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La fin de la journée s'annonçait particulière. Ce matin, tout avait commencé comme tout le jours puis, il y avait eu ce message, celui de celle avec qui je partageais le même sang. A vrai dire, pour le moment, c'était la seule chose que nous avions en commun. C'était perturbant, je ne savais pas quoi penser de tout cela, je ne savais pas comment réagir. J'avais passé ma vie à me dire que ma famille, c'était les Dawson, qu'il n'y avait que eux. Ma mère biologique m'avait abandonné comme un chien alors sincèrement, je ne pensais pas la voir revenir un jour dans ma vie, encore moins pour m'annoncer que j'avais une soeur. Une soeur qui même si elle me perturbait était bien là. Et surtout elle n'y était pour rien dans cette histoire. D'ailleurs, j'avais pu comprendre au funérarium que son histoire était encore plus compliqué que la mienne. Et j'étais curieuse, curieuse de savoir comment elle été abandonnée, comment avait été son enfance, sa vie en générale. J'ignorais si cette curiosité était bonne ou mauvaise mais elle était là. J'avais rejoins le café en fin de journée après que Alexis m'est confirmé qu'il pouvait me garder Kiara. Il était le seul membre de ma famille à qui j'avais osé parler de tout cela, à qui je m'étais confié sur les peurs..

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J’avais finalement réussi à envoyer ce fichu message à Zola pour reprendre contact avec elle, et accepter sa proposition de boire un café. Nous nous étions donné rendez-vous le soir-même. J’avais passé mon après-midi à stresser malgré le contrat que j’avais cet après-midi là avec un client récurrent qui avait « besoin » de passer du bon temps avant de retrouver sa vie de famille le soir.

Cependant, tout ne se passa pas comme prévu puisque je dus faire face à un scandale et une tonne d’insultes en tout genre de sa femme qui avait engagé un détective pour le faire suivre depuis plusieurs semaines. Me fichant bien de ce qu’elle pensait de moi j’attendis tout de même mon dû et parti sans m’excuser. Je n’étais pas responsable des choix de son mari. Quand je sortis je regardai l’heure dans le hall de l’hôtel : 19h, ça faisait deux heures que j’étais coincée là et j’avais déjà une demi heure de retard.

Pas le temps de rentrer prendre une douche et me changer. J’allai devoir débarquer en robe rouge moulante et escarpins à talons bien top haut. Parfait pour mon image ça… Mon téléphone n’avait plus de batterie et je réussi à chopper un taxi pour m’emmener au café où nous devions nous retrouver. J’arrivai finalement à 19h20, encore plus mal à l’aise que ce que j’aurais pu.

Je cherchai Zola du regard, et la trouvai finalement en train de partir.

« Zola ! » l’interpellai-je alors. « J’ai été retenue au travail et plus de batterie, je suis désolée ! »

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J'avais commencé par attendre puis après une dizaine de minutes les yeux rivés sur mon téléphone, j'avais décidé de commander une boisson chaude pour me faire patienter. Malheureusement, le temps passait et l'écran de mon téléphone ne semblait pas s'allumer. Aucun message, ni sur mon portable, ni laisser au café. J'étais deçu, peiné. Quand j'avais découvert toute la vérité, je n'avais pas pour objectif de trouver une nouvelle famille mais il fallait se rendre à l'évidence, nous étions de la même famille. Et pour tout vous dire, si Maely ne m'avait pas contacté, chacune de nous aurait probablement repris sa petite vie. Sauf qu'elle m'avait appeler pour qu'on prenne ce fameux café. Je n'avais pas rêvé, j'étais bien dans le bon café, à la bonne heure .. C'était probablement stupide en y pensant mais sur le moment, c'était clair dans mon esprit. Elle avait renoncée. L'hypothèse d'un accident me semblait impossible je me souvenais de la femme devant moi au funérarium mais j'avais l'espoir qu'elle me prévienne.. Après une demi-heure d'attente bien dépassé, j'avais décidé de partir, d'arrêter d'attendre quelqu'un qui ne viendra pas. Et c'était à ce moment-là que j'avais entendu mon nom. En me retournant, j'avais découvert la belle blonde était apparu, en tenue de soirée. Je dois avouer que je n'avais pas trop compris pourquoi et le fait qu'elle précise que c'était lié à son travail attisait seulement ma curiosité. « J'ai cru que .. tu avais changés d'avis » Je lui souriais. « Tout va bien ? »

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Je détestais être en retard d’autant plus dans cette situation plus que particulière. « J'ai cru que .. tu avais changés d'avis » me répondit Zola avant de me demander si tout allait bien. « Oui oui ça va t’en fais pas ! » répondis-je alors que je me sentais sale et mal à l’aise dans cette tenue au milieu d’un simple bar. Je sentais les regards sur moi et m’efforçais de ne rien laisser paraître. Je remarquai d’ailleurs l’interrogation de ma sœur de me voir comme ça quasiment en pleine journée.

« Tu as encore un peu le temps pour qu’on s’assoit ou tu dois rentrer ? » demandai-je à l’autre blonde. Je savais qu’elle avait des obligations familiales, ou du moins, je m’en doutais puisqu’elle était maman, elle devait certainement rentrer tôt. J’espérais cependant qu’elle puisse rester, n’étant pas sûre de pouvoir revenir en arrière et retenter un nouveau rendez-vous si celui-ci était un échec par ma faute.

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La belle robe rouge, je me demandais ce qu'elle faisait pour gagner ma vie, bien loin d'imaginer la réalité. Je me disais qu'elle était peut-être comédienne pour le théatre et sans le vouloir, je n'étais pas totalement sur la mauvaise piste. Elle semblait mal à l'aise dans cette tenue et je pouvais la comprendre. Beaucoup de regard s'étaient retournés sur nous, des regards qui me mettaient moi-même mal à l'aise alors que ma tenue n'avait rien de particulier. Un simple jean avec un caraco à dentelle fleuri, mes cheveux noués en queue de cheval. Je faisais bien banale à ses côtés. « Je pense que oui, je préviens juste mon frère, c'est lui qui garde ma fille.» Oui, j'avais hésiter durant une seconde. Et l'excuse de l'appel était la bonne pour le cacher parce que je savais très bien qu'Alexis n'était pas en train de m'attendre sa montre sous les yeux pour voir l'heure. Bien au contraire, plus il pouvait rester à jouer l'enfant sans culpabilité, plus il était heureux. Et elle aussi. L'impatiente que j'étais n'avais pas vraiment apprécier d'attendre mais elle semblait avoir une bonne raison et puis tout comme elle, j'étais consciente que si c'était fini maintenant, ce serait fini tout court. « Si ça te dis, il y a un restaurant un peu plus bas ? » Sa tenue serait probablement mieux adapté et vu l'heure, manger n'était pas une mauvaise idée.

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Zola accepta d’attendre encore avant de rentrer, son frère s’occupant de sa fille. Elle avait donc une vraie famille, un frère. Et moi qui venait tout bousculer avec mon arrivée dans sa vie, enfin je suppose. Déjà que cela me perturbait alors que j’étais seule. Je culpabilisais encore plus de m’imposer et d’imposer à Zola de faire garder sa fille pour être avec moi mais ma sœur me proposa d’aller au restaurant assez rapidement ce qui me fit redescendre un peu.

Je jetai machinalement un coup d’oeil à ma tenue et lui répondit. « Parfait ! C’est moi qui t’invite ! » Je lui devais bien ça, elle avait attendu un bon moment déjà. Et puis, j’étais partie fuyante du funérarium la dernière fois elle avait du se poser des questions.

Nous nous dirigeâmes alors jusqu’au restaurant et trouvâmes une table facilement. Une fois assises et la carte entre les mains, je dis à Zola. « Je suis contente pour toi que tu aies une famille. » Au moins une de nous deux avait eu cette chance et ce n’était pas rien.

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L'une comme l'autre étions face à face comme deux inconnus malgré notre sang commun. Ce qui fait que nous n'étions pas forcément très à l'aise alors si en plus de cela, il fallait ajouter les regards indiscrets d'autres inconnus, ce n'était franchement pas une bonne atmosphère pour faire connaissance. Et puis, oui, je commençais à avoir un peu faim aussi. Je lui souriais, la remerciant avant que nos pieds ne nous guident jusqu'au restaurant. A peine à quelques pas, pas le temps de débuter une conversation et puis je dois avouer que les conversations de trottoir sont souvent banales et je ne savais pas vraiment quoi lui dire. Je ne me voyais pas parler du temps qu'il fait ou de quelconque banalités, nous ne savions rien l'une de l'autre, il fallait que nous avancions pas à pas. J'étais consciente qu'elle, tout comme moi, était moins forte qu'elle voulait le montrer. Plus fragile. « Merci, ils ne sont pas parfait mais je les adore » Je lui souriais avant de lui retourner la question, j'étais curieuse mais surtout je sentais que la famille était un point sensible alors autant en parler tout de suite. « Et toi ? Tu as une famille ? »

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Alors que Zola fit référence à son frère je lui dis être contente pour elle qu’elle ait une famille. Elle me retourna la question, ce à quoi je devais m’attendre de toute façon. Je croisai alors les jambes et commanda au serveur qui arrivait à notre table, le repas que je souhaitais ainsi qu’une bouteille de vin. Zola en fit autant et je dus ensuite reprendre la parole.

« J’ai eu beaucoup de familles d’accueil, mais non, je n’ai pas de famille. J’ai pris l’habitude d’avancer seule. »

Ca n’aurait servi à rien que je m’invente une vie de toute manière, on ne connaissait notre existence l’une et l’autre que depuis quelques jours, qu’aurait-elle pu attendre de moi ? Le serveur nous amena nos apéritifs et je pris mon verre. « A notre rencontre ? On verra bien où cela nous mène ! » lançai-je alors en guise de toast pour ce repas. Je ne savais pas vraiment comment me comporter et essayait de me laisser un peu aller.

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Quand je regardais les Dawson, je me demandais souvent pourquoi il avait adopté un enfant supplémentaire. Nos parents ne sont pas les plus affectifs, ni les plus sentimentaux, je ne sais même pas si j'ai déjà entendu un "je t'aime" de leurs parts. Et pourtant, j'étais consciente de la chance que j'avais eu de croiser leur route. J'étais contente d'être une Dawson avec tout les avantages et tout les inconvénients de ce nom. Je réalise aujourd'hui que contrairement à Maely, j'avais eu le choix. J'aurais pu choisir d'être indépendante, j'aurais pu choisir d'avancer seule mais je ne l'avais pas fait. Parce que même si nous n'étions pas les personnes les plus proche du monde en apparence, la réalité faisait que j'étais le bébé de la famille, celle qu'on protège, celle qu'on soutient. J'étais un peu désolé pour la jolie blonde mais un détail me chagrinait. Je ne savais pas si je devais poser cette fameuse question ou pas, mais je savais que j'allais fini par le faire alors autant le faire tout de suite. « Pourquoi tu as son nom ? Je veux dire, j'ignorais le nom de notre mère jusqu'à il y a quelques semaines. »

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Zola me demanda ensuite pourquoi je portais le nom de notre mère. Elle devait certainement se dire que j’exagérais un peu et que j’avais vécu avec elle plus longtemps que ce qu’elle pensait ce que je pouvais comprendre.

« Elle m’a abandonné à la naissance mais a voulu me reconnaître quand même. J’aurais pu connaître son nom avant mais je n’ai jamais voulu. »

En fait, ma « mère » avait quitté la maternité dès le lendemain d’après mon dossier sans un mot pour moi, à part cet héritage « Reese ». Je ne déteste pas mon nom, il ne veut juste rien dire pour moi. Je ne sais pas à quoi il correspond et je ne le saurais jamais. Quant à mon prénom, je dois avouer qu’il me plaît plutôt ce qui est un bon point.

« Et ta fille, comment s’appelle-t-elle ? » lui demandai-je alors que je venais de grignoter deux trois cacahuètes. Moi qui avais fait une croix sur l’idée de devenir mère un jour était curieuse d’en savoir plus également sur ma « nièce ». jamais je ne m’imposerais dans sa vie à elle non plus mais à vrai dire, quand à la fin de l’entretien aux pompes funèbres j’avais réalisé la présence de la jeune fillette, une chose m’avait frappé. Je sortis d’ailleurs de mon sac une des rares photos que j’avais de moi.

« J’ai apporté cette photo, c’était à mes trois ans, la famille d’accueil où j’étais m’a laissé cette photo. Quand j’ai vu ta fille l’autre jour, j’ai cru me voir à son âge... » Je disais cela sans arrière pensée, simplement parce que j’avais rapidement fait le lien.

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Est-ce que j'aurais aimé connaitre son nom plus tôt ? Est-ce que si je l'avais connue, je l'aurais rechercher ? Avant, j'aurais dit que oui, j'aurais dit que je voulais des explications, que je voulais savoir. Mais maintenant que je sais son nom, je dois avouer que je ne saurais pas ce que j'aurais fait. Ma vie me convient même si ma curiosité aimerait savoir pourquoi elle a fait ça. Pourquoi elle m'a abandonnée comme ça. L'abandon, elle l'avait justifié dans sa lettre, elle m'avait dit ne pas se sentir capable de devenir mère mais pourquoi comme ça ? Et pourquoi je n'avais pas de père ? Est-ce que Maely avait un père ? Est-ce que nous avions le même ? Ses questions me hantaient mais personne n'avait la réponse. Enfin la personne qui l'avait n'était plus là..  « D'accord, moi j'ai eu le droit à l'abandon devant l'hôpital. » Je haussais les sourcils avant de sourire en entendant une question sur ma fille. Elle était mon rayon de soleil, ma raison de vivre. « Kiara, elle a trois ans » Sur le moment, Maely n'avait pas eu le moindre regard sur ma fille, je me demandais même si elle avait réalisé qu'elle était là. Il faut dire que ce rendez-vous était un peu hors du temps, étrange. Puis je l'avais vu fouiller dans son sac avant d'en sortir une photo, sa photo au même âge que Kiara. Et la ressemblance était frappante, pas seulement avec ma fille mais aussi avec moi puisqu'on ne cessait de me répéter que ma fille était mon portrait craché. « C'est marrant, on dirait moi .. enfin je veux dire que sur cette photo Kiara te ressemble alors que c'est mon portrait craché. On devait se ressembler petite, je pense. Je t'avoue que je n'ai pas de photo de moi petite sur moi. » L'air du temps faisait que j'avais des centaines de photos de ma fille dans mon téléphone mais à l'époque où j'étais enfant les photos étaient encore de vrais photos qui sont regroupés dans des albums que personne de regarde chez mes parents.

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Je n’avais que très peu de photos de moi ou de qui que ce soit mais le peu que j’avais je les avais conservé dans une boîte. Je les regardais de temps en temps, quand je me sentais seule. Alors, quand j’avais vu Kiara, le souvenir de cette photo m’était revenu.

« Kiara, c’est joli ! » lui répondis-je. Le portrait craché de sa mère. On se ressemblait petites, me dit-elle, je me mis alors à m’imaginer ce que notre vie aurait pu être si nous avions grandi ensemble. Quelle relation aurions-nous eu ? Cette écartade fut de courte durée puisqu’on vint nous apporter nos plats ce qui me remis les pieds sur terre. Je n’étais pas du genre à rêver d’une autre vie, considérant que le destin était ainsi fait même si on ne pouvait pas dire qu’il me réussissait jusqu’à aujourd’hui.

« Je n’ai pas beaucoup de photos, c’est rare qu’on m’en prenait, et encore moins qu’on me les donnait mais je les ai toutes gardées. » lui dis-je avant de lancer un bon appétit pour commencer mon assiette de risotto.

« Tu as toujours habité à Melbourne ou tu as vécu ailleurs ? » Je me demandais si nous aurions pu nous croiser avant sans que nous le sachions. Je ne savais pas ce que cela changerait, à part se dire qu’on était peut-être passée à côté de quelque chose mais à quoi bon de toute façon, nous n’y pouvions rien.

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C'était étrange pour moi de voir cette photo, de voir qu'une inconnue pouvant autant ressembler à ma fille, autant me ressembler. C'était étrange de se dire que derrière la femme devant moi, il y avait eu une enfant, qu'on aurait pu grandir ensemble, qu'on avait le même sang. Est-ce qu'on se ressemblait aujourd'hui ? C'était étrange mais je n'avais pas vraiment cette impression. A l'exception de nos cheveux blonds et de nos yeux bleus. Nos visages n'avaient pas la même forme et nos expressions étaient différentes mais ce dernier détail était normal puisque les bébés apprennent les expressions qu'ils observent alors je faisais la moue comme mes frères, plus que comme elle. Nous discutions tout en buvant notre apéritif quand la serveuse nous avait déposé nos plats, l'odeur me donnait déjà faim et j'ignorais si le service était rapide dans ce restaurant ou si plonger dans notre discussion, je n'avais pas vu le temps passer.. « Mes parents n'ont plus n'étaient pas très photo, enfin sauf les photos de famille de noël mais bon, c'est une autre histoire » La plupart des photos d'enfants sont prises par leurs parents mais pas chez nous, chez nous c'était Alexis ou un photographe lors des grandes soirées des Dawson. C'était ça, de grandir dans un monde de riche, dans un monde d'ignorants.. « Oui, enfin je crois, j'avais quelques jours quand on m'a trouvé mais je ne pense pas que notre mère aurait voyagé avec un bébé .. quoique elle m'a abandonné dans une couverture sans trop de scrupules .. » Je haussais les épaules, l'histoire du bébé abandonnée dans une couverture devant une caserne au petit matin avait fait la une à l'époque même si aujourd'hui, c''était bien loin dans tout les esprits, sauf dans le mien. Et encore plus depuis que Kiara était entrée dans ma vie, je ne pouvais pas comprendre ce choix. Abandonner un enfant pour lui offrir une meilleure vie, d'accord .. Mais l'abandonné comme elle m'a abandonné, ça je crois que je ne comprendrais jamais. « Et toi ? Tu es de Melbourne ? Parce que dans son courrier, j'ai cru comprendre qu'elle n'était pas du coin.. »

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Noël, cette fête dont je n’ai jamais compris le sens, sans doute parce que je n’étais jamais dans la même famille quand je la fêtais. Pourtant, j’avais des cadeaux, mais je n’avais ressenti la magie de Noël, je pense que c’est aussi dans mon tempérament. Je n’ai jamais compris cet engouement pour les sapins et les extravagances des illuminations. Et les chants, n’en parlons pas. D’ailleurs, depuis que je vis seule, enfin, plus en famille d’accueil, je passe mes Noël à me mater des séries ou des vieux films.

« Je ne pourrai jamais comprendre ce qu’elle nous a fait... »

Abandonnée dans une couverture, j’osais à peine imaginer ce que Zola pouvait ressentir à cette idée. Même si on l’avait laissé devant la maternité, notre pseudo mère ne pouvait pas savoir sur qui elle aurait pu tomber. Je ne trouvai d’ailleurs pas les mots pour lui répondre davantage. J’avais eu, pour le coup, plus de chances qu’elle. En me laissant aux puéricultrices elle me savait entre de bonnes mains. Ce qui est plutôt cocasse en fait, aux vues de nos vies futures mais bon.

Zola me demanda ensuite à mon tour si j’avais toujours vécu à Melbourne, ayant l’impression que note mère n’était pas de là.

« Il faut croire qu’elle aimait cette ville, ou du moins y laisser ses filles car j’ai toujours vécu ici. Melbourne c’est mon seul repère. Je crois que je ne pourrais pas vivre ailleurs en fait. »

lui répondis-je honnêtement. J’aurais pu me tirer d’ici à mes dix-huit ans mais je n’avais pas voulu, j’avais besoin de me sentir chez moi et chez moi c’était Melbourne. Qu’importe la chambre, le motel ou la maison que je pouvais y trouver, j’étais chez moi.

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Je pensais qu'en devenant mère, j'allais apprendre à connaitre les miennes mais ce n'avait pas été le cas. Je crois que je ne saurais jamais vraiment pourquoi j'avais rejoins les Dawson, pourquoi ma mère avait voulue d'une seconde fille alors qu'ils n'étaient clairement pas les parents les plus présents du monde. Bien au contraire, ils ont toujours eu tendance à se défiler même si je sais qu'ils seront toujours là pour moi. Parce que malgré leur besoin de perfection, il ne m'avait pas renier lors de la naissance de Kiara, bien au contraire d'ailleurs. Quant à ma mère biologique, j'avais beau me tourner l'esprit et comprendre son choix de nous abandonner, je ne comprenais pas la manière. Avant Kiara, abandonner son enfant me semblait impossible, puis j'étais tombé enceinte à 17 ans et j'avais rapidement compris que seule, je n'aurais pas pu faire d'études, que seule, je n'aurais peut-être pas réussi à avoir la vie que j'ai. Aujourd'hui, j'apprenais que j'avais une grande soeur et logiquement cela voulait dire qu'elle n'était plus une enfant quand je suis née. Etait-elle si irresponsable ? Et pourquoi ne pas avoir été voir été simplement voir une assistante sociale ? Est-ce que c'était une criminelle ? Elle n'en avait pas l'air... Ce n'était probablement pas le bon moment pour se torturer l'esprit avec des questions déjà vues. « Moi non plus, cette ville a quelque chose, j'y suis attachée sans trop savoir pourquoi. » Je haussais les épaules en lui souriant avant de poser une question qu'elle devait probablement attendre. Ou redouter, malheureusement je n'en savais rien et mon esprit était à des années lumières de pouvoir deviner la vérité. Puisqu'une fois encore, sur ce point, j'avais eu beaucoup de chances, même si je ne faisais pas le métier de mes rêves, je le touchais du doigt avec un job qui me plaisait vraiment. « Et tu bosses dans quoi ? »

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Au moins une chose que nous avions toutes les trois en commun. Cette ville avait ce je ne sais quoi qui me faisait me sentir chez moi n’importe où ou presque. Je la connaissais comme ma poche et j’aimais l’atmosphère qui y régnait. Ce n’était certainement pas l’effervescence de New York mais je n’avais jamais été très attirée par cette ville. Vint ensuite, bien trop rapidement, la question que je redoutais. Quel métier pouvais-je bien faire ? Je jetais un coup d’oeil à ma tenue et ressenti le même malaise qu’à mon arrivée. Quoi lui dire ? Qui pouvait bien se trimballer en robe de soirée en journée ? Je ne voulais cependant pas prendre trop de temps à répondre pour éviter d’éveiller les soupçons. Je sortis alors la première chose qui me vint à l’esprit.

« Je suis hôtesse d’accueil dans un casino. »

Je ne fréquentais pas vraiment ce genre d’endroit mais doutais fort que Zola s’y rende également. Je ne savais pas si ma réponse était crédible mais je n’avais pas vraiment pris le temps de réfléchir. J’imaginais ce genre d’endroit assez chic, comme dans les films et me disait donc que cela pouvait justifier ma tenue.

« Et toi ? » lui retournai-je alors afin d’éviter de trop rentrer dans les détails et de connaître ma sœur un peu plus par la même occasion. Je n’aimais pas lui mentir, ce n’était pas ce que j’appelais partir du bon pied mais comment pourrais-je lui dire que j’étais payée pour accompagner de riches hommes lors de soirées mondaines voire plus pour leur plaisir personnel ? Bien trop dégradant et elle n’avait pas besoin de savoir que sa sœur n’avait rien réussi dans la vie.

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Je m'étais souvent demander pourquoi je n'avais jamais quitté la ville. Tourner la page sur Jay, sur le semblant d'histoire que nous avons et surtout sur tous les jugements auxquels j'avais eu droit quand j'avais fais ma dernière année de lycée enceinte jusqu'au cou. J'aurais pu choisir de tout plaqué, d'aller dans un autre lycée, même dans une autre ville, mes parents auraient céder à ce genre de caprices pour mon bien. Ma famille aurait compris ce besoin. Et pourtant c'était tout le contraire qui avait eu lieu. J'avais réaliser que cette ville était chez moi, que j'en connaissais la plupart des recoins et des secrets. J'aimais passer devant le glacier où Alexis m'emmenait que je n'avais que quelques années, le diner que je fréquentais avec Tom et BB. Et je réalisais que ce n'était pas à la ville que j'étais attachée, mais à ses habitants. Mes frères, mes parents, mes amis, ceux qui m'aident au quotidien sans même s'en rendre compte.

J'avais vu son malaise sans le comprendre, je ne voyais pas ce qu'il y avait de honteux dans une telle tenue même si elle était peu commune. J'imaginais divers métiers, sans jamais tombé sur le bon, ni sur celui qu'elle m'avouait quelques minutes plus tard mais cela me semblait crédible. En même temps, la seule fois où j'ai vu un casino c'était dans un film de James Bond alors on ne peux pas dire que je m'y connaisse vraiment. Ou encore lors d'un voyage à Vegas, rien de bien normal comme environnement. « Je suis soigneuse au Zoo, je m'occupe des félins » Une étincelle brillait dans mes yeux dès que je parlais de ce métier que je n'avais pas choisie au départ mais qui me comblait malgré tout.

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Zola ne releva pas le métier que j’avais énoncé, cela devait être crédible du coup. Je ne savais pas si j’allais un jour être capable de lui dire la vérité sur moi mais, d’un autre côté je n’étais aussi pas capable de savoir vers quoi notre relation tendait. Je lui retournai la question, à quoi elle me répondit qu’elle était soigneuse au zoo. Les étincelles dans ses yeux trahissaient son bonheur et sa fierté de faire ce métier. Décidément, nos vies étaient bien différentes. Je n’étais pas non plus malheureuse aujourd’hui mais, je ne pouvais pas non plus dire que j’aimais ma vie. J’aurais tellement aimé travailler dans le commerce ou la publicité si j’avais pu suivre mes études. « Ca a l’air de te plaire en tout cas ! » dis-je en souriant.

Je repensais, alors que je buvais un peu d’eau, au début de notre soirée, alors qu’elle me disait prévenir son frère pour garder sa fille plus longtemps. « Tu as parlé d’un frère tout à l’heure, est-ce que… enfin, tu lui as parlé de moi ? » Pour ma part, seul Elyan était au courant mais, d’un autre côté je n’avais personne d’assez proche pour en parler. Je me demandais du coup ce que pouvait ressentir la famille de Zola. Je ne voulais en aucun cas leur voler leur sœur mais, parfois, les gens pouvaient se méfier et j’en auras sans doute fait de même à leur place.

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J'aimais mon métier, j'avais conscience que j'avais de la chance d'être devenue une soigneuse. Bien entendu, ce n'était pas mon objectif premier, je voulais m'occuper de chats bien plus petit puisque je rêvais d'être vétérinaire, une rêve de petite fille que je n'avais pas pu accomplir. Devenir maman avant la fin du lycée n'était pas dans mes programmes et cela avait eu un effet boule de neige sur ma vie. Je l'avais compris à la naissance de Kiara, aux nuits trop courtes et sans sommeil. La première année de medecine avait été l'enfer, la seconde aussi et puis il y avait eu les stages et c'était comme cela que j'avais découvert le Zoo. C'était un univers bien particulier mais je m'étais rapidement sentie comme chez moi et quand j'avais découvert le métier de soigneuse, cela m'avait paru être une évidence. « Oui, c'est magique comme univers » Je lui souriais naturellement avant qu'elle ne me parle de mon frère. Alexis était l'un des piliers de ma vie, tout comme Marcus, j'avais le chance d'avoir mes frères envers et contre tous. « Oui, quand j'ai reçu la lettre, je ne savais pas vraiment ce que je devais penser de tout cela, je crois que j'avais besoin que quelqu'un me dise de suivre mon instinct et Alexis, mon frère est celui dont je suis le plus proche pour ce genre de chose.. Pour le moment, je n'en ai parlé à personne d'autre, notre situation est assez ... nouvelle. Je ne sais pas comment ma famille va réagir .. » Les Dawson ne sont pas méchant mais c'est une famille puissante et même si Alexis connaissait tout mon amour pour lui, pour eux, il m'avait fait part de ses doutes, de sa peur que je me tourne vers ma famille de sang. Alors j'avais gardé le silence le temps de mettre des mots sur ce que je vivais. « Et de ton côté, quelqu'un sait que j'existe ? »

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Alors que je terminai mon assiette, j’écoutais ma sœur m’expliquer pour son frère. Elle n’en avait parlé qu’à lui, ayant un peu peur de la réaction du reste de sa famille. Je comprenais tout à fait qu’elle lui en ai parlé et aussi qu’elle craigne en parler à sa famille. Avoir été adoptée et retrouver une partie de sa famille à 20 ans ne devait pas être simple à gérer. « Et de ton côté, quelqu'un sait que j'existe ? » m’avait-elle demandé à son tour.

« Je comprends, mais sache que, comme je te l’ai déjà dit, je n’attends rien de toi. On apprend à se connaître et on verra bien. On a toutes les deux vécu jusqu’à aujourd’hui sans se connaître. Je ne souhaite prendre la place de personne, qu’ils en soient rassurés. Je ne veux perturber aucun équilibre. » Je me redressai un peu et bu un peu d’eau. J’étais sincère une nouvelle fois et nous avions été claires dès le départ. On était toutes les deux perdues face à la situation, et pour ma part, savoir qu’elle n’attendait rien non plus me rassurait. Je n’étais pas sûre d’être la sœur dont elle aurait pu rêver. Alors si elle avait une famille sur qui compter, je ne me faisais pas de souci pour elle.

« Je n’en ai parlé qu’à mon meilleur ami, c’est le seul à vraiment savoir ce que j’ai pu vivre. » Et le seul surtout à qui je me confiais de toute manière, la seule personne à laquelle je m’autorisais à m’attacher, sachant que lui ne me lâcherait pas non plus. Les deux galériens inséparables comme j’aimais nous appeler. De l’extérieur on pouvait certainement se demander comment deux âmes aussi perdues pouvaient bien s’aider réellement et pourtant, il était mon pilier.

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Mon silence n'était pas tellement pour Maely, il était surtout pour moi. J'avais besoin de temps pour tout comprendre, pour tout analyser. De temps pour réaliser que la femme qui m'avait abandonné revenait dans ma vie, enfin en quelques sortes mais surtout qu'elle revenait avec un secret, une soeur. Et c'était cela qui était le plus difficile a gérer. Je crois que j'avais fais le deuil de ma mère biologique à l'adolescence mais aussi stupide que cela puisse paraitre, l'hypothèse d'avoir des frères et soeurs ne m'avaient jamais traversé l'esprit. Et contrairement à cette mère, Maely n'y étais pour rien dans mon abandon, pire encore, elle avait vécut la même chose. Mais elle avait eu beaucoup moins de chances. Enfin c'était ce qu'elle laissait entendre. Je ne savais pas ce qu'il allait se passer entre nous et je savais qu'avant d'en parler à mes parents, il fallait que j'ai des réponses. Des réponses à des questions que je ne m'étais pas encore posé. Qui de Marcus ou Alexis était le plus apte à comprendre, je ne savais pas vraiment. Alexis a toujours été le plus grand, un peu comme un maitre jedi, il a toujours été mon conseiller alors lui en parler était un peu plus logique. Et puis, comme souvent, il était là au bon moment, s'en rendre compte. Bon, il était bourré mais je dois avouer que cela m'avait aidé à parler ouvertement de tout cela. « Ne t'en fais pas pour eux, je n'ai rien dit parce que j'ai besoin de comprendre, moi. C'est stupide mais je n'aurais jamais pensé avoir une soeur plus ou moins biologique, je ne sais rien de mon père .. C'est nouveau pour moi, même si on attend rien l'une de l'autre la situation est .. étrange.» Je ne voulais lui dire les mauvais mots, la blesser par erreur. Cette situation était tellement nouvelle, tellement imprévu.

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« Ne t'en fais pas pour eux, je n'ai rien dit parce que j'ai besoin de comprendre, moi. C'est stupide mais je n'aurais jamais pensé avoir une soeur plus ou moins biologique, je ne sais rien de mon père .. C'est nouveau pour moi, même si on attend rien l'une de l'autre la situation est .. étrange.» Nous étions différentes sur ce point. Je n’avais pas envie de chercher plus loin pour ma part. Je n’avais pas envie de revenir en arrière et je n’avais même jamais pensé à mon père. Je n’étais pas blessée ni vexée par ses mots. A vrai dire, si elle n’avait pas vécu à Melbourne, je ne savais même pas si j’aurais cherché à la retrouver. Je ne voulais être un fardeau pour personne et encore moins pour une totale inconnue qui se trouvait être ma sœur. Je ne voulais pas qu’elle se sente obligée de tisser un lien particulier parce qu’elle était ma sœur biologique.

« Tu veux retrouver ton père ? » lui demandai-je alors. Nous ne devions certainement pas avoir le même père. Avec cinq années d’écart, notre mère avait du trouver quelqu’un d’autre. Ou alors, un couple aussi « solide » aurait pu abandonner deux petites filles ? Je n’osais même pas y penser. « Y’a rien de stupide, ça peut se comprendre. Je sais que je ne me suis jamais posée la question, je me dis que ça ne changerait rien mais, je peux comprendre que tu aies envie de savoir. » ajoutai-je ensuite.

Une question me vint alors à l’esprit et je décidai de la poser, en espérant ne pas faire d’impair. « Tu es toujours avec le père de ta fille toi ? » Peut-être qu’elle-même avait réussi à construire uns famille avec cet homme et sa fille. Je ne m’étais même pas posé la question avant ça. J’allais peut-être troubler un autre équilibre.

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« Non, c'est juste que d'apprendre que tu existes m'a rendu curieuse. J'ignore pourquoi mais dans mon esprit, il n'y avait que cette mère qui m'avait abandonné, peut-être un père aussi mais l'idée avoir des frères et soeurs m'étaient inconnus. Je suis curieuse c'est vrai mais je ne ferais pas de cherche, a quoi bon en faire ? » Ce n'était pas une véritable question même si il était vrai que j'en posais beaucoup depuis que j'avais reçu la fameuse lettre. J'apprenais que ma mère biologique avait un coeur même si je trouvais ses raisons faibles et sa manière de m'avoir abandonné des plus lâches. J'apprenais que j'avais une soeur, une soeur de sang, c'était bizarre comme sentiment et naturellement, je m'étais demandé si d'autres personnes avaient le même sang que moi. C'était probablement inutile, une véritable perte de temps mais la curiosité avait toujours fait partie de moi. Surtout dans ce genre de situation qui m'échappe complètement. Parce qu'il faut être clair, je n'ai pas vraiment besoin d'une famille supplémentaire, les Dawson étant déjà assez difficile a gérer en temps normal. Je hochais légèrement la tête de gauche à droite avant de me préparer à faire ce que je faisais de mieux quand on essayais d'en savoir plus sur Jay. Avant de me préparer à lui mentir, enfin a arranger la vérité puisqu'en réalité, il n'était pas un lâche, enfin une partie de moi aime croire que malgré notre histoire, que malgré ses rêves, il n'aurait pas fuit. Mais la réalité je l'ignore, je l'ignore parce que j'avais choisi le silence, c'était bien plus simple pour tout le monde finalement. « Non, je suis tombée enceinte par accident, il était à l'armée donc j'ai préféré me taire et élevé Kiara seule, enfin en quelques sortes parce que mes frères adorent lui apprendre à faire du vélo et des bêtises aussi et toi, un homme dans ta vie ? »

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« A quoi bon je sais pas, j’ai pas envie de faire de recherches non plus. Je suis le genre de filles à penser que si j’en suis là c’est que le destin le voulait alors je ne cherche pas à revenir en arrière. » lui répondis-je.

Je lui demandai ensuite si elle était toujours avec le père de sa fille ce à quoi elle me répondit par la négative après avoir jeté des coups d’oeil autour d’elle. Me cachait-elle quelque chose ? Je n’en savais rien et aurais été mal placée pour lui en vouloir de toute manière. Elever un enfant seul, je ne sais pas si j’en aurais été capable. « C’est courageux. » répondis-je simplement. Je ne pouvais pas juger le fait qu’elle n’ait rien dit au père. Je ne connaissais pas son histoire même si je trouvais ça dommage. Elle devait avoir ses raisons pour se taire. Elle me demanda alors si j’avais un homme dans ma vie, ce à quoi j’eus un léger rictus.

« Rien de sérieux non, je ne me sens pas prête à me lancer dans une relation amoureuse. » J’avais toujours peur qu’on m’abandonne à nouveau, peur de ne pas savoir aimer aussi et me comporter comme il le fallait dans ce genre de relation.