Boire un petit coup

Après le travail, je suis sorti avec un esprit assez pensif. J’ai marcher plusieurs mètres jusqu’à me retrouver dans ce vieux parc mal éclairé. Je me suis diriger vers une balançoire et je me suis mis assis sur le petit siège. J’ai levé mon regard vers le ciel, la lune était pleine et brillé. Certains n’aiment pas voir l’astre durant cette période mais pour moi elle avait quelque chose de rassurant et de réconfortant. Et puisque le ciel était parfaitement dégager, je pouvais l’observer sans être gêner par un nuage qui aurait masquer la vue. Je me balancer légèrement d’avant en arrière comme une petite fille l’aurait fait. Je ressentais une certaine mélancolie malgré moi, ça ne m'arrive pas toujours mais ça m'arrive par moment au moins une fois par an depuis le décès de mon père. Je n’avais pas forcément envie de me laisser aller et surtout dans un parc car même s’il n’y avait personne à cet instant, on pourrait très bien me surprendre et j’étais bien trop fière pour qu’on tombe sur moi en train de pleurer.

Et puis en ayant marre de m'apitoyer sur mon sort, je décide de me lever. Je pars en direction du centre ville et de ses environs, je m’arrête pour me prendre deux hot dog que j'ai englouti rapidement, j’avais eu un petit creux, il faut croire. Je m’arrête ensuite dans un bar et je savais très bien ce que j’allais faire. Quand je sens que le chagrin m’atteint un peu trop. Je fini par me réfugier dans un bar pour boire. Je sais que ce n’est pas vraiment une solution mais l’alcool me rendait euphorique et comme mon frère n’était pas en ville en ce moment pour que j’aille me réconforter chez lui. Je voyais que cette solution. Je demande alors un verre de whisky et m’assoie au bar pour discuter avec le barman et d’autres clients. Je n’ai jamais eu de mal à me glisser dans une conversation ou discuter avec d’autres personnes. Je ne donnais juste pas ma confiance facilement après tout ma belle mère avait tout fait pour me virer de la maison et m’avoir fait accuser du meurtre de mon père qu’elle a commandité. Alors oui, j’ai appris à compter le plus souvent que sur moi même ou mon frère.

Lorsqu’une personne s’assoit à côté de moi plusieurs minutes après, j’avais déjà pris plusieurs verres et donc je commençais sérieusement à être euphorique et je me met à sourire de façon débile probablement.

- Bonsoir !

lui dis je avec une joie qui laisser transparaître que j’avais déjà un coup dans le nez.

Fiche (c) Espe

Boire un petit coup

Le couperet est tombé, Tammi va retourner à Perth d'ici le milieu du mois prochain après la fin de son préavis de quinze jours, le temps que son employeur lui trouve une remplaçante. Elle-même doit emballer ses affaires dans des valises et trier ce qu'elle peut ou ne pourra pas emporter avec elle. C'était déjà compliqué ainsi dans notre relation amicale qui n'evoluait vers rien de cohérent ni fiable au-delà de l'écoute et de la semi-confidence banalisée, mais ça va le devenir un peu plus dès lors qu'elle ne sera plus là dans cet appartement trop grand pour moi seul. J'anticipe et nous passons moins de temps, moins de soirées, moins de repas ensemble autour de la table dans la cuisine ou assis dans le canapé avec nos assiettes et boîtes à emporter sur les genoux devant un film. Là où on se déballait nos journées les deux tiers de la semaine, voilà que nous avons perdu l'envie de poursivre en ce sens. Après un an et demi presque, peut-être que nos histoires tournent en rond depuis un petit moment. Alors je me prépare à l'inévitable et, comme désormais quatre ou cinq jours sur sept, je rentrerai à une heure où Tammi se sera endormie. J'ai adapté mes horaires, échangés avec mes collègues, de manière à dormir jusque tard et me réveiller seul. Parfois il y a cette odeur qui provient de la cuisine. Un petit mot sur un bout de papier, des cookies et des rolls au chocolat devenus tièdes que Tammi à préparé le matin. Ca me manquera, c'est une évidence. Je gribouille des merci en-dessous de son écriture, et laisse le pli en évidence au même endroit, la table débarrassée et la vaisselle propre remise en place. Parfois j'y dépose une bricole dénichée dans une boutique la veille, alors qu'il y a toujours cette bague planquée dans un tiroir que je comptais lui offrir. Il ne me reste plus beaucoup de temps désormais que nos vies vont de nouveau se séparer. Elle sait qu'elle pourra toujours revenir n'importe quand, qu'elle sera toujours là bienvenue. Tammi m'affirme la pareille si je décidais de retourner à Perth mais j'ai fait un trait définitif sur cette ville vu le risque que j'y encours. J'ai confiance en Tammi pour qu'elle ne dise jamais rien de ce soir là, assez pour n'avoir peur que de mes propres agissements.

Aujourd'hui ne sera toujours pas le bon moment puisqu'encore j'ai décidé d'être de corvée pour nettoyer la cuisine, le présentoir et la salle intérieure. Je flâne ensuite pour entrer dans un bar. Non pas que je devienne alcoolique, le nombre de mes consommations parleraient pour moi, mais surtout dans le besoin de réfléchir à toutes ces choses qui seront dorénavant différentes et auxquelles je vais être obligé de me conformer. Je me pose sur un de ces hauts tabourets de libre sans dévisager les clients ni même prêter attention aux mèches colorées de la femme que je dépasse de dos pour m'installer. Je suis tellement dans mes pensées que je mets plus de trente minutes à boire mon verre. Je suis accosté par le chevelure bubblegum qui dévoile un visage dénué de lucidité. Serait-elle de ces habituées ou non du magasin, mais que j'aurais moins de facilité à reconnaître qu'Emiliana croisée quelques jours plus tôt dans des conditions identiques ? Ou souhaite-t-elle uniquement sociabiliser, une notion qui m'est toujours abstraite malgré les efforts que je consens à faire avec certaines personnes lorsque je vends ? Je me retiens faiblement de glousser d'un demi amusement en lui rendant son bonsoir, puis constate que le barman reprend son verre pour le remplir du même liquide pur qu'il devait contenir pour causer le masque de gaieté qui sourit à outrance entre ces rideaux aux nuances à la fois pourpres et foncées. Je commande une eau pétillante avec citron qui tarde à venir pour me permettre d'inverser nos consommations avec celle qui a un peu trop bu.

- Tu travailles où ?

Je présume que la base de la sociabilisation consiste à poser des questions sur la vie de l'autre, alors je m'affiche curieux. Probablement maladroit aussi dans les éléments demandés. Mais je prends tout ce qui pourrait me faire rentrer tard à l'appartement. Je fais le service du long drink que je glisse sur le marbre jusque devant elle, puis rapatrie son whiskey vers moi dans l'échange. Eurk, pas du tout le type d'alcool que j'apprécie, mais si c'est pour l'empêcher d'enchaîner jusqu'au verre de trop, je m'en accomoderai.

Fiche (c) Espe