Madison Brewer, le jury vous a déclarée coupable de piratage informatique. La Cour vous condamne à purger une peine de trois ans dans le centre de détention pour jeunes délinquants.

Cette sentence bidon, elle est prononcée par un vieux juge corrompu en cette journée du 3 mars 2012. J'étais estomaquée lorsque j'ai su le lieu où on m'amenait car je savais ce qui m'arrivait. Cependant, avant qu'on m'appréhende et qu'on me condamne, j'étais une fille pleine de joie, généreuse et sociable. J'ai grandi avec une famille qui m'ont soutenue avec mes deux soeurs Sheila et Sandy. Comme je suis la seconde des trois filles, nos initiales formait SMS.

Lorsqu'on m'a fait entrer dans le centre, le matin du 5 mars 2012, je souviens trop bien du déroulement. Premièrement, on m'a forcée à retirer mes vêtements civils pour ensuite me faire passer à la fouille corporelle. Je vous épargne le dépôt de mon uniforme de détenu et de mes effets personnels mais le point le plus humiliant a été la coupe de cheveux. Ma consoeur de cellule, une femme d'origine aborigène, m'a avertie que les nouvelles détenues doivent passer l'étape de la tonte. Je vous jure que ce n'est pas de tout repos car on m'a retenue de force tandis que le barbier me passe la tondeuse sur mon crâne. C'est comme si je subissais une sordide initiation. Durant mes trois ans, mon intervenant me demande souvent pourquoi je suis détenue. Je viens de réaliser la raison qui m'a poussée à passer du mauvais côté pendant la nuit du 8 mars 2014.

C'était en juin 2009, j'avais 12 ans et je terminais mon année scolaire lorsqu'un jour, mon père m'attendait à la maison. M'annonçant que ma mère allait mourir, j'allais la rejoindre dans sa chambre et c'est alors qu'elle m'annonce qu'elle m'a recueillie dans un petit landau avec une description. J'avais 4 mois et j'ai finalement appris que j'étais une enfant abandonnée. Suite au décès de ma mère, le deuil et le déni m'a rendu plus vulnérable et la dépression m'a conduit à la rébellion. Abandon progressif des cours, mauvaises fréquentations, mensonges et calomnies, tout allait tellement mal que j'ai fait mon sac et j'ai fait une fugue à l'âge de 13 ans. C'est dans les quartiers malfamées de Sydney que j'ai acquis ma notoriété de hackeuse avec mes connaissances informatiques. Je piratais des données, manipule des comptes bancaires mais le plus pire, c'est que je développais du spam. Mon malheur a fait profiter l'envie de mes anciens camarades de classe alors j'ai profité de l'occasion pour créer une petite vengeance personnelle en piratant leurs portables. Malheureusement, certains individus ont réussi à me coincer au bout de quelques années. Pour sortir de mes emmerdes, j'ai passé un accord avec la police de Melbourne: je vais dénoncer tout ce que je sais et sous l'influence de quel criminel et en échange, je vais purger ma peine et travailler sur moi. À ma sortie du centre jeunesse, en 2015, je me sentais démunie, sans le sou, sans emploi. Me rendant compte que je ne suis rien devant personne, je passe mes nuits dans une auberge de jeunesse et j'évite de rencontrer quelqu'un. C'est l'enquêtrice qui m'a mise sous les verrous trois ans auparavant est devenu mon ange gardien car elle avoue qu'elle ne me voit pas comme une véritable criminelle mais comme une fille qui se cherche dans la vie. Elle a ajoutée que son département de cybercriminalité cherchent des personnes comme moi pour débusquer des fauteurs de troubles, énumérant deux qualités qui l'a surprise: ma franchise et mon honnêteté. Engagée à l'essai en juillet 2015, je tremblais comme une feuille devant un écran d'ordinateur, je vous signale que j'avais fait de la prison pour du piratage. La plupart du temps, je ne dois pas céder à la panique, que je serais capable de débusquer un gros poisson. Le premier fait d'armes comme membre de l'unité survient une semaine avant la fin de mon essai, en octobre 2015. Mes efforts ont porté fruit: j'ai trouvé une série d'infractions allant de harcèlement à l'extorsion et mon analyse furtive m'a permis de démasquer un puissant réseau. Avec le temps, je fais un énorme progrès au point d'avoir mon pardon pour voyager à travers le pays et à l'étranger.