Il y a quelques années, tu n’aurais jamais su ce qu’il fallait faire face à une blessure par balle. Non pas par peur du sang ou par panique face à ce genre de situation mais juste parce que c’était inédit pour toi d’être sur le terrain à ce moment-là. Tu n’intervenais que bien plus tard, quand tout cela était déjà résumé par un dossier qu’on déposait sur ton bureau. C’était plus simple à cette époque, mais bien moins drôle, tu dois avouer que tu aimes l’adrénaline de ta vie. Mais ton ancienne vie t’a appris à réagir très vite, elle t’a appris à comprendre les hommes au-delà des lois, au-delà de la justice et tu as su retenir la leçon. C’était pour cela que tu n’avais pas insisté quand il t’avait dit de partir. Il ne fallait pas que tu sois là et la réalité, tu le savais, il ne fallait pas qu’il le soit non plus. Pourtant il fallait que quelqu’un reste sur place pour maintenir le vieil homme en vie, un flic avait plus de chances que toi. Vous le saviez tous les deux. Mais il était hors de question qu’on te fasse sortir de la partie aussi vite. Tu connais les règles du jeu et le serpent que tu es fait les manipuler à son avantage. Alors tu n’avais pas réfléchi, tu avais retiré le cuir sur ton dos et nouée tes cheveux. L’apparence était la première arme. Ta première arme. Qui devient facilement fatale avec quelques sourires et qui t’évite de parler durant des heures avant de rejoindre Killian. Un agent te conduit à lui et vous offre quelques minutes avant que Killian ne soit interrogé. Stupide, c’est ce que tu penses. Comme si tu n’allais pas lui conseiller de se taire. «  Une excellente avocate même » Tu lui souriais, il avait l’air d’aller bien, c’était une bonne chose. Il suffisait de voir le beau dossier sur les Cobras à Berkeley qui depuis ton arrivée comptait bien moins de prisonniers et de garde à vue. Mais la plupart des gens que tu récupérais au poste après ce genre de scène était plus mauvais état, autant physique que moral. « Pas ici. Ils peuvent revenir d’une minute à l’autre et si quelqu’un comprend qu’on est ensemble, ils joueront la carte du conflit d’intérêt et je ne pourrais plus rien pour toi. » Tu lui souriais tout en reculant, douceur maladroite comme toujours mais c’était ce qu’il fallait faire. Rester proche de lui était une tentation trop forte. Tu rejoins les fauteuils un peu plus loin et tu lui fais signe de te rejoindre. Tu aimerais être dans ses bras mais le moment est plus grave, tu dois parler stratégie avant tout. « Il faut qu’on mette en place une stratégie pour te sortir d’ici. Je n’ai pas encore ton dossier mais je pense qu’ils n’ont pas grand-chose, étant donné que tu es ici et non en cellule. Alors ne dis rien. L’inspecteur Jones veut t’interroger, contente toi de dire que tu ne peux pas parler sans ma présence ou sans être sûr que ton père va bien. » Pour une fois, vous ne pouviez pas vous permettre de vous chamaillez pour avoir le dernier mot. Vous ne savez rien de vos ennemis et tu détestes cela. Mais tu sais aussi que tu peux trouver des réponses facilement. Il te faut simplement du temps. Et la carte de le sensibilité vous en donnerait. Trop inquiet pour parler, trop soucieux pour avancer. Ils sont de la même maison alors, ils ne vont pas le brusquer et comme le vieil homme doit être en salle d’opération puis il passera en salle de réveil, ça te donnes deux bonnes heures pour travailler. « Même si ce ne sont pas les Blood qui sont derrière ça, c’est un gang allié c’est certains alors n’importe lequel de ses mecs peut-être dans le coup. Par chance, si ton père était là c’est que les Cobras aussi avaient des liens dans la ville. Suffit de les trouver » Tu voulais le rassurer, en réalité, l’innocenté n’était pas si compliqué mais tu savais que le système était parfois corrompu, il suffisait qu’une preuve contre lui pour que le vent tourne. « Il me faut juste quelques heures et je te promets que ce soir, tu rentres avec moi. Tu connais leur méthode, mais ne les laisse pas te retourner l’esprit » La porte s’ouvre ensuite sur un agent de police qui malgré l’assurance qu’il montre rougit facilement on dirait.. Tu lui expliques que tu estimes qu’il est trop tôt pour interroger ton client, encore sous le choc de la violence de la scène mais que celui-ci étant de bonne foi, il accepte de rester ici le temps d’avoir des nouvelles de la victime. Ils n’osent pas te dire non, mais tu devines que ce n’est qu’une faille pour se débarrasser de toi. Sans avocat les gens parlent plus.

Deux heures. C'était tout ce que tu avais devant toi pour trouver une solution et pour le sortir d'ici. Trouver une solution en si peu de temps était le genre de challenge que tu adorais à une époque et cette fois l'enjeu était de taille. En deux heures, ils pouvaient se passer beaucoup de choses, son père pouvait mourir, transformant l'attaque en homicide, des empreintes allaient être relevés et pouvait indiquer ta présence sur les lieux et donc te compromettre. Et encore, ça c'était les preuves légales mais dans le jeu de la justice, tu sais parfois que l'argent à plus de valeur que la vérité et si c'est une vieille histoire de gang alors, tu ne serais pas surprise de découvrir Killian dans un commissariat corrompu. Sa vie serait alors en danger car tu es certaine que si ils savent pour le vieux alors ils savent tout. Assise dans la chambre d'hôtel, tu examines le dossier qui te confirme le peu d'informations qu'ils ont trouvés. Tu cherches la faille, le détail qui les trahis, c'est souvent comme cela que tu fais sortir tes gars mais cette fois, il n'y en a pas. C'est même trop parfait. Tu sens qu'il y a quelque chose de louche dans ce dossier, des précisions qui te chagrine. Tant pis pour la légalité, tu n'as pas le temps. Killian n'est pas un simple client et tu t'inquiètes pour lui bien plus que tu voudrais le faire croire. Alors, tu attrapes ta veste et tu descends dans le Sud de la ville. Roulant au pas, tu observe et tu vois un bar avec un serpent sur la devanture. Tu devrais réfléchir mais au lieu de cela, tu vois un signe. Tu gares la voiture du beau brun et tu entres dans le bar, les regards se tournent vers toi ne laissant aucun doute sur ce qu'il était vraiment et ton blouson attire un homme. Quelques regards et te voilà dans son bureau, obtenant les réponses que tu souhaites. C'est satisfaite que tu sors du bar serrant la main d'un homme, mais scellant un pacte avant tout. Ton père avait raison, un serpent doit avoir des liens et tu viens d'en faire renaitre un très ancien. Le téléphone à l'oreille, tu veux des nouvelles de l'hôpital avant de le rejoindre. Ton blouson de nouveau dans le coffre, c'est avec ton assurance légendaire que tu entres dans le commissariat. Pas seule cependant même si vos chemins se séparent rapidement. Chacun dans deux salles différentes, c'est le moment de faire confiance Dylan. Le moment de vérité même si tu as peu de doutes. Le silence de l'agent Jones étant déjà une victoire, il referme la porte derrière toi. « On peut partir, ils n'ont rien et ils ne peuvent pas te garder plus longtemps aujourd'hui. Les heures de visite de l'hôpital vont se terminé et comme c'est ton père biologique, tu as subi des émotions qui pourraient corrompre ton histoire Donc ils t'autorisent à ne faire ta déposition demain, à condition que tu ne quittes pas la ville.» Tu n'étais pas peu fière de ta petite victoire, rien n'était terminé mais au fond, il était libre. Vous prenez ensuite le chemin de la voiture et une fois à l'intérieur tu lui annonce votre prochaine destination : l'hôpital. Oui, tu avais un plan fiable mais il fallait peaufiner les détails et pour cela, tu allais avoir besoin que son père ajoute un petit détail à l'histoire mais aussi qu'il t'en donne. En espérant qu'il se sente capable de le faire..

Tu te contentes de sourire à l'infirmière en guise de réponse. A vrai dire, tu ne sais pas quoi dire ? Tu ne sais pas comment tu devrais réagir. Tu détestes les étiquettes, tu détestes qu'on vous voient comme un couple même si au fond, c'est ce que vous êtes. Enfin, il te semble. La journée à été si vite que vous n'étiez pas revenu sur votre conversation de ce matin mais est-ce que c'était nécessaire de le faire ? Vous aviez dit ce que vous aviez à dire, tu lui avais dit que tu avais besoin de temps. Bon, tu as parlé de Zeno mais en réalité, c'est surtout toi qui a besoin de temps. Du temps pour te sentir "en couple", ce n'est pas un statut qui te défini, encore moins depuis que tu as repris les Cobras. « Antonio Montoya. Ce nom ne vous ai pas inconnu, je me trompe ? » Tu lui souriais avant de reprendre, tu savais qu'il le connaissait. Peut-être pas au début mais depuis le temps, c'était presque obligatoire qu'il connaisse le nom de son "agent de liaison". C'était Antonio qui lui avait parlé de Killian, parler de votre arrivé. « J'ai eu une conversation avec les Serpents, ils m'ont expliqué l'accord qu'ils avaient avec mon père. Nous avons besoin que vous disiez qu'il était chez vous, environ trente minutes avant l'attaque. En réalité, il est venu chercher des indices après que vous ayez été transporté à l'hopital mais ses empreintes sont dans la pièce. En échange de ce détail, il dira aux flics qu'il a croisé la voiture de Killian quelques minutes avant les coups de feu. Les charges seront abandonnés si les versions collent. » Tu te tournes ensuite vers Killian. « Enfin, si tu suis le plan ? » Les flics semblent corrompu dans le coin, il faut dire que L.A cache des quartiers où le choix de ses amis est important. Mais tu ne voulais pas dire à Killian que le système était corrompu, il y croyait. Il croyait en la justice avant tout mais si il ne suit pas, tu n'auras pas d'autres solutions. Ce mensonge n'est qu'un détail finalement quand on connait une grande partie de la vérité.

« Tu comptes lui dire ou je dois le faire ? » Le vieil homme te regardes, il connait la vérité et cela ne te surprend pas. Quand on appartient à un gang même de loin, on sait des choses que la plupart des gens ignorent, c'était le cas du père de Killian. Tu acquises de la tête comme si la vérité serait plus acceptable de ta bouche. Puis, tu prends la parole, essayant de mettre des formes dans tes phrases pour ne pas paraitre trop brutale. Malheureusement, le délicatesse n'est pas l'un de tes talents. « Le biologiste est corrompu. Aucune empreinte ne va être retrouvé sur l'arme, je ne serai même pas surprise qu'on apprenne que c'est un 9mm, les gang utilisent souvent le même calibre que les flics. Et en jouant avec les analyses, il va trouver un moyen de mettre ton adn au bon endroit.[» Tu guettes sa réaction, tu as peur de ta maladresse mais tu dois lui dire la vérité. C'est l'unique moyen de le convaincre et tu sais que malgré sa plaque, tu peux lui faire confiance, peu importe le sujet. « Ton père n'est pas mort, alors tu ne risque pas la prison pour homicide mais on pourrait te retirer ta plaque pour usage à titre de vengeance personnel de ton arme de service. Seul un témoin peut te sortir de là. Alors si tu es partant, je n'ai qu'un appel à passer. » Montoya était en sécurité pour le moment, bien caché par les Serpents mais ce n'était qu'une question de temps, d'ici deux heures les analyes allaient dévoiler sa présence et un mandat d'arrêt serait présenter. C'est à ce moment que ton téléphone allait sonner quand il allait avoir l'autorisation de parler à son avocate : toi. Mais pour le moment, tu guettais un signe de la part du beau brun. Lui qui croyait en la justice, tu avais peur que la réalité le blesse. Parce que la réalité, c'est que la justice est fragile et bien souvent corrompu. Votre venu n'était pas passé inaperçu et tu ne saurais pas surprise d'apprendre que tout cela est la faute de votre présence. Sans le vouloir, vous avez dû semer un indice qui ont permis aux ennemis de vous suivre, de le retrouver.

Il est vrai que la belle brune n'a pas pour habitude de faire confiance à la justice. Elle ne connait qu'une justice trompeuse, une justice pleine de règles et de failles qu'elle s'amuse à contourner. Parce que c'est ce qu'on lui a appris à Dylan, ce qu'on lui répète depuis sa plus tendre enfance et surtout ce qu'on lui a enseigné à l'université. Être plus malin que son adversaire, ne jamais poser de questions à son client que sa culpabilité pour pouvoir rester impartiale. Mais la réalité, c'est que ce n'est qu'une affaire d'argent. Le gagnant n'est pas celui qui est juste mais celui qui a le mieux payé son avocat. Et en plus de cela, les dès sont pipés dans le jeux auxquelles vous jouez puisque l'analyste est corrompu.

Killian veut trouver un sens à tout cela et c'est parfaitement normal. La Cobra savait que cela ne saurait pas facile de le faire entrer dans sa réalité, dans celle des gangs. Lui faire comprendre que les gentils sont parfois les méchants de l'histoire. Il parle de son père qui par chance est en vie, ce qui va leur facilité la vie, Dylan est d'accord sur ce point à un détail que le vieil homme ne semble pas prêt à avouer. « On dirait que je vais jouer les méchantes pour ce coup, hein ? » La brune se tourne vers Killian. « Ton père n'a pas eu le temps de présenter son ami Jack Daniels. » Le taux n'était pas énorme et l'homme n'était pas saoule mais il dépassait de peu la limite et cela pouvait être suffisant pour rendre son témoignage invalide. L'avocate avait beau réfléchir, elle sentait que l'intégralité de cette histoire n'était qu'un piège qui attendait de se refermé sur eux et c'était pour cela qu'elle avait cherché des alliés. C'est qu'on apprend dans un gang même si elle n'est pas fermé à d'autres idées. « Il n'est pas question de nous ici, mais de toi. C'est toi qui doit faire un choix, un choix en accord avec ta conscience. Moi, je le respecterais mais si tu fini en prison ici, je n'abandonnerais pas les Cobras à Berkeley. » Les mots de la brune pouvaient paraitre dures, mais ils ne l'étaient pas. Elle se moquait de son choix, cela ne changerait rien à ce qui était en train de naitre en eux. Elle se moquait bien de fréquenter un tôlard ou un homme libre. Il fallait qu'il pense à lui en premier.


Ouvrir un dossier avec son code fédéral ? Mauvaise idée, son code va être tracé et cela pourrait être considéré comme un tentative de corruption. Mais la brune le contredit trop ses dernières minutes pour lui dire. A vrai dire, elle n'en avait même pas eu le temps. Dylan le regarde et alors qu'elle écoute ses mots, elle entend la voix d'un autre avocat capable de les utiliser un à un pour mettre un doute dans l'esprit d'un éventuel jury. Capable de tourner chaque situation à l'avantage de l'adversaire. Mais est-ce qu'elle doit lui dire ? Est-ce qu'il peut l'entendre ? L'avocate en doute. Son père aussi et elle le voit. « Rentrons. On parlera de tout cela demain, je pense qu'on doit d'abord digérer ce qui vient de se passer. Vous pouvez dire que vous êtes trop fatigué pour faire votre déposition aujourd'hui ? Ou choquer ? » Le vieil homme accepte, à vrai dire, il semble conscient de la gravité de la situation autant que perdu alors évidemment, le choc n'est pas autant une excuse que ce que Dylan veut lui faire croire. Notre trio prend ensuite la route de la villa et une fois sur place, le vieil homme se couche. Il a besoin de repos et l'avocate à besoin de parler à son client. « Ca va ? » La belle brune reste dans l'encadrement de la porte, solitaire dans l'âme, elle a hésité avant de monter mais il faut qu'il parle, à coeur ouvert. Rien n'est gagné pour demain et elle a l'intuition que personne ne va leur facilité la tâche. Mais lui, est-ce qu'il en a conscience ?

Tu aimerais avoir la même foi que lui en la justice. Tu aimerais croire qu’elle est comme on veut nous le faire croire, qu’elle est comme dans les bouquins mais tu connais la réalité. Tu as grandi dans une ville qui luttait entre deux gangs sans chercher à savoir qui était les gentils et les méchants. Tout en ayant conscience que tu étais née du côté des méchants. Puis tu as fait des études de droit, le cœur rempli de l’espoir d’une ville meilleure, un espoir en la justice et une soif de la faire régner. A peine une année plus tard, tu comprenais que le système était à l’image du monde. Que l’homme bronzé plein de tatouages irait en prison face au riche blanc parfait, parce que ce n’était pas une question de justice mais une question d’argent avant tout. Que c’était pour cela que les gangs avaient peu de riches, parce qu’il fallait se soutenir face au monde. Ici, c’était pareil, même pire puisque l’homme capable d’avoir du poids dans votre dossier était du mauvais côté de la barrière. Il fallait juste que Killian l’accepte. Mais il  n’est pas prêt et faire passer l’affectif avant le travail ne te correspond pas.. Tu ne sais pas faire cela, c’est assez délicat pour toi parce que tu ne veux pas le repousser. Pourtant, tu estimes que vous ne devriez pas penser à cela, pas maintenant. « Tu es sur le haut d’un château de cartes Killian. Un souffle et tout tombe » Tu n’étais pas d’accord, il lui fallait une protection, un alibi. Les choses n’allaient pas se calmer, ni rentrer dans l’ordre, pas quand une police gérée par un gang ne le souhaite pas. Certes, il connait la justice et il a confiance en ses collègues mais tu connais la corruption et tu t’attends au pire ce soir. Contre le mur puis sur le lit, tu as envie de te laisser aller à ce plaisir charnel mais tu ne peux pas te l’autoriser. Certes, la maison est isolée et en hauteur mais c’est un avantage autant qu’un inconvénient. Ta main sur son torse, tu le repousses avec douceur. Et rapidement ta crainte se confirme avec un premier coup de feu. Tu te redresses aussi vite que possible pour rejoindre ton arme et te coller au mur près du balcon. Si avant tu t’inquiétais pour lui, pas là, là tu as confiance, il sait exactement ce qu’il se passe dehors.

Tu ne peux pas lui reprocher de ne pas te comprendre. Toi-même, tu ne te comprends pas toujours, encore moins avec les hommes, encore moins quand le danger rode. Tu as toujours été comme ça, Dylan. La mission avant tout et tu agis avec lui comme avec un membre des Cobras, comme avec un membre de ta famille. Tu veux le protéger et cela compte bien plus que tes sentiments. On sait tous que c’est ce que tu te dis mais qu’en réalité, il y a une blessure bien plus profonde : la peur de le perdre. Ton père est mort derrière les barreaux, malgré son statut, malgré ses alliés alors un flic, tu ne vont en faire qu’une bouchée et c’est pour cela que c’est si important de penser à cela en premier. Mais tu n’as pas la force de lui dire Dylan, pas la force de te montrer faible dans un moment où on te demande d’être forte. Votre soirée s’abrège plus vite que tu ne l’aurais voulu quand un première balle s’invite dans la maison. Tes reflexes s’activent tout comme ceux de Killian et vous vous mettez en sécurité chacun au bord de la fenêtre, chacun dans un angle de vue différent. Synchronisé sans le vouloir pour courir le périmètre. « C’est déjà fait, j’en ai deux aussi, un derrière le portail et l’autre sur les hauteurs » La demeure est une forteresse, et heureusement, cela va les retenir un petit moment. Contrairement à Killian, tu devines comment on vous a retrouvé, tu imagines bien qu’avec des pions partout le gang adverse n’avait pas eu le moindre mal à vous faire suivre. Et en tant que serpent, tu sais mieux que personne comment on peut se cacher dans les grandes herbes pour paraitre invisible. Tu défends ton territoire, tu n’es pas un sniper mais tu as des années d’entrainements, assez pour savoir manier ton arme. Quand il te confirme que la cavalerie arrive, cela ne calme que partiellement mon angoisse. Tu as très peu confiance en les forces de l’ordre, c’est dans ta nature mais tu constates pourtant que leur arrivé se fait rapidement. Trop rapidement ? « Il savait ? » La surprise se lit sur ton visage. Alors que les tirs s’échangent encore quelques secondes et plus rien. Le calme est de retour. Un calme avant la tempête parce que tu ne t’en sais pas à ta place, Dylan. Tu te sens mal entouré d’autant de flics malgré ta place d’avocate à porter de main. Vous rejoignez l’extérieur, ton arme dans la poche arrière de ton jean –au cas où- et vous apercevez une femme. Une femme étrange, à l’air d’un grand flic qui ne t’impressionne pas vraiment. Elle s’approche de Killian alors que tu restes en retrait, volontairement, méfiante comme toujours. Cette femme ? Ce ton ? Tu ignores a qui tu as affaire ma cocotte.. Elle ne t’impressionne pas, mais tu n’es pas bête au point de lui rentrer dedans non plus même si son comportement t’énerve. Jalouse Dylan ? Peut-être un peu, tu n’aimes pas les héros. Alors tu t’approches d’eux. « Maitre Bryne, son avocate et vous ? » Elle n’a pas besoin d’en savoir plus tant que toi, tu n’en sais pas plus.

Tu sais bien que tu n’as rien de la petite amie idéale, tu es bien consciente que tu as ce petit côté soldat froid parfois qui rend tes relations avec les hommes parfois complexes. Il faut s’accrocher, tu ne donnes pas ton cœur facilement et encore moins à un homme qui pourrait le garder. Il y a une chose chez cette femme que tu n’aimes pas, autre chose que son insigne qui a tendance à te rendre méfiante, elle se veut assurer, presque menaçante et malheureusement pour elle, tu n’es pas une demoiselle en détresse. Ce que vous venez de vivre aurait été traumatisant pour la plupart des gens mais pas pour toi, toi, tu as le réflexe de prendre ton arme, le réflexe de t’en servir aussi. Alors à côté, elle te semble être un obstacle surmontable. « L’erreur est humaine » Phrase toute faite que tu glisses avec plaisir dans la conversation alors que Killian fini par conclure que tout cela n’était une mission. Détail qui te fait sourire, même si au fond, chacun était libre de son passé et certains de tes propres fantômes pourraient venir te hanter un jour. Bien rapidement vous en revenez à vos moutons et à la vitesse de réaction de l’équipe, certes la capitaine avait un faible flagrant pour le beau brun mais tu imagines qu’il en faut plus pour déplacer une telle équipe. « Je sais que l’affaire n’est pas terminé mais j’aimerais que vous me faisiez parvenir les derniers éléments qui pourrait l’innocenté » Hors de question qu’on te mette hors-jeu, ne serait-ce que pour son père. Si Killian a une protection, ce n’est pas le cas du vieux loup de mer. Vous vous éloignez ensuite et tu le suis jusqu’à la chambre où tu te laisses tomber à ses côtés. « Je l’ignore. J’ai envie d’un nous, je ne peux pas prétendre comment tout cela fonctionne mais j’ai envie qu’on essaye. J’aime cette idée mais tu restes un flic et moi une Cobra, ca complique forcément les choses et je ne veux pas qu’un de nous renonce à cela » Tu tournes le regard vers Killian et dépose un baiser sur ses lèvres avant t’entendre un bruit qui vous ramène à la réalité. « Où est ton père ? » Le vieil homme était solide et tu imaginais que vous aviez gardé vos attaquants assez loin pour le protéger mais il restait un homme fragile, un homme entre la vie et la mort à peine quelques heures plus tôt. On est jamais trop prudent et sans le savoir, Killian voit ton côté protecteur en pleine action. Parce que oui, son père reste un cobra. Un des tiens.

Tout ce qui s'était passé ce soir, c'était presque le quotidien quand on dirige un gang, à la descente de flics près. Souvent ils arrivent trop tard ou alors n'arrive pas du tout, refusant de se mêler à ce genre de combat jugé stupide par beaucoup. C'était beaucoup d'émotion et comme tout Cobra qui se respecte, une fois la fin du combat confirmé, tu recherches tes troupes et tu t'assures que tout le monde va bien. C'était pour cela que tu t'inquiétais pour le vieil homme. Sa santé était déjà fragilisé. « Ok, je te fais confiance mais saches que je n'ai confiance en personne d'autres dans cette maison. Surtout pas elle.» Trop parfaite pour être honnête, il faut dire que vouloir marquer son territoire à peine arrivé, c'était osé et tu avais tendance à être dominante dans ce genre d'histoire alors ta réaction était logique. Tu restes sur tes gardes face au FBI, face à "son gang". « Je vais bien Killian.» Un pas en avant et trois en arrière, c'est la danse que tu mènes sans même en avoir consciente Dylan. Guidé par des sentiments dont tu crois avoir le contrôle mais ce n'est qu'une illusion. Killian il te plait, difficile de le nier mais il t'effraie aussi. Enfin ce que tu pourrais faire pour lui t'effrai. L'amour c'est dangereux, tu le sais et tu ne veux pas que te perdre en le trouvant. Tu te laisses pourtant presque au jeu et tu t'allonges sur le lit, dans ses bras. La tête remplie de questions. « Ok pour ce soir, mais demain matin, je veux voir le dossier d'accord ? Tu es peut-être sorti d'affaire mais ton père à toujours ce gang derrière lui et crois-moi, il ne le lâcherons pas. J'ai besoin de toutes les infos pour le mettre en sécurité. » Parce que tu sais qu'il y a peu de solutions pour lui, surtout avec un système local corrompu, tu dois le faire bouger. Reste à voir où mais cela, ça va dépendre du dossier du FBI, tu ne doutes pas que le nécessaire est à l'intérieur pour innocenter Killian mais tu doutes du reste. Et surtout, tu crains que la mort du vieux cobra ne soit qu'un "dommage collatéral", comme les flics aiment tant quand ce dommage est membre d'un gang..

La journée de la veille t'avait épuisé. Tellement qu'il ne t'avait pas fallu beaucoup de temps pour trouver le sommeil. Blotti dans les bras de Killian, tu t'y sentais en sécurité, tiens, encore un nouveau sentiment. Mais étrangement celui-ci n'est plus si nouveaux que cela, cela fait des mois que vous faites équipe, des mois que vous jouez une comédie qui finalement n'en ai plus une. Tu ignores combien de temps, tu as dormi mais quand tu ouvres les yeux, Killian est déjà réveillé. Il est là, devant toi, habillé avec une odeur de café qui flotte dans l'air. Et toi, tu ne dis rien, tu le regardes simplement. Tu aimerais tellement figer cet instant. « Etrangement très bien et toi ? » Tu te redresses et il s'approches de toi pour te voler un baiser que tu lui accordes sans la moindre résistance. Est-ce que tu as envie de plus ? Oui, c'est une évidence mais tu sais aussi qu'être dans une maison qui grouille d'agents du FBI c'est le tue l'amour parfait. Puis Killian t'annonce qu'il a les informations dont tu as besoin et tu ressens un soulagement même si bien rapidement, les affaires professionnels prennent le pas sur le privé. Même si bien rapidement tu réalises que "parler sérieusement" à un coté un peu effrayant et tu te demandes ce qu'il a pu se passer pour que cela devienne si urgent. Est-ce votre conversation d'hier sur vos vies qui l'avait fait réfléchir ? Ou alors autre chose ? Tu n'en sais rien mais pour la première fois depuis longtemps ses mots te tracassent. « J'ai le droit à un café lieutenant ? » Tu le dis sur le ton de la taquinerie mais tu es sérieuse. Sans caféine, elle peut-être mauvaise notre belle cobra et vu l'entourage du jour, il vaut mieux qu'elle puisse gérer ses nerfs. Elle se lève ensuite et attrape ses vêtements sur la chaise avant de rejoindre la salle de bain pour se changer. Une dizaine de minutes plus tard, elle est prete. Prête à affronter ce qu'il faut sans savoir quoi. « Je prends ma vraie peau ou celle qui plait à tes copains ? » Autrement dit, un blouson de cuir noir avec un serpent sur le dos ou la veste de costume de l'avocate. Les deux te représentent, les deux sont une partie de toi qui se partagent ton esprit selon les moments. En réalité, le cobra est bien souvent un caméléon dans ton monde.

Tu déposes un baiser dans le creux de ces lèvres pour le remercier. Tu en a bien besoin pour sourire aux flics qui vous attendent en bas et ranger l’impulsivité du serpent en toi. Il faut que tu sois l’avocate, calme, posé, maligne, changeant de peau si besoin pour mieux te camoufler dans les grandes herbes. « Je pensais le faire dans un endroit plus .. privé, je ne leur fais pas confiance » Evidemment que tu lui étais reconnaissante pour cette clé et les dossiers qu’elle contenait puisqu’elle allait te permettre de mettre en sécurité l’un des tiens mais aussi de t’aider ton allié à prendre le dessus sur cet ennemi commun. Tu t’installes cependant à ses côtés quand il décide d’ouvrir la clé dans votre chambre, et tu as l’impression d’entrer dans son intimité. C’est presque effrayant de voir autant de détails, sur lui mais aussi sur toi. Le seul point positif c’est que les images semblent montrer l’image qu’un couple et non d’une alliance pour la vérité mais ce n’est pas cela qui compte. Les photos défilent et si les visages sont inconnu pour toi, ce n’est pas le cas de l’histoire. Tu n’as pas de détail sur sa vie avant Berkeley, juste un drame qui est en train de se dessiner sous tes yeux alors tu poses ta main sur son bras, signe de soutien surement maladroit. « Attend. Laisse-moi ta place un instant. » Ce n’est qu’un détail qu’il n’a probablement pas vu mais parmi les dossiers sur cette clé, il y a avait un nom que tu avais repéré naturellement : celui de ta mère. Tu parcours le dossier sans trop que tu saches où les documents veulent en venir, la mort de ta mère était vraiment un accident ? Bref, il était clair que la clé allait finir dans la poche de ton blouson, tu n’en avais pas fini avec elle mais c’était Killian qui t’inquiétais et tu devais le calmer, lui faire entendre raison. « Donne-moi tes clés. Je conduis. C’est plus prudent » Tu enfiles ton blouson et lui tend la main, il n’est pas état de conduire et il le sait. Puis c’est ensemble que vous prenez la fuite, non pas en direction de l’adresse mais d’un bar. Agir oui, mais il faut le faire bien, un gang ce n’est pas un homme, c’est une famille, vous devez assurer vos arrières. « Tu me fais confiance ? » Tu attends sa réponse, persuadé que ton plan ne va pas lui plaire. « On doit passer par le bar des WhiteWarms avant. »

Il y a tellement de questions sans réponse sur cette clé ou alors de réponses qui n'ont pas de sens. Pourquoi il s'en sont pris à lui ? A ses proches ? Tu ignorais qui était sur les photos mais tu n'étais pas stupide Dylan, tu voyais bien l'état dans lequel il était. Elle comptait. Elle a réveillée en lui une part sombre dont tu n'avais pas connaissance et dont tu ne savais pas quoi penser. Ou plutôt comment gérer même si avec un gang sous ta coupe, tu avais plutôt l'habitude des excès de colères et de l'impulsivité. Vous voulez jusqu'au bar où tu te gares naturellement. « Que tu restes dans la voiture ? A attendre gentillement je suppose ? » Tu lui souriais, tu ne le croyais pas, il était trop énervé pour être patient. Et tu étais presque certaine qu'il était capable de démarrer la voiture même sans clé. « Ils savent qui nous sommes. Ils savent que si je te conduis à eux, c'est parce que je te fais confiance. On parle souvent des guerres de gang mais il y a des familles aussi. J'ai confiance en eux, ils ont confiance en moi. » Et c'était cela depuis des années, le fait qu'il garde un oeil sur le père du jeune homme alors que les deux leaders de l'époque était mort en était la preuve et puis, il y avait surtout cet ennemi en commun. Et ça, c'est la meilleure raison pour s'allier. « Je ne veux pas arriver là-bas dans une heure et retrouver ton corps sur le sol, Killian. » Son coeur et son esprit était retourné mais tu trouvais que c'était le bon moment pour le dire. A voir si c'était assez important pour le faire rester encore un peu. « Je vais te demander de leur faire confiance. Ils connaissent l'ennemi par coeur, mais en comme tu le sais, si on se bat avec eux, la confiance doit être réciproque. » Autrement dit, ce qui va être dit, fait ou avouer ne devra pas finir sur un dossier du FBI mais au vu des révélations, tu te dis que ce n'est qu'un détail. Non ?