L'heure c'est l'heure, tu es un homme organisé, tu sais où tu dois être en temps et en heure. Tu sais qu'en fin d'après-midi, tu dois te trouver sur cette place. Tu sais que tu pourras te poser sur un banc avec un café et la regarder discrètement tirer les cartes. Tu es presque invisible, elle ne te remarque presque jamais. Quand c'est le cas, elle te sourit, elle doit penser que tu travails dans le coin. L'automne fait rage, les feuilles sont au sol et il commence à faire froid, tu es habitué, mais pas elle. Elle porte des gants, tu trouves ça ravissant. En Russie les hivers sont bien plus fort que par ici, tu ne t'habitues toujours pas au climat. Un passant passe vers elle, tu l'entends la critiqué, tu ne bronches pas, tu n'as pas le droit de l'aider, mais quand il l'a pousse au sol, c'est plus fort que toi. Tu t'approches de ce jeune homme et tu l'attrapes avec une grande facilité par le col. Monsieur parfait et son pull à col roulé, ses chaussures italiennes, une bourge, un des enfoirés qu'il t'arrive de protéger. "Maintenant, tu vas aider la dame à ramasser ses cartes et t'excuser." Il pleure presque, tu trouves cela pitoyable, il l'aide, mais il refuse de l'aider. Tu lui fais comprendre que ton poing l'attend, s'il ne dit pas pardon. Il ne le pense pas, mais il le faut. Tu le fixes d'un regard noir, attendant qu'il prenne une rue adjacente avant de te concentrer sur la jolie cartomancienne. "Vous n'avez rien de casser ?" Quand tu t'énerves ton accent russe reprend le dessus, d'ordinaire, tu sais le cacher. Tu sais rester calme. Tu n'as jamais crus à ce genre de choses que le destin et pourtant, pour elle, pour son sourire, tu pourrais faire une exception.

Il était impensable pour toi de laisser tomber. Cet homme devait s'excuser, cet homme doit porter ses attributs haut et fort et agir comme tel. Il est si facile de s'en prendre à une femme. La jeune femme ne semble même pas chercher à vouloir d'explication, mais c'est trop pour toi. "Si ce monsieur joue les hommes forts, il doit être capable de s'excuser." Ironiquement, tu n'es pas de ce style. Tu ne t'excuses, jamais, mais tu ne fais d'erreur. Tu prends trop ton temps pour répondre pour mal le faire. Il s'excuse et prends la fuite, tu ne le lâches pas du regard. T'inquiétant pour la jeune femme, elle te répond que tout va pour le mieux. "Je suis heureux de l'entendre." Tu n'es pas fort bavard, Yulian, tu ne sais jamais quoi dire. On t'a plus fouetter qu'encourager, on t'a plus brûlé qu'aimer, utiliser des mots pour exprimer ce que tu penses, tu en as incapable. Puis elle te répond avec une sérénade sur les hommes et sur leurs capacités ou non de prendre soin des gens. "Vous êtes toujours aussi ... philosophe et bavarde ?" Entretenir une conversation cela te demande beaucoup d'effort et cela la jeune femme ne peut le comprendre. Surtout elle qui semble si joviale, si bavarde, si heureuse, tout le contraire de toi. Elle te propose un café, tu aimerais dire oui. "Je ne devrais pas." Elle insiste, tu ne sais pas pourquoi, mais tu finis par répondre. "Très bien un café." En faisant le signe de la main qu'il n'y en aurait qu'un. Tu regardes de gauche à droite, personne que tu connais, personne qui pourrait te dénoncer à Monsieur Cruz. Personne, qui pourrait voir qu'au final, tu as peut-être un coeur.

Les gens qui parlent beaucoup, en général tu les fuis. Mais avec la jeune femme c'est différent, tu as comme l'impression qu'elle pourrait tenir une conversation à elle seule et tu trouves cela presque ravissant. Si tu dis presque c'est parce que tu n'oserais même pas penser trouver quelques choses de ravissant dans ta vie. Elle t'avoue aimer parler, cela te fait froncer les sourcils. "Je n'aime pas trop ça." En vérité, c'est que tu ne sais pas quoi dire et puis moins tu parles et moins tu as de risques de dévoiler des informations qui ne doivent pas être dites. Une façon que tu as trouvé pour ton protéger. Si tu étais comme tout le monde, tes joues auraient pu devenir rouge, si tu traînes dans les coins c'est pour l'observer, mais tu ne peux pas dire ça, tu as été élevé pour savoir mentir. "Pas vraiment, c'est le chemin de mon boulot et le café est très bon." Ce n'est pas tout à fait un mensonge, il est vrai que le café est succulent, mais de là, à le boire tous les jours, tu l'ignores. Mais cela faisait comme partie de ta vie désormais. "Vous n'avez pas à vous excuser d'être celle que vous êtes." Tu es sincère, touché par la gentillesse et le savoir vivre de la jeune femme. Elle veut t'offrir ce café, tu ne sais pas si tu dois accepter ou non. Une part de toi veut se sauver, tu n'aimes pas faire des rencontres, tu n'aimes pas paraître faible et tu ne veux pas être matcho, non plus. "Comme vous le souhaitez." Tu pourrais faire des efforts, Yulian tu voudrais tenir un semblant de conversation, mais c'est bien trop complexe pour toi, cela n'est pas toi.

Tu n'es pas un grand bavard, bien au contraire et tu l'écoutes avec grande attention. Cela te plait beaucoup de l'entendre parler. Tu trouves sa voix si rassurante et pourtant, tu trouves aussi que beaucoup de mots sortent de sa si petite bouche et cela t'amuse énormément. Elle te parle de ses origines, tu ne pensais pas que cela pouvait avoir autant d'importance. "Si vous le dites, je présume que vous allez facilement vous adapter." Tu l'as trouve charmante, bien plus que tu le devrais. Passant beaucoup de temps parmi les gens normaux, alors que d'ordinaire, tu serais plus du genre à les éviter. "Je suis originaire de Russie, j'ai vécu là-haut toute ma vie." Tu ne rentreras pas plus dans les détails, cela fait désormais partie de ta vie. Est-ce ta voix, ton accent ou la façon que tu as de te tenir qui t'a trahi. Peu importe, tu es fiers d'être originaire d'un si beau pays. Elle te prends par le bras et c'est vraie que ça te plonges dans de drôle de sentiments. La sensation de toucher te plait et en même temps, tu te sent mal. Un peu comme-ci on avait plongé dans ton intimité. "Je m'appelle Yulian et vous ? Je ne suis pas héro, loins de là, je suis plus méchant de l'histoire." Tu n'aimes pas les héros, tu n'aimes pas la prétention qui s'en dégage, tu as toujours adoré les méchants.

Tu es assez impressionné par le nombre de mots qui peuvent sortir de sa petite bouche. Tu l'as fixe cherchant le moment ou elle fera une pause pour reprendre son souffle. Elle a des idées bien conçues sur la vie et dont elle doit être faite. Tu ne sais pas quoi lui répondre, tout cela est si compliqué pour toi. "Et vous .. tu penses qu'on doit toujours agir comme on nous as appris à le faire ? Qu'il ne faut pas changer certaines choses pour s'adapter à la société ?" C'est ce que tu fais en permanence Yulain même-si ce n'est pas toujours facile ou d'une grande efficacité. Tu ne t'ais jamais considéré comme le gentil de l'histoire, bien au contraire. On t'a toujours appris à être le méchant, à être froid, mais c'est étrange pour la première fois de ta vie, tu es le héro. Tu l'avais aidé et sans savoir pourquoi. Rien ne t'avais poussé à le faire, tu l'avais fait comme par instinct. "Tu as des idées bien encrée sur le monde!" Cela te plait d'une façon assez étrange. Soudain, elle se met à sortir les cartes devant toi et tu fronces les sourcils. Tu ne crois pas du tout en ce qui concerne le destin. Tu fais une grimace, mais tu l'as laisse parler, elle semble pourtant libre en toi. Elle dit des choses qu'ils sont vrais, mais dont tu refuses de croire, sa source. Comme-ci il était possible de lire ça dans les cartes. "Je ne crois pas aux cartes, désolé, je penses que notre destin, on ce le crée nous-même." Tu avais été franc et par la même occasion, tu lui avais donné une information sur toi. "Je n'aime pas parler aux gens, je préfère la solitude." Surtout que tu ne vois pas de qui elle peut parler. Tu n'es pas toujours très futé, Yulian.

Tu ne peux pas prétendre comprendre ce que la jeune femme évoque. La famille, les amis ce ne sont pas les critères de ta vie. Si tu as grandi entouré d'une famille, tu ne peux pas prétendre avoir eu la tendresse qui va avec. Tu as passé ta vie entre "la famille" et le travail, tu n'as jamais eu d'amis. Tu aurais presque cru que les choses allaient changés quand tu es arrivé sur ce continent. Mais cela ne s'est pas passé et tu as réalisé que tu en avais pas besoin. Tu fais partie de ces gens qui se contente de peu, car ta vie s'est toujours passé ainsi. "Tu as dû avoir une jolie famille pour avoir ce principe, je ne suis pas certain que tout le monde puisse penser comme toi." À moins que ça soit toi, ce voisin prêt à te vendre. "La misère du monde nous entoure, il suffit d'ouvrir les yeux. La pauvreté, la dépression, la souffrance, elle rythme notre vie, il faut simplement vivre avec." Yulian n'est pas d'un optimiste et il pourrait comprendre la faiblesse de la jeune femme quand elle parle de viol, mais il ne dit rien. Pas forcément, par ignorance, mais surtout car, il n'a jamais appris à gérer ses sentiments. Elle lui tire les cartes et sans s'en rendre compte, il lui réserve une oreille attentive. Qu'est-ce qu'elle pourrait lui dire, lui avouer ? Où est-ce simplement de la curiosité. Il est pensif, éteins et presque impatient. "L'instinct, les restes du métier, je suis garde du corps, beaucoup de choses peuvent expliquer mon acte. Mais je ne suis pas un héro, je continuerais à le dire." Tu n'as pas honte de ce que tu es, mais tu n'es pas un héro, tu es même tout son contraire. Elle te sourit et ton coeur se met à battre plus fort, mais tu veux rester de marbre. "On ne peut pas agir contre son passé."

Là Yulian, tu restes sur les fesses, tu n'aurais jamais pensé qu'une femme avec autant de joie en elle aurait pu avoir une vie ainsi. Tu as toujours dit que ton passé était responsable de ton état actuel. De ton non envie de vivre, de ton absence totale de joie de vivre, mais elle te prouve le contraire. Tu pourrais te remettre en question, mais tu préfères la regarder, parler de sa vie. Tu préfères l'écouter te dire des choses tellement inattendus sur sa vie. "Le plus important c'est d'être entouré." Tu es habitué à la solitude, Yulian. Tu as toujours été seul et une part de toi, aime ceci. Tu aimes le silence qui s'entoure quand tu es seul. Tu n'aimes pas spécialement les gens et encore moins le bruit qu'il puisse faire. "Je viens de Russie, je ne connais la Roumanie que de nom, mais je veux bien te croire." La vie en Russie fut loin d'être facile. Avoir grandis comme étant une arme. Grandir en étant persuadé que tous ses meurtres sont là pour la bonne cause, alors que la vérité est différente. "Oh si crois-moi quand je te parle d'instinct, c'est grâce ou à cause de ça, que je vis ma vie de cette façon." Elle avait donc remarqué que tu pouvais la regarder, que tu pouvais aimer la voir travailler, combien tu pouvais aimer la regarder. Tu fus quelques peu gêné et puis enfin tu finis par révéler. "Il y a comme un soleil autour de toi, je trouve cela hypnotisant." Cette femme, ce soleil qui respire la joie de vivre et la gentillesse. Elle te fascine, car tu n'as jamais vu la vie de la même façon qu'elle.