrer. En temps normal, seule ma fille parvenait en me sortir de mon stoïsme glacial avec autant de rapidité, mais Angeline avait bousculé mon existence en s'imposant dans mon esprit avec sa douceur, sa vivacité, son affection…et j'aurais pu stupidement la perdre !
J'étais dans un tel état d'énervement que je voyais même pas ses habits ou même la douceur de son sourire…je ne voyais que ce qu'il aurait pu arriver. Lentement, je me suis redressé alors qu'elle me demandait d'appeler la police et je me suis détourné en me mordant les lèvres. C'était pour cette raison que j'évitais de m'attacher aux autres, je n'étais définitivement pas fait pour ressentir ça. J'aurais voulu continuer de parler, mais j'en étais incapable. Avec raideur, j'ai sorti mon téléphone cellulaire de la poche de mon veston pour la seconde fois de la nuit et j'ai appelé les policiers pour leur ordonner de venir dans cet appartement entièrement détruit. Angeline se doutait-elle que j'allais sans doute être mis aux arrêts également, le temps d'éclaircir cette histoire ? Sans doute pas. Sans lui jeter un regard alors qu'elle quittait la pièce pour rassurer sa cliente, j'ai indiqué l'adresse de l'appartement aux policiers avant de raccrocher et de donner un coup de poing au mur de pierres. Une douleur électrisante parcouru ma main jusqu'à mon épaule, mais la souffrance eut le bénéfice de me faire retrouver un peu de sang froid. De mon pas lourd, je me suis dirigé vers la cuisine qui était dans un beau bazar et j'ai ouvert la porte du congélateur sans ménagement. « Bon sang » Soupirais-je alors que la porte me resta à la main. De toute évidence, j'avais tiré trop fort. J'avais sous-estimé ma force, encore. Jetant la porte contre une armoire, je me suis légèrement courbé afin d'attraper un sac de pois congelés et retourner au salon.
Le mec n'avait pas bougé de l'endroit où je l'avais laissé puisqu'il était encore dans les vapes. Malheureusement, il semblait toujours respirer. « Tient, met ça sur ton poignet, ça calmera ta douleur et ça empêchera l'oedeme d'augmenter » Dis-je doucement en tendant le sac gelé à Angeline. Je n'avais pas besoin de me tourner dans sa direction pour reconnaitre son odeur ou même le bruit de ses pas. « Désolé de t'avoir crié dessus tout à l'heure, mais…tu as vraiment été inconsciente sur ce coup. La prochaine fois, je te promets de rien dire et de m'en tenir à ma place de garde du corps » Grognais-je sans la regarder, surveillant la porte d'entrée, guettant l'arrivée des policier avec flegme. Mon cœur battait difficilement à cet instant et c'était insupportable.
Sujet: Re: “La violence commence où la parole s'arrête.” Ft Dalton
posté Sam 11 Mai - 10:29
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Sujet: Re: “La violence commence où la parole s'arrête.” Ft Dalton
posté Dim 12 Mai - 23:29
La violence commence où la parole s'arrête
Je n'aimais pas lorsque je perdais contrôle d’une situation; habitué que mes ordres deviennent paroles d'évangile pour mes hommes, je devais sans cesse me rappeler qu'Angeline n’était pas un soldat formé pour obéir, mais une jeune femme indépendante qui avait de la difficulté à se plier à un ordre. Surtout que bon, en théorie elle était la patronne et c’était à elle de dicter ma façon de travailler. En temps normal, je ne me serais jamais permis de lui parler d’une telle façon, mais la vérité était que j’avais réellement craint pour sa sécurité. Cette jeune femme pleine de fougue était plus que la personne sur qui je devais veiller, elle était également la femme qui avait appris à m’apprivoiser, celle à qui je commençais à beaucoup trop m’attacher. Elle pouvait bien trouver ma réaction un peu trop vive et mon ton de voix un peu trop froid, je n’en avais rien à faire; tant qu’elle ne comprendrait pas qu’elle s’était réellement et stupidement mis en danger, il risquait d’en rester ainsi. Son oncle pouvait aussi bien avoir payé cet homme pour qu’il maltraite cette pauvre fille jusqu’à ce qu’elle se décide à appeler son agente à l’aide, qu’est ce qu’on en savait ? Fronçant les sourcils lorsqu’elle m’ordonna d’arrêter de lui hurler dessus, je me suis immédiatement renfrogner alors qu’elle continuait de tempêter contre moi. Les personnes qui m’avaient déjà entendues hurler étaient rares et une seule était encore vivante aujourd’hui pour en témoigner : mon ex-femme. « Ce n’est pas une question de femme en détresse ou non, c’est une question de sécurité mademoiselle Hauptman. Cet homme fait deux fois votre taille, il aurait pu vous briser le crâne en deux mouvements. » Répondis-je alors d’une voix égale, préférant me cacher derrière le décorum froid du garde du corps plutôt que de m'enliser dans un débat de sourds. J’aurais très bien pu lui rétorquer que je préférais mille fois plus que ça soit cette gamine battue qui succombe sous les coups de l’homme que j’avais mis K.O plutôt qu'elle, mais je savais qu’elle trouverait sans doute cette révélation monstrueuse…j’étais aussi bien de me taire.
La regarder s’approcher de moi pour prendre le sac de pois congelés que je lui tendais sans pouvoir la saisir pour la serrer contre moi était difficile. Même en colère contre elle, je ne pouvais m’empêcher d’éprouver le besoin de la sentir contre mon corps, sentir les tambourinement de son cœur contre le mien. Je voyais bien qu’elle allait bien, mais j’avais eu si peur d’arriver trop tard ! Avoir peur lorsqu’on était un homme tel que moi était déjà suffisamment difficile à avouer, le montrer plus qu’en ce moment était au-dessus de mes forces. Pourtant, elle continua à parler de la raison qui l’avait conduite jusqu'ici, amenant l’argument que je n’étais pas disponible lorsqu’elle avait tenté de me joindre et qu’elle savait pertinemment qu'elle se mettait en danger en venant dans cet endroit sordide complètement seule. Cette seule phrase me fit fermer les yeux. J'adorais cette belle flamme rousse, mais sa logique me laissais parfois pantois. « C'est encore pire, tu savais que tu risquais ta sécurité et pourtant tu as choisi de venir. Je me doute bien que tu as voulu aider cette fille, mais c’était insensé comme agissement, tu ne fais pas le poids contre un gorille de cette taille, peut importe le nombre d’armes que tu cache sur toi. La seule raison pourquoi je n’ai pas tué cet homme c’était parce que justement tu n’as qu’un poignet endoloris. Ton rôle est de lui trouver des contrats, pas de la protéger d’elle-même et de ses proches » Rajoutais-je d’une voix plus calme, repassant au tutoiement maintenant que je m’étais légèrement calmé. Il était évident que nous ne parviendrions jamais à nous entendre à ce sujet, nos deux égos refuseraient toujours de reconnaître totalement leur tord, nous étions aussi bien de passer à autre chose.
L’âme torturée par la petite remarque qu’elle avait fait sur mon absence, je me suis forcé à ne pas regarder sa magnifique silhouette qu’elle cachait difficilement sous une veste empruntée à son artiste pour me diriger vers le salopard qui avait oser cogner une femme. La jeune femme battue en question revenait dans le salon et je devais sans doute être la dernière personne qu’elle souhaitait voir. Allez savoir pourquoi, mais ce genre d’artiste maltraitée était souvent sujette au syndrome de Stockholm et je ne désirais pas devenir la cible de sa fureur si elle décidait que son copain n’avait pas mérité ce petit châtiment. Lentement, j'ai sortit une paire de menottes en acier noir brillant que j'ai passé aux poignets du pauvre évanoui, tout en prêtant oreilles aux paroles qu'Angeline prodiguaient à l’autre jeune femme. Cette douceur dont elle faisait preuve envers les autres était ce qui m’avait fais baisser ma garde au tout début de notre relation, mais c’était également cette douce candeur qui la rendait aussi facile à atteindre pour ses ennemis; quiconque avec une once de jugeote s’attaquerait à un de ses proches pour l’attirer dans un piège, c’était évident.
Une fois l'homme bien entravé et la jeune femme tremblante ayant quitté l’appartement pour aller s’enfermer dans la voiture d'Angeline, je me suis redressé lentement pour me rapprocher de nouveau de ma petite flamme rousse. Lentement, sans dire un mot, je l'ai doucement attiré à moi et j’ai refermé les bras autour d'elle, enfouissant mon visage dans sa chevelure rousse. Je me sentais encore terriblement coupable de l’avoir laissé sans protection, mais à moins de carrément habiter avec elle, c’était impossible de lui garantir une sécurité complète. « Je sais que tu crois ne pas avoir besoin de moi ou de quiconque pour te protéger, mais tu dois arrêter d’en faire qu’à ta tête. Ce n’est pas bon pour toi, pour moi, mais encore plus pour nous. Si tu pense réellement être en sécurité sans moi, dit à ton père de briser mon contrat, je comprendrai » Dis-je contre ses cheveux. Je détestais les conflits et si je devais revivre ce genre de scène à chaque fois que je voulais la protéger, je préférais le savoir d’avance . « J'aurais pu tuer cet homme pour avoir osé lever la main sur toi, tu le sais n’est-ce pas? » Rajoutais-je doucement.