Depuis la mort d'Aimee, tu n'as mis les pieds hors de ce garage. Sauf pour l'enterrement et encore, tu n'as pas assisté à la fête d'après noce. Tu étais bien trop occupé à bricoler sur une nouvelle voiture. Tu n'es pas doué pour gérer tes sentiments et ce mélange de tristesse, mais aussi de culpabilité c'est trop pour toi. Tu ne pouvais pas tenir sa mère dans tes bras, tout en pensant que tu étais le responsable. Ne parlons pas de son père qui ne t'a jamais apprécié, mais qui pour une fois, t'a regarder avec un profond respect. Tu n'as pas pleuré, aucune larme n'est sorti de tes yeux depuis sa mort. Tu sais que ce n'est pas normal, tu sais que le deuil n'est pas encore fait. Mais tu refuses de le faire, refuse de la voir s'en aller. Tu l'aimais Aimee, elle n'était pas parfaite, votre relation était particulière, elle n'a jamais été Joan, mais tu l'aimais. Le garage est devenu ta maison et ce canapé-lit l'endroit où ton sommeil refuse de venir. Une voix résonne dans le garage, une voix féminine, tu devines que c'est celle de Paige. Tu t'approches d'elle, mais avant tu passes par la case lavabo pour te laver les mains. "Tu sais que la mécanique n'a pas d'heure." Tu lui souris, un sourire de politesse pour qu'elle ne te parle pas d'Aimee. "Salut frangine." Tu remarques les sacs de nourritures sur la table du garage. "Papa n'est pas là, il n'a pas de rendez-vous galant." Dis-tu en mimant des guillemets. Il en as fallut du temps à votre père pour se remettre en chasse, mais il ne l'assume toujours pas. Il pense que vous n'êtes pas prêt à le voir avec une femme.

@Paige Bennett

Tu aurais pu en rire, tu aurais pu en sourire et d'ailleurs ton visage s'est crispé. Cela fait bien longtemps que tu n'a plus sourit, un petit moment que ton coeur se bat plus correctement. Tu passes ta vie dans ce garage, c'est ta nouvelle maison et ce canapé ton nouveau lit. Tu ne saurais dire la dernière fois que tu as mis les pieds dans ton appartement. T'imaginer dormir seul dans ce lit que tu avais autrefois partagé avec l'amour de ta vie. "Depuis que Madame Carrington à réussi à persuader pa' de quitter le garage et crois-moi, elle a eu beaucoup de mal à le persuader, mais depuis ils n'arrêtent plus de se voir." Cela fait déjà quelques semaines qu'ils dinent ensemble. Si ton père s'est voulu être discret, il ne peut pas le cacher à la personne qui occupe le bureau 24h sur 24, 7 jours sur 7. Vous vous installez sur le bureau mangeant quelques frites. Elle devant toi, tu t'efforces d'être le plus courtois possible. "Il n'y as pas grand choses à expliquer, je crois qu'il l'aime pas mal, mais il n'est pas à l'aise. Comme-ci avec toutes ses années, on pensait toujours possible le retour de maman." C'est en grimaçant que tu dis tout ça. Il y a fort longtemps que tu n'espères plus son retour. Pour Paige cette femme n'a jamais vraiment existé. "Qu'est-ce qui me vaut de la seule femme Bennett un soir, vous ne bossez pas ?" Si la demoiselle à le coeur pleins de rêves c'est une bosseuse depuis son plus jeune âge. Tu as du respect pour cela. C'est l'éducation de la famille Bennett, travaillez, apportez de la l'argent pour aider la famille. Aider votre père, la seule personne qui a toujours été là pour vous.

Il t'arrive d'oublier que tu n'es pas la seule personne dans ce monde à côtoyer ton père. Quand elle comprendre que la fameuse petite amie de ton père est la boulangère, tu en rigoles. "C'était si évident que cela ? Il faut dire que cela fait quelques années qu'elle drague notre père. Sans aucune gène sauf de sa part." Cette dame est jolie et charmante, mais elle n'a pas peur d'appeler un chat un chat, ce qui pouvait mettre Monsieur Bennett assez dans l'embarrât. Cet homme qui a passé la plupart de sa vie à cacher ses sentiments même les meilleurs. "Je présume que ça peu plaire aux femmes." Tu n'es pas le meilleur pour parler de ce que tu penses les femmes. Tu tombes toujours à côté de la plaque. Tu parles mieux la mécanique automobile que celle des femmes. Tu n'as aimé que trois femmes dans ta vie. La première t'a abandonné, la deuxième est morte et la troisième tu refuses de la voir dans ta vie. Il est vrai que depuis la mort d'Aimee, tu t'es réfugié dans ta carapace. Les chiens ne font pas des chats, tu as réagis comme ton père. Mais par chance personne n'a besoin de toi, enfin aucun être vivant. Contrairement à ton père qui devait rester fort pour ses enfants, mais surtout pour sa petite princesse qui venez de voir le jour. "C'est sympa de te voir surtout quand tu ramènes de quoi manger." Tu lui lances un clin d'oeil, tu ne veux pas qu'on te pose des questions sur Aimee, tu ne veux pas tomber en martyre, tu n'aimes pas les regards compatissant. C'est une des choses qui t'a poussé à t'isoler. Tu n'aimes pas être le centre de l'intention.

C'est par politesse que tu souris, car ton coeur, n'en ressens plus le besoin. Tu n'y arrives plus, tu voudrais pourtant, mais rien ne te donne véritablement envie de sourire. La plaisanterie de Paige aurait pu te faire rire et tu l'aurais fait auparavant, mais plus désormais. Alors, au lieu de rire, que tu lui souris comme pour lui confirmer que tu avais bien compris la plaisanterie. "Dis-toi qui si ça fonctionne, on aura le droit à des confiseries gratuites à vie." Paige apporte une grande légèreté dans le garage. Elle a toujours dégagé une aura de bienveillance et de force. Elle essaie tu l'entends de détendre l'atmosphère et tu aimerais pouvoir le faire. Tu en rêves, mais cette culpabilité que tu ressens, ne cesse de grandir. Tu ne cesses de penser à Aimee, mais aussi à Joan, car merde, elle te manque. "Je plaide coupable, je serais beaucoup moins charmant que toi, si je faisais tomber un plateau de frites." Tu es bien mieux cacher au garage, devoir donner des sourires poli à longueur de journée, ce n'est plus ton style. "La faiblesse des hommes en général et en même temps la nourriture c'est quelques choses de vital en fin de compte." Tu continues à piquer quelques frites du paquet avant d'entendre ta soeur te proposé son aide. "C'est pas urgent, j'aide un ami à papa à remettre sa vieille voiture à neuf pour qu'il puisse l'offrir à sa fille qui va bientôt avoir seize ans." L'âge des premières voitures, des premières fois, il t'arrive de regarder dans le passé et d'avoir l'impression d'avoir déjà vécu cent fois. Tu aimerais pouvoir retourner à cette époque. À tes longues balades dans ta voiture qui ne cessait de tomber en panne, avec tes amis, avec Aimee, avec Joan.

Tu ne comptes plus le nombre de foi ou ta chere soeur à fais tomber son plateau au travail. Tu n'as jamais compris pourquoi le chef ne l'avait pas renvoyé. Mais il est vrai qu'elle faisait tout son possible pour garder le deux pieds sur le sol. Malgré que ça ne soit pas toujours évident, surtout pour elle. Mais si grande est sa maladresse, sa gentillesse et sa bonté son au même niveau. "Je préfère tout de même que soit toi qui glisses. Je passe assez de temps étendus sur le sol." Le garage Bennett n'est pas très grand. Donc il y a que deux ponts, donc si ils sont occupés c'est toi qui doit roulé sous les voitures pour avancer dans le travail de la journée. "Avec ce type de repas, tu fais 60% de la drague chez un Bennett." Les hommes de la famille Bennett, vous êtes des gouffres. Des puits sans fin de nourriture. Mais surtout de celle qui pourrait faire vomir un végétarien. Plus il y a de viande et de graisse plus vous aimez cela. "Dans quelques mois ... j'ai eu la même réaction que toi. Comme c'est du boulot en plus, je fais ça hors du temps de boulot." Puis clairement ça te permet de rester au garage et de ne pas te confronter à la solitude de l'appartement. Tu aimes la solitude, mais pas celle de l'appartement, pas celle de l'absence d'Aimee. "Je suis encore surpris que cette poubelle roule encore." Tu n'oses pas lui répondre parce que dans le fond tu ne veux pas être accompagné. Tu ne veux pas de cet air de pitié sur son visage, mais tu ne veux pas être impolie. "J'ai de la carrosserie à faire si ça te dit de poncer la porte, ça m'avancerait pas mal."