let's have fun on the road

La nuit avait été courte, tu ne sais pas combien d'heures vous avez dormi mais probablement trop peu. Tu le réalises encore plus quand tu vois Kiara en train de sautiller un peu partout dans la chambre. Elle était heureuse et tu l'as comprenais. Passer du temps avec Jay et toi, dormir à l'hôtel, dans une cabane improvisée. Tu ne peux pas dire que tu étais la plus heureuse quand tu passais du temps seule avec tes parents parce que cela ne t'arrivait jamais mais tu adorais quand vous partiez en voyage. Tu adorais découvrir de nouveaux lieux et dormir à l'hôtel, les règles étaient toujours différentes de celle de la maison, plus relax. Oui oui, c'était étrangement le cas, peut-être parce que Papa était souvent au téléphone et que Maman visitait tous les SPA. Quand on y pense c'était probablement cela mais pas dans tes yeux d'enfants. Tu l'as voyais, tu sentais qu'elle résistait à la tentation de réveiller Jay alors au bout d'un moment, tu lui avais donné l'autorisation de réveiller le beau brun en douceur le temps que tu te prépares. A peine la porte de la salle de bain fermé, tu entends l'agitation de la blondinette qui devait probablement sauter sur son papa .. A ta sortie de la salle de bain, tu avais salué Jay avant de constater le bazar qui vous entouraient. C'était un véritable chantier mais à trois, vous aviez pu ranger assez rapidement et remettre les choses en ordre avant de rejoindre le petit déjeuner puis la voiture pour le reste de la route. Le stress était là, tu le sentais bien et tu le comprenais. Tu n'étais pas la personne idéale pour le rassurer sur ce qui allait se passer là-bas. A vrai dire, tu n'en avais pas la moindre idée, ta seule connaissance des bases militaires étant ce qu'on voulait bien montrer dans les films. « Tout vas bien se passer. » Tu avais posé ta main sur son bras en signe de soutien avant de la retirer pour le laisser partir. Et puis, une fois Jay disparu, tu avais sorti Kiara de la voiture, tu ne voulais pas prendre le risque qu'elle parte en courant pour le rejoindre. Parce qu'elle s'en posait des questions, beaucoup et tu tentais d'y répondre comme tu pouvais. La situation était délicate, Jay comme toi n'aviez pas vraiment de réponses sur l'avenir avec comme le dire à une petite fille qui à besoin d'être rassuré ? Tu reprends naturellement l'histoire du super-héros qui t'avait servi autre fois pour lui expliquer qu'il aurait peut-être besoin de repartir. Tu sentais sa peine et ça te brisait le coeur alors tu lui proposais de jouer avec ce qui vous entoure. Dans un parking, vous avez le choix. Un cache-cache ? Une course ? Le parking est calme, une barrière le garde alors tu es plutôt sereine. Les minutes défilent sans que tu les voies, jusqu'à ce que Kiara te parle de faire une pause. Idée que tu ne repousses pas car tu en rêvais depuis un moment. Vous retournez à la voiture et en quelques instants plus tard, la demoiselle s'est endormie. Tu étais le regard rivé vers ton téléphone quand Jay était revenu. Sortant doucement de la voiture en lui montrant Kiara endormie. « Pas de soucis, tu as pu avoir les réponses que tu espérais ? » Parce que c'était cela le plus important, il avait des tonnes de questions dont les réponses étaient dans les murs derrières vous. Et tu espérais qu'il les avait trouvés, il en avait besoin. Et à sa question, c'était peut-être le cas. Enfin en quelque sorte, tu ne saurais pas l'idée ou lui dire qui est Raven. Tu n'as jamais entendu ce prénom.. « Non, désolé » Tu allais poursuivre ta phrase en lui disant de demander peut-être à sa famille. Après tout, si c'était une petite amie, peut-être qu'il en aurait entendu parler ? Mais vous aviez été interrompu par des mots qui se voulaient moqueur et peu discret qui avait fait apparaitre un sourire amusé sur ton visage. Visage qui regardait Jay, guettant une réaction sur les mots de ses coéquipiers et son goût pour les blondes ..

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Le militaire savait que tôt ou tard, le travail l’aurait rattrapé, quoi de plus normal après tout. Il ne pouvait pas indéfiniment rester infirme. Et puis à ce niveau-là, ça allait très bien pour lui. Le seul hic était plutôt d’ordre psychologique. Certains de ces souvenirs étant encore absents, il avait encore du mal à mettre des images sur des noms. Et puis bien qu’il n’en parlait jamais pour n’inquiéter personne, il faisait souvent des des cauchemars où il revivait des moments douloureux. Parfois, un simple bruit l’effraie. Quoi qu’il en soit, ça s’en irait avec le temps et peut-être que c’est ce qu’il fallait aussi, reprendre le travail, et ne plus se laisser se morfondre. Mais avant de pouvoir faire une demande de transfert pour un changement, il devait revenir travailler et ça, il devait le dire à Zola. Bien que cette fois, il ne s’agissait pas de repartir en mission, mais plutôt de rester ici, à la base, là où le travail ne manquait pas. Il aurait toute la route pour lui en parler. De toute évidence, il n’avait pas le choix. Il n’allait tout de même devenir déserteur. Il profita de revoir ses frères d’armes, en les revoyant, c’était une évidence, tout lui était revenu en mémoire, et ça lui faisait un bien fou de revoir des personnes qui l’avaient connu ces dernières années, contrairement à ses proches à Berkeley. Au fond, c’était ce qui lui faisait le plus mal. Durant ces dernières années, les seules personnes qui l’avaient vue grandir et s’épanouir, c’étaient eux, c’était l’armée, les frères d’armes. Il n’était revenu que très peu de fois chez lui. Cela voulait-il dire quelque chose ? Inconsciemment, certainement. Il lui aura fallu du temps pour le comprendre, mais au fond, l’armée était devenu sa vie. Rien ne l’attendait chez lui, puisqu’en partant, il avait perdu Zola, sans même savoir qu’un petit bébé allait naître de leur nuit. Soulagé, il était revenu à la voiture, et en voyant Zola l’attendre, un mélange de fierté et de reconnaissance se mêlaient entre eux. Fier de ce qu’il avait aujourd’hui. Et reconnaissant envers Zola de la laisser partager la vie de Kiara. « À peu près. Ça reste encore un peu flou sur certaines choses... et d’ailleurs... » il se doutait pas mal de la réponse, puisque après tout, il n’avait que très peu gardé le contact avec ses proches et encore moins avec Zola, mais il lui demanda tout de même si elle n’avait pas entendu parler de Raven. En effet, comme il s’en doutait, le prénom de Raven ne lui évoquait rien. Il demanderait à ses parents en rentrant, qui sait. Et alors qu’il allait lui évoquer ce qui s’était dit avec son chef, des voix, bien trop familière s’étaient fait entendre. Évidemment, il fallait qu’ils viennent dehors pour voir avec qui il était venu. Il avait évoqué Zola en racontant un peu ce qu’il s’était passé depuis son accident, mais il ne pensait que ses collègues sortiraient pour pouvoir apercevoir la jeune femme. Ce n’était pas bien méchant, du moins, pas quand on les connaissait bien. Mais les commentaires étaient plus le bienvenu quand il s’agissait d’un couple. Un sourire nerveux s’affichait sur les lèvres du jeune militaire, plutôt gêné. Il se retourna et cria alors aux garçons de s’occuper de leurs affaires et de rentrer à l’intérieur. « Désolé... j’ai dû évoquer ton nom et forcément, ils ont cru que... Enfin, tu vois. » Une fois partie, il désigna la voiture, jetant un coup d'oeil derrière et aperçut la jolie blonde endormit. " C'est reparti ? "


ps: Je suis désoléééée du retard

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La réalité, c'était que tu ne savais pas vraiment à quoi tu devais t'attendre aujourd'hui. Est-ce qu'il allait lui dire que c'était l'heure de repartir au front ? L'heure de reprendre les armes ? Ou alors l'heure de tout arrêter ? Peut-être même un entre-deux ? Quelques choses à la base ? Est-ce que ça existe ? Est-ce qu'il y a vraiment des voies plus "sécurisés" ? Et surtout est-ce que c'est ce qu'il veut ? Tu réalises que vous n'en avez pas vraiment parlé. Enfin pas à coeur ouvert, vous aviez surtout partagés des banalités sur le sujet. Et c'était volontaire, tu avais senti ses doutes, peut-être même des angoisses alors lui poser une tonne de questions sur le sujet n'allait certainement pas l'aider. Tu espérais juste que ce moment à la base allait être bénéfique et pleins de réponses sur l'avenir mais aussi sur son passé. Sur ce moment si important de sa vie où tu n'étais pas là. Où la seule personne avec peut-être des réponses s'était enfui. Par ta faute. Marcus était aux abonnés absents depuis plusieurs mois maintenant. Il avait besoin de réfléchir, c'était ce qu'il t'avait dit. Il t'appellerait quand tout irait mieux, il avait besoin de temps .. Mais combien de temps ? Ce silence ne lui ressemblait pas mais c'était tellement Dawson comme comportement, tellement perturbant.

A son retour, tu étais plutôt contente de sa réponse et de son attitude, il avait l'air d'aller bien. Même si tu n'étais pas assez naïve pour croire aux miracles. Et malheureusement, tu ne pouvais pas l'aider sur les doutes qui restaient, ni sur cette femme dont il ne semblait pas se souvenir. Tu espérais juste que ce n'était pas sa petite amie. Peut-être parce que tu étais incapable de dire clairement ce que tu ressentais pour lui, mais aussi parce que les mois avaient défilés, parce qu'elle pouvait le penser mort ou disparu. Et que tu imagines l'horreur de ce genre de sentiment. Mais tu n'avais pas eu le temps d'en dire plus que ta présence avait éveillée la curiosité et tu dois bien avouer que cela t'amusait malgré le mal-être que tu voyais naitre sur le visage du beau brun. La finesse de l'homme dans son univers, c'est ainsi que tu pourrais résumer ce qu'il se passe mais comment leur reprocher ? Tu sortais de nulle part, il ne savait probablement pas tout le passé qui vous unissait puisqu'avant son réveil, tu n'avais été qu'une nuit, Zola. Une nuit magique mais surtout une nuit secrète alors pour eux, tu étais probablement une fille sortie de nulle part qui venait de faire des centaines de kilomètres en voiture. Ca pouvait porter à confusion, c'était évident. « Oui, ne t'en fais pas. » Tu lui souriais et il se tournait vers la voiture pour te proposer de reprendre la route et retourner vers votre réalité que tu étais bien contente d'avoir oublié le temps de votre séjour. « En route ! » Tu montais dans la voiture où Kiara était toujours endormie mais tu savais que ce n'était qu'une question de minutes. « Je ne savais pas que tu rougissais aussi vite. » Tu le taquinais, sa réaction face à ses camarades t'avaient un peu perturbé sans trop que tu saches pourquoi.

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Au-delà de son travail, s’il y avait bien une chose dont il était totalement perdu plus que n’importe quoi, c’était concernant sa relation avec Zola. Il avait décidé de tirer un trait dessus afin de ne pas se torturer davantage, mais il fallait bien admettre qu’il y pensait tout de même. Après tout, il était désormais amené à partager beaucoup de choses avec elle, elle était la mère de sa fille. Elle était la seule fille pour qui il avait eu des sentiments aussi fort, d’aussi loin qu’il se souvienne. Parce qu’au fond, il n’en savait rien. Durant ces trois années, qui sait, avait-il eu une copine ? De ce qu’il avait entendu dire de la bouche de ses collègues, c’était qu’il ne se gênait pas pour en profiter lors de ses permissions. Rien de bien sérieux, à priori. Ils avaient tous parlé de Raven et leur complicité indéniable qui n’avait échappé à personne. Mais rien de plus. Tout laisser entendre qu’il n’avait jamais voulu quelqu’un d’autres que Zola. Mais aujourd’hui, que pouvait-il faire de tout ça ? Il n'en savait rien. Il mentirait s’il disait que ça ne lui faisait rien de la voir, cette belle blonde qu’il avait tant désirée autrefois, cette alchimie qu’il y avait entre eux bien avant cette nuit-là. Mais à quoi bon. Il ne pouvait plus se permettre d’attendre quelque chose, et puis, attendait-il vraiment quelque chose ? N’était-il pas juste bien, comme ça, avec Kiara dans sa vie et personne d'autre. Et puis, en trois ans, ils avaient tous deux changés, le temps les avait tous deux endurcis et au fond, ils ne se connaissaient peut-être plus. Quoi qu’il en soit, évidemment, Jay n’a jamais été très démonstratif et forcément, quand on le mettait devant une situation qu’il ne contrôlait pas, il en perdait ses moyens et ne sait plus de quelle façon réagir. C’est exactement ce qui était en train de se passer avec les commentaires de ses collègues. Il se déroba plutôt rapidement, prenant le prétexte de la route pour changer de sujet. Une fois en voiture, soulagé que cette étape était derrière lui, il remit son gps sur Berkeley, sans se douter que Zola allait continuer à le taquiner sur ce qui venait de se passer. « Et ça t'fait rire évidement » Il souriai face à la situation, plutôt gênante mais en même temps assez comique. « j’aime pas qu’ils puissent dire des choses comme ça. C’est tout » finit-il par admettre.

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Oui, ça te fait rire, enfin partiellement. En réalité, ça te perturbe surtout. Parce que tu trouves cela drôle, toi, qui l'a toujours vu comme le garçon plutôt sûr de lui face au reste du monde de le voir rougir si facilement mais pourquoi ? Pourquoi ne pas simplement leur dire que tu es pour lui ? Pourquoi fuir ? C'était le sentiment que tu avais eu, l'impression que vous aviez fui et en même temps, tu ne sais pas ce que tu aurais aimé entendre de sa bouche, tu ne sais pas si tu veux vraiment n'être que son amie, ni même si tu es son amie ? Ou alors si il te voit juste comme la mère de Kiara, ce que tu es. Ou si comme toi, la nostalgie du passé continue de jouer parfois avec son coeur en mettant le bazar dans sa tête mais cela, évidemment, tu n'en parleras pas. Tu n'as pas le droit. Et même si tu l'avais, tu n'oserais pas. Pas après ce silence, pas après ce travail pour qu'il est de nouveau un peu confiance en toi. Tu préfères être prudente, ta relation avec ta famille étant déjà assez compliqué, tu veux profiter de ce que vous avez, de la simplicité apparente de tout cela. « Tu sais que j'ai deux frères, j'ai presque trouvé leur manière de le dire subtil. » Tu riais légèrement, on ne peut pas dire que tes frères soient des bouts-en-train, Alexis est marié depuis un bon moment et Marcus est du genre trop romantique mais les discussions de garçons, ils ont souvent ce petit truc qui fait que ça manque de finesse. Et puis, tu ne voulais pas qu'il soit mal à l'aise pour des mots qui n'étaient pas les siens. Prenant un bonbon dans la boite à gants -on se demande même par quel miracle il en reste-, tu reprends ensuite la conversation, profitant du sommeil de la petite blondinette. « Tout à l'heure, enfin, avant qu'ils n'interviennent, j'ai eu le sentiment que tu voulais me parler d'u truc. » Ta voix était hésitante, peut-être que tu avais rêvé, peut-être que ce n'était rien. Mais tu étais bien trop curieuse pour ne pas poser la question et surtout, tu savais que le sommeil de Kiara pouvait se rompre à tout moment alors il valait peut-être mieux que vous parliez avant que ce soit le cas.

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Jay n’a jamais été du genre à exprimer ses sentiments face au monde. Il a toujours été très pudique sur ce sujet. La preuve, son béguin pour Zola à l’époque était passé inaperçu par tous, excepté ceux qui connaissaient vraiment le jeune militaire. Mais le fait de devoir mettre des mots sur sa relation avec Zola, ça, il en était incapable, que ce soit maintenant, ou même avant, il n’aurait jamais à réussir à expliquer ce qu’il ressentait. Alors, écouter ses collègues parler de Zola était la seule chose qu’il pouvait faire, il n’avait rien à ajouter parce qu’il n’en avait pas envie. Et puis c’était déjà bien assez compliqué comme ça, pas de quoi en rajouter une couche. À sa remarque, Jay rigola légèrement, c’est sûr qu’elle devait avoir l’habitude d’entendre ça. Mais pas venant de lui. Grimpant dans la voiture, il était temps pour eux de reprendre la route et rentrer à Berkeley. Le voyage aura été instructif bien que Jay restait perplexe sur certaines choses. Il avait davantage de choses en tête. La reprise du travail, Nell.. et il ignorait comment il allait pouvoir régler tout ça. De toute évidence, pour le travail, il n’avait pas le choix. Il devait reprendre le lundi qui suivait, en attendant de voir dans quel poste il pourrait être muté. Pour le moment, il ne repartirait pas en mission, mais de toute évidence, il partirait à la base toute la semaine et ne reviendrait que le week-end, il aimait bien rouler, mais il ne se voyait pas faire la route tous les jours, matins et soirs. Zola avait bien compris que Jay avait quelque chose sur le cœur, quelque chose qu’il devait partager et qu’il comptait partager avant que ses collègues ne débarquent. Si ce n’était pas maintenant, ce serait plus tard alors, autant lui dire tant que Kiara dormait à poings fermés. «  Je pensais pas que ça se ferait aussi rapidement, mais.. » un temps d’attente où il cherchait ses mots. Peur de décevoir Zola. Peur qu’elle ne pense des choses fausses. Peur qu’encore une fois, on lui retire la seule chose qui comptait pour lui aujourd’hui. « Je dois revenir dès lundi.. Travailler. » le pansement était retiré. Il savait que ce jour arriverait, il n’allait pas être convalescent toute sa vie après tout. Et le temps que tout se fasse, qu’il cherche autre chose, forcément, il doit continuer. «  Je ne repartirais plus en mission. Mon supérieur a bien compris que je souhaitais arrêter et revenir plus près, quitte à être dans les bureaux. Mais en attendant.. je dois être là. » Comme s’il avait peur d’être jugé par la jolie blonde, il tentait de se justifier. Parce qu’au fond, il n’avait pas seulement peur de laisser Kiara, mais il avait aussi peur de laisser Zola. Ces dernières semaines, tout allait mieux entre eux, tout était très bien, il ignorait ce qu’ils étaient, mais ça se faisait petit à petit, enfin, c’est ce qu’il pensait. Mais il ne pouvait pas penser à autre chose que Zola faisant sa vie avec un autre pendant son absence. Et il ne l’avouera jamais, mais ça le tuerait.

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Il était difficile pour toi de tout comprendre. Tu voyais bien que quelque chose avait changé, que son esprit était préoccupé mais tu ne savais pas pourquoi. Il avait une tonne de questions et il t'avait confié avec eu quelques réponses. Est-ce que c'était ses réponses qui le tracassaient ? Ou alors est-ce le manque de réponses sur certaines autres questions ? Puis, il y a avait cette fille aussi, Nell dont vous ne saviez rien mais qui semblait importante. Et cela pinçait une partie de ton coeur, même si tu estimais ne pas avoir le droit d'avoir ce genre de sentiment. C'était plus fort que toi. Tout était assez flou, il y avait tellement de choses finalement qui avaient pu se passer entre les murs de ce bâtiment militaire mais tu savais que si il voulait t'en parler, c'était maintenant. Pendant que la petite fille est encore endormie, c'était l'unique moment pour parler tranquillement sans crainte d'éveiller une tonne de questions d'enfants. « Travailler ? Sur la base ou .. ? » Sur le terrain, tu savais qu'il n'avait pas encore fini son engagement. Tu savais qu'il allait devoir repartir à un moment et même si son accident avait de nombreux mois maintenant, est-ce qu'il était prêt ? Est-ce qu'il s'en sentait capable ? Et surtout est-ce qu'il en avait envie ? C'était encore tellement de questions dont tu ignorais les réponses mais en écoutant ses derniers mois, tu étais plus rassuré. Rassuré de savoir qu'il ne retournerait pas sur le front, pas tout de suite en tout cas. « Et tu te sens prêt ? Je veux dire, je sais que ta perte de mémoire te joues encore des tours et que c'est compliqué de savoir si un jour ou l'autre tu retrouveras tes souvenirs mais.. Être ici ne vas pas être trop difficile ? » La vie ici, sur le camp devait être tellement différente par rapport à sa vie à Berkeley. C'était un changement important, c'était un retour sur une vie où tout était bien différente de cette dernière année, à commencer par Kiara qui était apparu dans sa vie et qui compliquait forcément tout. « C'est peut-être trop tôt comme question, mais elle me trotte en tête alors je dois te la poser. Tu comptes déménager ici ? » La question était importante, le connaissant tu ne serais pas surprise qu'il y est déjà réfléchie. Il est malin, Jay, il sait que ce rendez-vous n'était pas anodin. Mais est-ce qu'il avait pris une décision ? Tu voulais qu'il fasse le meilleur choix pour lui. En priorité pour lui. Tu es bien consciente que déménager ici serait probablement le plus facile, le plus pratique pour le quotidien. Et tu veux lui dire que tu seras prête à t'adapter si il fait ce choix. Que le faire ne veut pas dire renoncer à Kiara, tu ferais la route pour elle comme il pouvait le faire pour venir à Berkeley quand il le souhaitait. Tu ne saurais pas un obstacle entre eux. Après tout, sans intempérie ce n'était pas si loin ..

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Jay ignorait la façon dont Zola réagirait face à la nouvelle de sa reprise. À vrai dire, pouvait-elle vraiment dire quelque chose ? Au fond, Jay avait besoin de son avis à elle, elle ne le savait pas, mais il était très important pour lui. Elle était son seul vrai repère depuis son réveil, malgré tout ce qui s’était passé, Zola était celle qui était resté près de lui dans ses pires moments. Quoi qu’il en soit, le travail le rappelait à l’ordre. Il sentait Zola inquiète dans son discours, ce qui le fit légèrement sourire, encore une fois, elle montrait de l’intérêt pour lui et c’était encore une preuve qu’elle était toujours là pour lui. « Je pense qu’au contraire, retourner avec les gars peut m’aider à tout retrouver. On savait que ça arriverait tôt ou tard et puis, maintenant, j’ai une bonne raison de revenir. » Kiara. Il savait pourquoi il se battait désormais. Ce n’est plus un rêve de petit garçon, mais plutôt une force. Sa fille avait en tête qu’il sauvait le monde, alors il se devait de le faire, pour qu’elle soit fière de lui. « j’ai toujours ma chambre.. » Mais avait-il vraiment réfléchi à la question ? Pas vraiment. Tout a été trop rapide, et bien qu’il soit le genre à tout anticiper, ce coup-ci, il n’avait pas de réponse toute préparée. Était-il près à tout laisser à Berkeley pour revenir ici ? Il devrait laisser sa colocataire seule, laisser Kiara toute la semaine, tout quitter à nouveau pour revenir ici. C’était encore trop flou, mais vue ses horaires aménagés, il ne devrait pas être trop débordé au début. « Je suppose que pour le moment non. C’est trop tôt et je ne suis pas prêt à repartir et tout laisser comme ça.. » Devait-il lui dire qu’il ne voulait pas non plus prendre le risque de la reperdre à nouveau, elle ?

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La vérité, c'était que tu n'avais pas envie de le voir repartir. Tu n'avais pas envie de le voir s'éloigner de nouveau de toi-même si tu savais que Kiara serait toujours ce lien entre vous. Son amour pour votre fille est d'ailleurs la seule chose dont tu es sûre, parce que tu refuses de voir que tu pourrais encore avoir des sentiments. Tu refuses de te l'avouer, de prendre le risque de mettre en péril la stabilité que vous arrivez à construire. C'est égoïste. Et tu le sais, mais tu ne le contrôles pas. Pour autant, tes interrogations sont sincères, tu veux t'assurer qu'il est prêt à retourner dans ce monde que tu imagines si compliqué. « Si tu penses que c'est bon pour toi, ça le sera pour elle ne t'en fais pas. » Pour toi aussi, mais tu n'oserais pas le dire à haute voix. La séparation ne sera pas simple mais elle sait aujourd'hui qu'il existe, elle sait qu'il reviendra pour elle. Et tu pourras lui affirmer avec beaucoup plus d'assurance les soirs de doutes, parce qu'il y en aura et vous le savez. Après tout, ce n'est qu'une enfant. Tu lui posais ensuite la question qui te brulais les lèvres, savoir si il allait partir vraiment ou pas tout à fait et comme tu t'en doutais, c'était une question qu'il ne s'était pas encore posé. Mais tu es comme ça, Zola, tu as tendance à avoir toujours une tonne de questions qui se mélangent rapidement et un besoin de réponses qui réconfortent tes idées. Tu n'oses pas lui demander si il repartira un jour. Peut-être que tu as peur de la réponse ou alors juste conscience que c'est trop tôt pour chacune des personnes présentes dans la voiture. C'est alors que Kiara bouge, tu jettes un coup d'oeil à l'arrière et remonte la veste de Jay qu'elle a choisi pour jouer le rôle de la couverture. « Si tu veux la garder ce week-end pour prendre le temps de lui expliquer, n'hésite pas. »