Ses doigts tapotaient sur son bureau, signe d’énervement chez lui. Devant lui se trouvait le dossier d’une des nouvelles de Peter. Habituellement, il ne s’en mêlait pas du tout, mais l’un de ses hommes de confiance lui avait parlé de quelques doutes qu’il avait. Ça avait suffi à Lorenzo pour faire déclencher l’enquête. Il voulait tout savoir sur cette fameuse Beth Jones. « Ça n’a aucun sens… » souffla-t-il en tournant les pages du dossier. Il avait suffi de quelques appels, de quelques recherches supplémentaires pour ne trouver aucune Beth dans les écoles nommées ou ayant vécu dans les adresses obtenues. Un fantôme. Rien de ce qui semblait s’afficher dans son dossier ne pouvait être prouvé. Un amateur aurait pu se faire avoir, le dossier était bien monté, rien de louche qui pourrait présager à un mensonge, mais il avait fallu un simple doute pour amener l’homme à creuser et voir que rien ne se tenait. « Fais la venir à l’entrepôt. » cracha-t-il froidement en fermant le dossier et en se levant.

Immédiatement, le mafieux avait pris la direction de l’entrepôt en question. Une fois sur place, il sortit une valise du coffre. Cette dernière contenait le dossier de Beth Jones, un ordinateur portable ainsi que plusieurs armes. Sur le bureau, le brun avait déposé le portable laissant la valise fermée en vue. C’est quelques minutes plus tard que la jeune femme fit son apparition escorté par l’un des hommes de main de Lorenzo. Le mafieux lui fait signe de s’asseoir et il ouvrit l’écran du portable. « J’ai besoin que tu me l’ouvres. » cracha-t-il alors que l’écran d’identification de Windows 10 s’ouvrait. Qu’est-ce que c’était exactement ? Une manière de la tester ? Peut-être bien. Afin de la laisser travailler, Lorenzo s’était éloigné pour ouvrir la valise, il se saisit d’un des couteaux caressant délicatement la lame tranchante du bout de son index gauche. « Pourquoi t’es là ? Pourquoi Peter t’a choisi ? » demanda-t-il en lançant un regard froid à la jeune femme. Lorenzo paraissait extrêmement calme ce qui n’était jamais un bon signe chez lui. C’est dans ces situations qu’il était le plus impulsif. Calme malgré la colère qui bouillait dans son ventre. « Des hackeuses, il y en a partout. Pourquoi toi ? T’as aucune histoire, aucun passé. » Elle n’avait pas un passé criminel, rien qui n’aurait pu attirer l’attention d’un groupe comme eux. Donc qu’est-ce qu’elle faisait là ? Qui avait eu le premier contact avec qui et surtout dans quel contexte. L’homme avait besoin de tout savoir avant de sauter aux conclusions.

Il détestait se faire mentir. Ça avait tendance à le mettre dans une colère noire où il perdait complètement le contrôle. Il était un véritable impulsif et si tout ne se passait pas comme il le désirait avec la chère Beth, elle allait vite regretter d’être venue au monde. Mais pour le moment, il comptait bien lui laisser une maigre chance. Tout allait dépendre des réponses qu’elle allait oser donner à ses questions. Sans surprise, l’ordinateur se fit ouvrir en moins de quelques minutes et un sourire presque moqueur s’installa sur les lèvres du brun à la remarque de la jeune femme. « Je ne sais pas comment l’allumer. » Ce fut sa première réponse qui laissait cacher son véritable état d’esprit. Elle allait vite le regretter si elle jouait à la plus maligne avec lui. « Sauf que ce n’est pas à Peter que je pose la question. C’est à toi. » Il fit claquer sa langue contre son palais. Elle l’énervait déjà. Est-ce qu’il se serait dérangé à la faire venir ici s’il avait voulu les réponses de son collègue ? Non. Il était plus réfléchi que ça.

Un rire s’échappa de ses lèvres lorsqu’elle parla d’effacer ses traces. C’est à ce moment précis qu’il montra bien son couteau tandis que ses hommes de main s’approchaient pour l’empêcher de prendre la fuite. « Effacer ses traces c’est une chose, mais se créer une nouvelle existence c’est autre chose. Dans l’un des deux domaines, tu n’excelles pas Beth Jones. » envoya-t-il d’une voix grave alors que son regard foncé se posa dans celui de la jeune femme toujours installé devant l’ordinateur. Lentement, il avança jusqu’à se retrouver près de la table, en face d’elle, son arme blanche dans une main. Il posa ses deux mains sur le bois et il se pencha pour mieux l’observer. « Bien que je me doute que ça ne soit pas ton véritable nom. Beth Jones n’a jamais existé. Un nom pourtant si commun, tu aurais pu mieux te cacher. » Il rit à nouveau, toujours ce même rire froid qui ne laissait rien présager de bon. « Je te donne une seule chance de me dire qui tu es, ce que tu fais ici et ce que tu veux. Sinon, je vais aller chercher l’information moi-même. Ce n’est pas quelque chose que tu souhaites si tu tiens un minimum à tes doigts. » Un menace ? Totalement. Sauf que Lorenzo ne faisait jamais une menace en l’air. Il était déjà allé très loin et il n’allait pas hésiter à recommencer, bien au contraire.