J’avais faim et mon estomac ne cessait pas de me le rappeler. J’avais pris du retard aujourd’hui ce qui me poussait à quitter le bureau plus tard que prévu. Une donnée qui me poussait à envisager encore plus de me prendre de quoi manger sur la route. L’idée de cuisiner ne me disait rien et j’avais encore quelques dossiers auxquels je devais jeter un œil avant demain matin. C’est pourquoi je m’emparais de ces derniers avant de décider de les étudier de plus près tout en cédant à mon estomac criant famine. Sur la route, je m’arrêtais un court instant devant ce restaurant. Il me faisait de l’œil depuis un certain temps et j’admets que l’idée de m’offrir un restaurant me semblait plutôt charmante. Optant pour cette option, je m’engouffrais dans l’entrée tandis qu’un jeune homme me tient la porte poliment. Le sourire aux lèvres, je le remercie chaleureusement avant de pénétrer dans la salle. A peine avait-on franchit la porte que les regards se figèrent sur nous. Mes yeux fit de légers allez retour à la recherche d’un sens à ce calme si soudain. Rapidement, quelqu’un s’approchait de nous pour nous expliquer la situation. Un sourire amusé étirait mes lèvres tandis que mes joues s’empourpraient gênée par ce malentendu. « Je .. Enfin on n’est pas ... », balbutiais-je tandis que le serveur nous invitait à le suivre. Je n’avais pas même eu le temps de finir ma phrase que nous étions déjà installés menus à la main. Je restais figée un court instant, les yeux écarquillés avant d’être ramener la réalité par celui qui allait être mon accompagnateur le temps d’un repas. Mon regard, pupilles arrondi, se posait sur son visage à la suite de sa question. J’avais été incapable de répondre dans l’instant encore bien trop ahurie par la situation totalement imprévue. « Je suis confuse. », commençais-je par expliquer l’air sincère. Avant de réalisé qu’il ne donnait pas l’impression d’être agacé par la situation. « Je dirais pas que cela me dérange. », lui avouais-je en repensant à mes plans initiaux. « J’imagine que ce sera toujours plus agréable que de diner en lisant tout un tas de paperasse. », admis-je finalement en haussant les sourcils en repensant à tout ce que j’avais encore à faire ce soir. Je lui adressais finalement un sourire un peu gênée en réponse à sa remarque. « C’est … », je laissais quelques secondes s’écouler mais je ne trouvais définitivement pas d’autres manière de dire cela. « Terriblement gênant. », lui adressais-je avant de sourire un peu plus détendue. « Vous attendiez peut-être quelqu’un. », lui adressais-je finalement réalisant que peut-être la situation pouvais lui le déranger. « Même si j’admets n’avoir rien contre un repas gratuit ! », ajoutais-je sur un ton léger, depuis le temps que je voulais essayer ce restaurant, j’étais servie..

Partagée entre gêne et incompréhension, j’avais enchainé mes phrases à une vitesse folle. Une sale habitude qui me collait à la peau quand l’angoisse m’envahissait. D’ailleurs, après avoir répondu à ma question, mon compagnon d’un soir ne manquait pas de me le faire remarquer. Mes joues rougissaient légèrement. « Désolée. », lançais-je marquant une pause presque hésitante à l’idée de continuer. « C’est le stress. », ajoutais-je finalement en baissant les yeux vers le verre déjà sur la table. Le laissant continuer, en tâchant de ne pas l’interrompre comme la pile électrique que j’étais. Un sourire étirait mes lèvres à sa remarque, il n’avait pas tord. Si déjà c’était offert par la maison, autant ne pas être regardant sur les tarifs de nos choix. J’attrapais la carte, tandis qu’il se présentait, relevant mon regard vers son visage, un sourire amical venait à nouveau étirer mes lèvres. « Et moi Chelsea, enchantée. », rétorquais-je bien plus détendu que tout à l’heure. « Je te serrerais bien la main pour donner un côté plus, solennelle à ces présentation, mais je crois qu’on grillerait notre couverture. », ajoutais-je histoire de faire un peu d’humour. Le serveur s’avançait vers nous afin de nous proposé un apéritif. Parcourant rapidement la liste des propositions sur la carte. « Je prendrais une bière s’il vous plaît. », annonçais-je sans le moindre mal. Parce que oui, j’étais une fille qui aimait la bière. Finalement, ça collait assez bien avec mon caractère de demoiselle qui ne voulait pas totalement grandir. Je pinçais mes lèvres elles avant de jeter un œil vers Dario afin de lui laissé la parole…

L’angoisse faisait de moi un vrai moulin à parole, je m’en excusais d’ailleurs sincèrement auprès de mon hôte d’un soir lorsqu’il me le faisait remarquer. Il m’avouait que de son côté la nourriture était son refuge à lui. On était tous différents face aux émotions telles qu’elles soient. Un sourire étirait mes lèvres. « Quelle chance ! Tu vas pouvoir lutter contre le stress sans débourser le moindre centimes. », avouais-tu avec un brin d’humour avant de plonger ton regard dans la carte histoire de savoir par quoi tu allais commencer, même si tu savais déjà pertinemment que la bière serait ton choix final. Mais sa question te fit rapidement sortir le nez de ma lecture. Mes sourcils se haussèrent à sa question, oubliant en presque que je lui avais parlé de mon tête à tête avec ma paperasse. « Oh ça .., demandais-je en réalisant enfin de quoi il parlait. « Je suis assistante sociale. », admis-je sans grande hésitation. J’étais fière de mon travail et fière de ce que je pouvais, à mon échelle, apporter à ce monde. « D’où le tas impressionnant de papiers avec lequel je m’apprêtais à diner. », ajoutais-je marquant une courte pause. « Mais tu sembles bien plus intéressant que tout ces rapports. », avouais-je peut-être un peu maladroitement. Lorsque le serveur s’approchait, ce sont deux bières que nous commandions. J’adressais un sympathique sourire au serveur avant de reprendre ma conversion avec Dario, un prénom assez peu commun qui, je trouve, sonnait plutôt bien. « Ah oui ? », l’interrogeais-je intéressée. « Je suis à Melbourne depuis une toute petite année, je n’ai pas encore eu l’occasion d’en visiter tout les recoin. », avouais-je avec un nouveau sourire. « Tu as toujours vécu ici ? », lui demandais-je poliment avant parcourir la carte à la recherche d’une salade qui me ferais envie pour l’entrée. Si déjà c’était offert, autant se faire un menu complet…

J’haussais les épaules alors qu’un sourire étirait légèrement mes lèvres. Il était vrai que vu sous cet angle, le stress devenait soudainement presque un sentiment avec une pointe de positivité. Alors que je lui déballais plus ou moins une partie de ma vie, nos deux apéritifs arrivaient sans trop tarder. « Alors ça, je suis quasiment certaine que c’est un énorme mensonge. », rétorquais-je à sa remarque. « Quand on travaille dans ce genre de domaine, personne ne nous semble ennuyeux. Parfois le temps passe plus lentement parce que les gens sont réticents, pas en confiance ou juste abîmé, mais ils ne sont jamais inintéressants. », un nouveau sourire se dessinait sur mes lèvres avant que je ne lève mon verre dans sa direction. « Eh bien à ce repas gracieusement offert et a cette rencontre plus qu’inattendue. », Nos verres claquaient l’un contre l’autre avant que mes lèvres ne viennent s’y plonger pour savourer ce breuvage bien mérité. Je reposais mon verre, afin de pouvoir répondre à mon hôte. « Je comprends mieux que tu connaisses cette ville dans les moindre recoin. », lui adressais-je avec un large sourire. « Y compris les nouvelles place to be. », ajoutais-je avec une pointe d’humour. « De mon côté je suis native de Sydney, j’avais besoin de changer un peu d’air, de prendre mon envol et de voir un peu autre chose. Et quand l’opportunité d’un emploi ici c’est présenté, j’ai tenté ma chance. », expliquais-je avant de reprendre une gorgée de bière. C’était presque totalement vrai, si ce n’est que Marcus y était un peu pour quelque chose dans le choix de ma destination finale. Mais c’était encore un peu tôt pour me dévoiler autant à ce jeune homme inconnu. « Donc tu as voyagé depuis tes dix-huit ans ? Tu as du voir tellement de choses, de culture, … C’est super ! », admis-je avec beaucoup d’enthousiasme. Les voyages j’avais donnés, dans l’humanitaire surtout, les vacances aux Caraïbes c’était déjà moins ma tasse de thé. Mais l’idée de découvrir le monde me charmait assez malgré tout …