C'était une journée comme tous les autres, jusqu'à là il ne s'était pas passé grands choses. Une journée basique dans mon école de danse. J'avais eu cours de musique, puis danse classique puis moderne. Une journée peu chargé si j'oublie que je devais les cours de théorie. Quand on aime ce que l'on fait, cela n'a pas tellement d'importance. J'avais même eu le temps de me prendre la tête avec ma proffesseur de danse classique. Je sais qu'elle ne m'a jamais apprécié, mais de là à dire que mon travail et médiocre, je refuse d'y croire. Je danse depuis mon plus jeune âge, je n'ai jamais loupé une seule séance de ma vie, même lorsque j'ai attrapé la grippe en deux mille six. Je suis passionné et quand je monte sur scène je ne me sens enfin moi-même. Quand la journée de cours se termine, je passe par chez moi afin de grignoter et d'enfiler une petite tenue pour mon deuxième travail. Il n'est pas très gloiieux, mais il me permet de payer mon école et mes petits plaisirs personnels. Heureusement, j'ai une colocataire en or qui me laisse ne pas payer les factures de l'appartement. Je porte un pull assez court quand je me penche je vois encore la marque de ma cicatrice de césarienne, deux ans après. Je me laisse imaginer ce à quoi mon fils doit ressembler tout en finissant par m'habiller. Quand j'arrive sur mon bout de trottoir, j'attends que quelqu'un désir s'arrêter pour se payer mes services. J'aurais pu avoir une place ailleurs, j'aurais pu service des hamburgers ou donner des cours de danse, mais j'avais besoin d'argent et c'est le seul job qui me permet de garder un petit train de vie sympathique. Je sais que ce n'est pas sérieux, je dois même en avoir honte puisque personne ne sait ce que je fais en secret. C'est là qu'un homme s'arrête, il veut de mes services, je rentre dans son jeu jusqu'au moment où il m'avoue qu'il ne pourra me payer. J'essaie de partir, mais il me tient par les poignets. J'essaie de me débattre, mais je n'y arrive pas. Je crie en espérant qu'une âme charitable vienne m'aider. Je suis stupide personne ne passe dans les petites ruelles en soirée. Je commence à m'imaginer violé par ce vieu porc en pleine rue quand soudain une voix au loin se fait entendre. C'est un jeune homme qui semble bien vouloir m'aider. Les larmes coulent sur ma joue, mais je profite de ce moment d'inattention pour donner un coup de pied à l'entre jambe à mon agresseur et de prendre la fuite. Je cours, je casse un talon, mais peu importe, j'attrape mes chaussures au vol et je cours vers le café le plus proche. Je m'assois sur la première chaise que je trouve et je me mets à pleurer. Cela n'est pas dans mes habitudes, mais ce soir j'ai eu très peur.

Assis sur cette chaise, je laisse mes larmes s'évacuer. Je n'arrive pas à me calmer. Mon pouls tape encore à mille à l'heure, je sens encore la peur dans mes entrailles. Ce n'est pas tous les jours facile d'être une femme dans ce monde pourrit. Me donner à des hommes, j'ai l'habitude, c'est mon métier, mon gagne pain et heureusement pour moi je ne vis pas ce genre d’événement chaque soir. J'ai dû mal à me calmer, du mal à m'en remettre, je n'avais plus aucun souvenir de la tête de ce jeune homme. Mais je me souviens très bien de ses mains, poilus, puissante, la cicatrice sur son pouce droit ou même son alliance a l'annulaire gauche. Quelqu'un s'assoie en face de moi, au début je n'ose pas r"agir, la peur m'empêche de bouger. Puis j'écoute ce que cet homme me dit, il m'avoue avoir la photo de l'homme qu'il m'a agressé. Oserais-je faire quelques choses ? Oserais-je aller porter plainte? Et si il me demande ce que je faisais dans cette ruelle, aurais-je la réponse qu'ils attendent de moi. "Mer ... merci." J'ai encore du mal à articuler, la peur n'aidant pas. J'essaie de me ressaisir, mais cela reste encore compliqué. "Merci pour votre aide, je ne sais pas ce que je serais devenue sans votre intervention." Dis-je avant de me frotter les yeux. À cet instant mon physique ne m'importe peu, ce qui est chez moi quelques choses de rare. J'aime prendre soin de moi, mais après ce genre d’événement cela doit être courant. Ton sauveur se met à ta hauteur pour te regarder dans les yeux. Tu relèves enfin ta tête pour le regarder. C'est un homme charmant, certainement le genre d'homme gentil, le genre de personne que je n'ai pas l'impression de croiser très souvent. Je fais signe que non, je ne vais pas bien. "J'ai beaucoup de mal à me calmer!" Avouais-je à cet homme dont je ne connais rien. Ma respiration est rapide et mes yeux me brûlent. Évidemment puisque j'ai beaucoup trop pleuré. À chaque porte qui s'ouvre, je sursaute de ma chaise, pensant que mon agresseur peut très bien arriver par ici. Je n'avais pas cherché à m'éloigner, mais seulement à me mettre en sécurité. Avais-je fais le bon choix ? C'est une question de temps pour avoir la réponse. Mais j'ai l'espoir qu'il n'osera pas me faire du mal une nouvelle fois devant une dizaine de personnes. Les regards des serveuses sont noir, elles me jugent, forcément ta tenue montre qu'elle genre de femme je suis. Elles savent quelle métier, je pratique et que je n'ai pas à être fier. Ma jupe déchirée par le presque viol que je venais de vivre, je baisse la tête, mon estime de moi est au plus mal. "Je ne mérite pas votre gentillesse." Dis-je timidement.