Un appel de ta mère, c'était le genre de miracle que tu avais arrêté d'attendre et pourtant, de temps en temps, ton téléphone s'allumait pour t'annoncer un message de leur part. Avec les événements récents, tu étais plutôt rassurée de savoir que tout allait bien parce que tu les connaissais tes parents, ils se moquaient bien des conseils de confinements. C'était des aventuriers, des vagabonds, ils ne restent jamais au même endroit bien longtemps alors dans leur camping car pendant plusieurs jours, tu n'y avais pas cru une seconde. Mais ce message n'était pas aussi anodin qu'on pourrait le croire puisqu'à l'intérieur ta mère te glissait que ta cadette parlait de venir sur Melbourne. Tu étais plus que ravie de l'apprendre même si tu ne pouvais pas cacher une certaine angoisse. Tu supposais que tout comme Dario et Lewis, ce qu'elle savait de ton départ était flou. Elle aussi avait dû se sentir abandonné et c'était encore pire quand on savait que vous n'étiez que deux filles dans la famille Walker. Les garçons pouvaient se soutenir mais pas vous, tu n'avais pas pu jouer le rôle de la grande sœur pour ses premières peine de cœur. Tu n'étais pas là pour l'aider à choisir la robe de son bal de promo ou la conseiller sur son maquillage. Tes absences te tourmentaient et tu imaginais que pour elle c'était encore pire. Mais tu gardais l'espoir que ce n'était pas trop tard non plus. Quoiqu'il en soit, tu serais là pour elle et c'était ce que tu avais répondu à ta mère sans savoir si elle allait transférer le message à ta cadette ou non. Tu étais dans tes pensées que tu avais rejoins le centre de la ville, les boutiques se remplissaient de nouveau malgré la méfiance des gens et de ton côté, tu étais là dans un but bien précis. Tu voulais profiter de ce virus pour en faire quelques choses de bien et expliquer aux enfants tout cela. Mais il te fallait du matériel, tu n'aurais jamais pensé que tout irait si vite. Tu n'aurais jamais pensé voir cette chevelure blonde aujourd'hui. Tu hésites, tu as quittés un bébé et là, c'est une femme alors est-ce bien elle ? Ou est-ce ton imagination ?
Il n'y a pas si longtemps, Soraya a quitté Melbourne pour commencer une nouvelle vie ailleurs. Elle a même commencé des études, mais ne les a pas terminées. Pourquoi ? C'est une bonne question à laquelle la jeune femme elle-même n'a pas de réponse. Peu après son départ, elle a reçu un message de ses parents, qui avaient vendu leur maison pour partir en voyage. Super, a été la première pensée de Soraya. La blonde n'attend rien de ses frères et soeurs, elle se sent de toute façon abandonnée par eux. Pourtant, la jeune femme revient à Melbourne, même si elle ne sait pas vraiment pourquoi. Soraya n'était pas encore à Melbourne depuis longtemps lorsqu'elle a reçu un autre message de sa mère. Un message de Dana, qui lui a été transmis par sa mère. Alors que la jeune femme marche lentement dans les rues, elle voit soudain une personne qui lui semble très familière. Le destin veut-il que la blonde rencontre sa sœur aujourd'hui, ici et maintenant ? Soraya ne sait pas si elle est mentalement préparée à cela. Et encore moins de savoir quoi dire. Juste bonjour ? Peut-être, demander comment elle va. Comme de longues réflexions ne changeront rien de toute façon, Soraya décide d'approcher la jeune femme. « Dana ? Est-ce vraiment toi ? » Soraya espère qu'elle ne s'est pas trompée et qu'elle s'est adressée à une inconnue.
Ta soeur avait bien plus de courage que toi. Alors que toi, tu hésitais à te lancer, elle venait de foncer en te demandant directement si tu étais bien sa soeur. Pourtant, toi aussi, tu avais beaucoup changé depuis la dernière fois. Si elle était devenue une femme, tu en étais devenue une aussi. Tu n'étais plus aussi rondelette que quand tu l'avais quitté mais surtout, tu étais bien mieux dans ta peau et étrangement, le fait qu'elle te reconnaisse te touchait profondément. Tu lui souriais en hochant la tête tout en tentant de ne pas avoir l'air ridicule mais tu sais que tu es trop sentimentale. « Soraya. C'est incroyable .. Tu, tu es magnifique » Ton instinct voudrait la prendre dans ses bras, voudrait lui dire ce que tu as sur le coeur mais tu sais que tu dois prendre ton temps. Si oublié le passé avait finalement été assez simple avec Dario, elle était différente. Elle était beaucoup plus jeune quand cette histoire avait débuté et tu ignorais comment son regard d'enfant avait vécu tout cela. « Maman m'a dit que tu étais en ville, mais je ne pensais pas te voir. Tu vas bien ? » Question banale pour la plupart des gens mais question tellement importante pour toi. Entre les années passées et ce virus dont la ville se remet doucement, tu avais besoin d'entendre qu'elle allait bien. Besoin de savoir que ton absence n'était pas si grave, parce que tu es comme ça, Dana, tu prends les choses à coeur. Souvent beaucoup trop d'ailleurs.
Soraya a décidé de laisser le passé être le passé. Il y a des gens qui ne comprennent pas cela, mais pour la blonde, c'est le mieux qu'elle peut faire. Même si pardonner n'est pas facile, la jeune femme essaiera quand même. Dana doit être surprise que Soraya la reconnaisse. Elle n'était pas sûre de son apparence, mais les yeux... personne ne peut changer ses yeux. « Soraya. C'est incroyable .. Tu, tu es magnifique » Bien sûr, toute l'histoire était difficile à comprendre pour Soraya, la blonde était encore très jeune à l'époque. « Merci. » La jeune femme décide de répondre. Elle ne savait pas vraiment comment réagir. Bien sûr, Soraya pouvait s'attendre à rencontrer sa fratrie, mais si vite et si peu préparée ... même si ce n'était que sa soeur... Un court soupir se fait entendre de sa part. « Maman m'a dit que tu étais en ville, mais je ne pensais pas te voir. Tu vas bien ? » Pourquoi Soraya ne s'étonne-t-elle pas que sa mère a prévenu sa sœur ? Même si beaucoup de choses se sont passées ces dernières années, elle ne veut pas vivre éternellement dans le passé. Peut-être qu'un nouveau départ peut être pris ici et maintenant. « Je ne suis pas surprise qu'elle te l'ait dit. Je vais bien, en fait, et toi ? Quoi de neuf ? Cela fait longtemps... » Non, Soraya n'évoquera pas le passé. Bien sûr, Soraya aimerait aussi savoir ce qu'est devenu Dario. Mais la blonde n'est pas sûre de pouvoir demander cela. Ne serait-ce pas étrange venant d'elle ?
Ce que tu ressentais était étrange, c'était un mélange de joie et d'angoisse. Tu avais le sentiment d'être face à une inconnue mais tu ne pouvais ignorer que c'était également ta petite soeur. Enfin si tu méritais encore de l'appeler ainsi. On ne peut pas vraiment dire que tu avais été ce qu'une soeur doit être. Elle était si jeune quand ta vie a dérapé, elle ne t'avait pas vu tenir ce rôle que tu avais eu pour tes frères. Est-ce que quelqu'un venait à ses spectacles ? Est-ce que quelqu'un l'aidait à faire ses devoirs ? Tes parents ne l'avaient jamais fait, pour personne mais tu espérais malgré tout qu'il est fait un effort pour elle, sans vraiment y croire. « Moi je l'étais, depuis qu'ils ont quittés Melbourne, j'ai très peu de nouvelles de leurs parts » Et tu en souffres mais cela tu ne lui diras pas, pas tout de suite en tout cas. Ta relation avec tes parents est particulière, peut-être parce qu'ils ne sont rien de ce qu'on imagine quand on entend le nom parents. Les tiens sont des courants d'air qui ont toujours rêvé de liberté alors ce n'est pas surprenant qu'à la majorité de Soraya, il est pris la fuite. « Ca va aussi, merci. Beaucoup trop longtemps » Tu lui souriais, tu étais nostalgique et puis tu décidais de prendre ton courage à deux en mains en te disant qu'au pire, elle te dirait simplement "non". Et que même si ses trois lettres pouvaient te faire du mal ne rien dire serait un regret parce que tu le sais, c'est une Walker, elle est là aujourd'hui mais personne ne peut dire où elle sera demain. « Tu aurais le temps pour un café ? »
Soraya ne sait pas si sa sœur se soucie de ce qu'elle a fait ces dernières années. Ou alors elle s'en fichait tout simplement. La jeune femme aurait eu besoin de sa sœur au cours des dernières années. Surtout à l'époque où elle a eu son premier gros chagrin d'amour. Le fait que personne n'était là pour ses spectacles ne la dérangeait pas vraiment. Du moins, c'est ce que la blonde essaie de se faire croire. Ses parents ne l'ont jamais aidée à étudier, mais elle a quand même réussi à tout faire correctement. Soraya, bien sûr, a entendu dire que ses parents n'étaient pas mieux avec la fratrie. La blonde n'était pas vraiment surprise que sa mère ait contacté Dana pour lui dire que Soraya était venue à Melbourne. Mais pour sa sœur, cela semble avoir été une surprise. « Moi je l'étais, depuis qu'ils ont quittés Melbourne, j'ai très peu de nouvelles de leurs parts » La jeune femme n'en est pas surprise. La jeune femme espérait que ses parents n'avaient que des problèmes avec les enfants. Cependant, elle a souhaité que ses parents s'entendent mieux avec les enfants adultes. « Je dois admettre que je suis un peu surprise, car je pensais qu'ils avaient un meilleur contact avec vous maintenant que vous êtes des adultes. J'espérais qu'ils ne s'entendaient seulement pas avec nous quand nous étions enfants. » La blonde est toujours surprise par ses parents. Mais malheureusement, c'est rarement positif. Soraya trouve dommage qu'elle n'ait pas eu beaucoup de temps avec sa sœur auparavant. Mais tout cela, c'était il y a longtemps. « Ca va aussi, merci. Beaucoup trop longtemps » Est-ce qu'elle a manqué à Dana autant qu'elle lui a manqué ? Même la colère ne peut dissimuler la tristesse. Un sourire apparaît brièvement sur les lèvres de la jeune Walker. La jeune femme serait heureuse si elle pouvait enfin se rapprocher à nouveau de sa famille. Mais elle a peur que Dana s'inspire de ses parents et ne reste pas longtemps au même endroit. « Tu aurais le temps pour un café ? » La surprise est immédiatement visible sur le visage de la blonde. « Bien sûr que j'ai le temps. Il suffit de me donner une heure et un endroit. » Dit Soraya, en souriant. Même s'il sera étrange pour la jeune femme de passer du temps avec sa sœur.
« Ce sont des électrons libres depuis toujours, avant ils étaient bloqués à la maison pour nous, maintenant, plus rien ne les retient » Tu haussais les épaules, tu as toujours beaucoup plus souffert du comportement de tes parents que tu voulais bien l'admettre. Tu te souviens que petite, tu regardais les autres petites filles lors des spectacles, leurs parents étaient toujours là, parfois, ils participaient même pour faire les costumes ou le décor alors que les tiens ne le faisaient pas. Ils ne voyaient pas l'intérêt de se forcer mais avec les années, tu as compris que ce n'était pas contre toi. Ni contre tes frères et soeurs, ils sont simplement comme ça, ils font ce qu'ils ont envie. C'était pour qu'ils ne vivent jamais cela que toi, tu allais à tous ses spectacles d'enfants, accompagné de Sean bien entendu. « Nos échanges se limite à quelques messages de temps en temps, tu as plus de nouvelles, toi ? » Ta question ne se voulait pas indiscrète. Et tu n'étais pas jalouse de ta cadette, malheureusement tu avais appris te faire une raison sur le manque de maturité de vos parents mais tu avais juste l'espoir que ta cadette ne soit pas totalement seule. Tu savais qu'elle avait peu de contact avec vos frères, enfin avec Dario et Sean, le troisième étant reparti on ne sait où. Alors, tu ne voulais pas qu'elle soit totalement seule. Tu avais hésité une seconde avant de lui proposer un café, tu ne savais pas à quel point elle t'en voulait pour tes choix passés, ni même ce qu'on avait pu lui dire sur tout cela. Dario ne savait rien, c'était toi qui lui avais appris la vérité sur ton départ, un départ précipité et brutale pour lui. Soraya était encore plus petite à l'époque, elle devait encore avoir moins compris et cela te brisait le coeur. Tu espérais qu'elle accepte, parce qu'elle devait connaitre la vérité et peut-être te comprendre. Ce choix serait le sien mais peu importe, au moins, elle aurait la vérité entre les mains. « Maintenant ? Ou alors, dans la semaine ? Je termine à 16h tous les jours » Tu lui souriais, en réalité, tu étais prête à la rejoindre quand elle le voulait et où elle le voulait, cela t'importait peu.
« Ce sont des électrons libres depuis toujours, avant ils étaient bloqués à la maison pour nous, maintenant, plus rien ne les retient » Sa sœur a raison sur ce point. Parfois, la blonde se demandait pourquoi ses parents avaient des enfants. Au début, Soraya ne pouvait pas comprendre pourquoi ses parents sont comme ils sont, mais maintenant elle les comprend vraiment mieux. « Tu as raison sur ce point. » La blonde ne sait pas vraiment comment étaient ses parents avec ses frères et sœurs, elle était juste trop jeune pour cela. Mais la curiosité de Soraya est très grande. Peut-être leurs parents contactent-ils Dana plus souvent maintenant. « Nos échanges se limite à quelques messages de temps en temps, tu as plus de nouvelles, toi ? » La surprise est visible sur le visage de la jeune femme. Soraya n'a pas eu la vie facile, même si elle sait que ses parents ont fait de leur mieux. Ils ne pouvaient tout simplement pas faire mieux. Mais la blonde n'a pas non plus beaucoup de contacts avec eux. « Pas vraiment non plus. Quelquefois, je reçois des nouvelles d'eux. C'est dommage tout court. » Soraya ne pouvait peut-être pas compter sur sa famille, mais la blonde avait d'autres personnes dans sa vie. La jeune femme ne peut pas vraiment se rappeler quand sa fratrie est partie, même si elle s'est souvent demandée plus tard si c'était de sa faute. D'autant plus que la blonde est heureuse que Dana veuille faire quelque chose avec elle. Même si ce n'est que pour un café. « Maintenant ? Ou alors, dans la semaine ? Je termine à 16h tous les jours » En ce moment, Soraya a beaucoup de temps libre. Comme elle a interrompu ses études et n'a pas encore de travail, elle ne sait souvent pas quoi faire de son temps libre. « On peut y aller tout de suite, je suis libre. » Dit la blonde avec un sourire sur les lèvres.
« C'est certain..» Tu faisais une petite moue, voir que tes parents n'étaient pas plus attentif à ta cadette qu'ils l'avaient été avec les autres te blessaient. Ou plutôt cela faisait ressortir ta culpabilité. Tu t'en voulais encore plus de l'avoir laissé seule avec eux. Tu savais que les garçons n'étaient pas partis tellement longtemps après toi alors la pauvre devait elle aussi avoir grandie comme un électron libre. Tu espérais qu'elle n'est pas quittée le bon chemin pour attirer leur attention, tu sais que sauf de mauvaises habitudes cela ne lui aurait rien apporté. Alors, tu ne voulais pas être trop brute. Tu savais que tu étais beaucoup trop protectrice, beaucoup trop attentive parfois, Dario ou Lewis en avait l'habitude mais pas Soraya et tu ne voulais pas qu'elle se sente prise au piège. Tu étais contente qu'elle accepte ce café, encore plus que ce soit tout de suite, tu étais vraiment curieuse d'en savoir plus sur ta cadette. De la découvrir, d'apprendre à la connaitre et qui sait, peut-etre qu'elle aura quelques points communs avec toi ? « Super, si ça te convient, il y a un petit café pas très loin » Tu lui souriais tout en prenant soin de l'attendre pour rejoindre le chemin du café. C'était assez délicat, vous aviez des tonnes de choses à vous dire et tu ne savais pas par où tu devais commencer. « Je ne savais pas trop ce que tu voulais, ce qui comptait mais quand nos parents ont vendu la maison, j'étais déjà en ville et j'ai récupéré quelques trucs dans ta chambre. Le carton est chez moi, si tu veux le récupérer »
« C'est certain..» Soraya peut immédiatement voir sur le visage de sa sœur qu'elle espérait que ses parents auraient été différents avec Soraya. La blonde ne veut pas que sa sœur se sente coupable. Dana n'aurait rien pu faire. La jeune femme n'a pas eu une vie familiale normale, mais qu'est-ce qui est normal ? Soraya a dû grandir très tôt, ce qui n'était pas forcément une bonne chose. La blonde est bien sûr heureuse d'avoir enfin retrouvé sa fratrie, même si ce n'est que Dana, mais elle a peur de faire quelque chose de mal. C'est peut-être une bonne chose qu'elles prennent un verre ensemble. Soraya espère vraiment que les deux s'entendront bien. « Super, si ça te convient, il y a un petit café pas très loin » Au début, la blonde manque d'assurance, mais elle suit immédiatement sa sœur. « On peut y obtenir tout type de café ? » La jeune femme aime toujours essayer de nouvelles versions. Mais jusqu'à présent, le café au lait est l'un de ses préférés. « Je ne savais pas trop ce que tu voulais, ce qui comptait mais quand nos parents ont vendu la maison, j'étais déjà en ville et j'ai récupéré quelques trucs dans ta chambre. Le carton est chez moi, si tu veux le récupérer » Pour être honnête, Soraya ne sait pas si elle voulait vraiment garder quelque chose. Peut-être, quelques photos, espérons qu'elles étaient encore dans sa chambre. La blonde en n'est pas sûre. Mais de cette façon, la jeune femme a au moins la chance que quelque chose ait été sauvé. Elle était sûre que ses parents auraient vendu la maison avec tout ce qui s'y trouvait encore. « Merci. Je ne suis pas certaine que j'aurais pu sauver certaines de mes affaires si tu ne l'avais pas fait. » Elle était plus que reconnaissante envers sa sœur - cela se voyait très bien sur son visage. « Es-tu en contact avec quelqu'un d'autre de la famille ? » En fait, elle veut savoir comment vont ses frères, mais elle n'ose pas vraiment demander. Même si personne n'a pris la peine d'être là pour Soraya à l'époque, c'est toujours de la famille. Mais on peut voir sur son visage qu'elle est blessée.
Prendre un café entre soeurs, au fond, c'était tout à fait banale mais pas pour vous. Pour vous c'était une nouveauté, vous ne l'aviez jamais fait puisqu'on ne pouvait pas dire que vous étiez vraiment proche, ni que vous vous connaissiez vraiment, ce que tu regrettais sincèrement. Vous étiez les deux seules filles de la fratrie, vous auriez dû vous serrer les coudes face aux garçons mais erreurs de planning, vous n'en avez pas vraiment eu l'occasion. « Oui, enfin presque » Tu deviens bien avouer que tu n'avais jamais lu la carte avec beaucoup d'attention puisque tu avais ton indétrônable café à la vanille dans ce bar mais tu savais qu'il proposait plusieurs genres de café, plusieurs associations possibles. « Ou si tu préfères, je crois qu'il y a un Starbuck plus vers le centre ? » Peut-être que la blondinette avait ses habitudes dans cette chaine, tu dois avouer que tu y vas parfois toi aussi, mais souvent les prix te ralentissent. Sauf que là, c'était pour ta petite soeur alors peu importe les prix, tu irais là où elle voudrait. Sur le chemin, tu lui parles de ce carton avec quelques affaires que tu as chez toi. Et tu es bien obligé d'avouer que tu l'as connaissais mal, tu avais pris quelques affaires dans trop savoir si c'était des choses qu'elle aimait vraiment ou si elle aurait préféré garder autre chose que tu avais laissé partir. « Tout a été très vite, enfin, je me doutais bien que maman et papa n'allait pas rester en ville mais en un mois la maison était vendu et il n'y avait que Sean et moi en ville donc on a tenté de sauver quelques-unes de vos affaires. » Tu haussais les épaules, vos parents te faisaient honte parfois. Cette maison était celle de votre enfance, celle de vos souvenirs et une fois de plus, il avait tout balayé sans vous demander votre avis. « Oui, je n'ai jamais vraiment quitté Sean et Dario est de retour en ville depuis quelques mois, il est fiancé. Quant à Lewis, il est passé, il y a quelques mois et il est reparti, j'ai assez peu de nouvelles de lui. » Tu aimerais lui dire qu'ils sont probablement impatient de la revoir parce que tu les connais assez pour savoir que c'est le cas mais tu ne veux pas lui mettre la pression. Tu sais qu'elle pourrait disparaitre aussi vite qu'elle est arrivée.
Même si Soraya ne l'admet pas, elle devient de plus en plus nerveuse avec chaque, seconde qui passe. La blonde aime les cafés, surtout elle aime goûter de nouvelles variétés de café. Pour cette raison, la jeune femme est curieuse de savoir ce que sa sœur va lui répondre. « Oui, enfin presque » Peut-être que Dana n'a jamais regardé la carte de plus près, ce qui est tout à fait possible. « Ou si tu préfères, je crois qu'il y a un Starbuck plus vers le centre ? » La plupart des jeunes aiment aller au Starbucks, mais pour la blonde, un café normal suffit. « Nous n'avons pas besoin d'aller au Starbucks. Pour être honnête, je pense que c'est trop cher là-bas. » Admets la jeune femme. Elle espère que sa sœur ne lui en tiendra pas rigueur. Soraya est reconnaissante à sa sœur d'avoir sauvé certaines de ses affaires. « Tout a été très vite, enfin, je me doutais bien que maman et papa n'allait pas rester en ville mais en un mois la maison était vendu et il n'y avait que Sean et moi en ville donc on a tenté de sauver quelques-unes de vos affaires. » La blonde est heureuse d'apprendre que Sean était là pour l'aider. Au moins, elle n'était pas toute seule. Soraya a du mal à pardonner à ses parents d'avoir vendu la maison comme ça. Mais elle n'a pas été surprise que la maison soit vendue aussi rapidement. « Je suis soulagée d'entendre que tu n'étais pas seul. Mais la maison s'est vendue rapidement, ce qui est surprenant. Mais je vous suis très reconnaissante à tous les deux. » Un sourire apparaît immédiatement sur ses lèvres. Avec cela, Dana a déjà répondu à la question de savoir si elle a toujours du contact avec les frères. « Oui, je n'ai jamais vraiment quitté Sean et Dario est de retour en ville depuis quelques mois, il est fiancé. Quant à Lewis, il est passé, il y a quelques mois et il est reparti, j'ai assez peu de nouvelles de lui. » Cela rend Soraya triste de ne pas avoir découvert plus tôt les fiançailles de Dario. Mais peut-être que la blonde est aussi à blâmer elle-même. Elle aurait pu essayer d'entrer en contact avec ses frères et sœurs. Personne ne lui a interdit de le faire. Que Dana est toujours en contact avec Sean, sa sœur vient de le mentionner. Ainsi, Lewis est le seul qui ne soit pas dans la région. Soraya aurait été heureuse de revoir tout le monde. D'autant plus que la blonde n'a jamais vraiment eu de contact avec eux. « Alors, tu peux me parler d'eux. Comme je n'ai jamais vraiment eu la chance de les connaître. » Soraya espère que Dana acceptera de lui dire quelque chose à leur sujet.
Tu avais vraiment envie de faire plaisir à ta petite soeur, c'était une Walker alors pour toi, elle était comme un petit oiseau fragile et il te suffirait de faire geste trop brusque pour qu'elle s'envole. Parce que tu es née dans une famille de vagabond, une famille qui parcourt le monde mais tu dois te rendre à l'évidence, tu ne connais pas ta soeur. Tu ne sais pas ce qui pourrait lui plaire ou la blesser alors tu avances prudemment. « Je suis d'accord avec toi, les prix sont un peu excessif pour des mélanges à la caféine.» Tu lui souriais, il était vrai que la maison de vos parents c'était vendu très vite. Est-ce qu'ils l'avaient bradés ? Ou alors les visites avaient débutés bien avant ce qu'ils vous ont dit. Rien n'était impossible avec eux mais cela ne te surprendrait pas. Tu savais à quel point ils avaient envie de changer d'air, de prendre la route pour de nouvelles aventures. Il y avait eu peu de visites avant que la vente ne soit signés et en moins d'un mois, ils avaient achetés le camping car et pris la route. Tout avait été très vite, trop vite alors récupérer des affaires pour tes cadets avaient été comme une évidence. « Ce n'est pas grand-chose, tu sais, juste un carton avec quelques affaires, je ne savais pas trop à quoi tu tenais. Et oui, depuis mon accident, Sean n'est jamais très loin c'est vrai » Il t'avait mis dans sa valise quand il était parti à Sydney puis c'était ensemble que vous aviez décidé de revenir, fusionnel comme toujours. Aujourd'hui encore, tu étais proche de ton ainé même si la vie faisait que vous ne pouvez plus vous voir autant qu'avant. « Oui bien sûr, mais je suis certaine qu'ils seront très heureux de te voir. » Tu ne savais pas vraiment la relation qu'elle avait avec les garçons de la famille. Sean était parti avec toi donc, tu devinais qu'ils ne se connaissaient pas mieux que vous deux. Dario t'avait dit avoir peu de nouvelles, quant à Lewis, tu n'en savais absolument rien. Mais tu avais la chance de les connaitre sur le bout des doigts ou presque. Tes retrouvailles avec Dario étaient encore assez récente. « Ils sont tous très différents. Sean est un homme d'affaire comme on l'imagine, un peu le contraire de nos parents. Dario travaille dans le médical, il est ambulancier et il s'est fiancé récemment avec une demoiselle qu'il a rencontré en France. Quant à Lewis, c'est toujours le même blagueur mais il s'est un peu coupé de nous il y a quelques semaines et il parait qu'il a quitté la ville, je crois que sa copine vient de rompre. » Tu lui parlais avec sincérité, vous n'étiez que des êtres humains après tout.
La jeune femme boit généralement son café à la maison, car elle peut le rendre aussi fort que la blonde l'aime. En outre, c'est moins cher à la maison. « Je suis d'accord avec toi, les prix sont un peu excessif pour des mélanges à la caféine.» Soraya est surprise qu'elle et sa sœur soient d'accord. Mais cette surprise lui plaît beaucoup. Peut-être que les deux ont quelque chose en commun après tout. « Alors, on va dans un petit café normal ? C'est aussi un excellent endroit pour parler. » Le fait que sa maison natale ait été vendue si rapidement rend la blonde quelque peu triste. La blonde a toujours pensé qu'il peut s'écouler plusieurs mois avant qu'un tel objet ne soit vendu. C'est pourquoi elle est si surprise. La jeune femme espère que les quelques choses qui étaient importantes pour elle ont été sauvées. « Ce n'est pas grand-chose, tu sais, juste un carton avec quelques affaires, je ne savais pas trop à quoi tu tenais. Et oui, depuis mon accident, Sean n'est jamais très loin c'est vrai » Soraya regrette parfois de ne pas avoir eu la chance de grandir avec sa fratrie. Non pas qu'elle n'aimait pas ses parents, mais ce n'était pas la même chose. De quel accident sa sœur parle-t-elle ? Pendant un moment Soraya, semble perdue. « Désolée, je suis vraiment blonde parfois. Accident ? » Soraya ne sait pas vraiment comment demander. La crainte que sa fratrie ne veuille rien avoir à faire avec elle lui fait peur. « Oui bien sûr, mais je suis certaine qu'ils seront très heureux de te voir. » Lewis est le seul à se rapprocher de son âge. Mais à l'adolescence, elle ne voulait pas passer beaucoup de temps avec lui, ce que la blonde regrette aujourd'hui. « Je l'espère aussi. Disons que je serais heureuse de... de mieux vous connaître. » La blonde est réticente à l'admettre. La jeune femme est heureuse de tout ce qu'elle peut apprendre de sa fratrie. « Ils sont tous très différents. Sean est un homme d'affaire comme on l'imagine, un peu le contraire de nos parents. Dario travaille dans le médical, il est ambulancier et il s'est fiancé récemment avec une demoiselle qu'il a rencontré en France. Quant à Lewis, c'est toujours le même blagueur mais il s'est un peu coupé de nous il y a quelques semaines et il parait qu'il a quitté la ville, je crois que sa copine vient de rompre. » Soraya écoute attentivement ce que Dana lui raconte. À première vue, tout le monde, sauf elle, semble avoir fait quelque chose de sa vie. La jeune femme a abandonné ses études pour la simple raison qu'elle avait peur de ne pas être assez bonne. Ou peut-être a-t-elle simplement choisi la mauvaise matière. Mais elle trouve amusant qu'un de ses frères soit également actif dans le domaine médical, alors ils ne sont probablement pas aussi différents que la blonde le pensait jusqu'à aujourd'hui. « Je suppose que nous ne sommes pas tous aussi différents que je le pensais jusqu'à aujourd'hui. » Admets la blonde avec un sourire sur les lèvres.
Durant ta jeunesse, tu avais fait plusieurs erreurs. Mais la plus grosse avait été de tellement vouloir que tout soit parfait pour les autres que tu avais fini par t'oublier. Quand ta vie avait changé, quand ton corps n'était pas devenu aussi parfait que celui des autres filles, tu avais caché ta peine derrière plusieurs gourmandises. Et tu étais rentrée dans un cercle vicieux, tu manges pour oublier qu'on se moque de toi. On se moque de toi parce que tu manges, tu ne trouvais pas de sortie, pas d'issue avant lui. Ce "lui" que tu pensais être ton ami, mais qui ne l'était pas. Ce "lui" qui t'avait servi le coup de grasse. Tu ne savais pas ce que tes parents avaient dit sur l'accident, comment il avait justifié à tes cadets que tu n'étais plus là. Dario n'avait rien su mais il était probablement le plu sensible de la famille. Lewis ne t'en avait jamais reparlé, comme si ce sujet était trop compliqué pour lui, il faut dire qu'il a toujours été le petit rigolo de la bande. Et puis, il y a Soraya, elle était encore tellement petite que tu doutais que la vérité lui est été rencontrée. Est-ce que c'était le bon moment pour tout lui dire ? Tu aurais préféré le faire assise autour d'un café mais c'était maintenant que tu avais lâché le fameux mot sans le vouloir. Maintenant qu'elle te demandait des explications. « Je pense plutôt que papa et maman ne t'ont rien dit. Mais j'ai eu un petit souci à la fin du lycée, j'ai en quelque sorte .. Perdu le contrôle. » Tu lui montres tes poignets qui portent encore les marques du cutter qui avaient traversé tes veines. Les cicatrices étaient bien cicatrisées, mais la blessure te hantait encore parfois. « C'est pour ça, que je suis partie avec Sean à Sydney. Et si tu savais comme je suis désolé. » Dario t'avait dit qu'il avait ressenti ton abandon, qu'il en avait souffert et que c'était à cause de cela que vous aviez laissé les années vous séparez. Est-ce que c'était pareil avec elle ? Probablement, vous n'étiez pas proche aujourd'hui et c'était uniquement de ta faute. « Tu es à la maison maintenant, on sera là pour toi » Tu lui souriais, tu te voulais rassurante mais tu l'as voyais comme un petit oiseau fragile et tu craignais le geste brusque qui allait lui permettre de s'envoler et de peut-être ne jamais revenir vers vous, vers toi. « Nous sommes complémentaires, différent et semblable à la fois et je ne te connais malheureusement pas assez pour le confirmer mais je suppose que tu es comme nous » Vous arrivez enfin devant le café en question. Le petit carillon résonne pour indiquer votre entrée et tu te diriges naturellement vers une table un peu plus loin, proche de la fenêtre. Assez rapidement, une serveuse vous dépose des cartes avec les divers boissons proposées. « Quelque chose te tente ? »
Soraya ne sait pas grand-chose sur sa famille. Ses parents lui ont beaucoup caché. Les deux ont sûrement toujours eu de bonnes intentions, mais la question de savoir si cela a toujours été le meilleur à faire est une autre question. Qu'est-ce que ses parents lui ont caché ? Peut-être que Dana peut clarifier les choses. « Je pense plutôt que papa et maman ne t'ont rien dit. Mais j'ai eu un petit souci à la fin du lycée, j'ai en quelque sorte .. Perdu le contrôle. » Soraya regarde sa sœur avec confusion. Mais de quoi parle-t-elle ? Au moment où Dana lui montre ses cicatrices, les yeux de la blonde s'élargissent. « Quoi ? Pourquoi ? » C'est tout ce que la jeune femme peut dire. La jeune femme est choquée et, bien sûr, elle se demande pourquoi on lui a caché cela. « C'est pour ça, que je suis partie avec Sean à Sydney. Et si tu savais comme je suis désolé. » Chacun d'entre eux, avait-il de telles raisons pour quitter la famille ? Soraya se pose de plus en plus de questions et ne trouve tout simplement pas de réponse. Elle devrait peut-être exprimer à haute voix ce qu'elle pense et ce qui l'inquiète. « Ne sois pas désolé ... Au moins maintenant, je peux le comprendre un peu. » Dit la blonde, en essayant de sourire. Soraya espère qu'elles pourront se rapprocher maintenant. La jeune femme aurait été heureuse d'être proche de sa sœur. « Tu es à la maison maintenant, on sera là pour toi » La blonde s'en réjouit et elle espère que ce sera vraiment comme ça. Cela lui faciliterait probablement la vie et elle se sentirait moins seule qu'aujourd'hui. « Cela me réjouit. » Soraya admet honnêtement. « Nous sommes complémentaires, différent et semblable à la fois et je ne te connais malheureusement pas assez pour le confirmer mais je suppose que tu es comme nous » Soraya ne sait pas si sa sœur a raison. Mais elle peut bien imaginer qu'il en est ainsi. Mais elle a raison sur une chose, elles ne se connaissent pas assez bien pour pouvoir dire une telle chose avec certitude. « J'espère que nous découvrirons tout cela dans le futur. » L'espoir est clairement visible sur son visage. À ce moment-là, elles arrivent au café. Les deux s'assoient à une table qui se trouve près de la fenêtre. Lorsque la serveuse leur remet la carte, Soraya l'examine attentivement. « Quelque chose te tente ? » Pour boire, elle va certainement prendre un café, mais Soraya a également envie d'un morceau de gâteau. Mais lequel devrait-elle choisir ? C'est la grande question ici. « Je vais prendre un latte macchiato et un morceau de tarte aux fraises. Je pense que ce sera suffisant pour débuter, n'est-ce pas ? Et que veux-tu ? » Soraya est curieuse de savoir ce que sa sœur va choisir. « Peux-tu m'en dire plus ? Je pense que nos parents m'ont caché beaucoup de choses. » Elle ose enfin demander à haute voix.
« La dure loi du lycée, je n'étais pas très jolie, un peu ronde, un peu timide, la victime idéal pour les moqueries et puis, j'ai simplement fini par craquer. » Pourquoi ? Tu aimerais tellement pouvoir lui décrire ce que tu ressentais à l'époque. Lui faire comprendre à quel point les mots t'ont brisés, à quel point tu souffrais de ne pas être comme tout le monde. Parce que tu ne sortais le soir, tu gardais un oeil sur tes cadets, tu n'étais pas très jolie, un peu ronde et avec beaucoup trop peu de confiance en toi. Aujourd'hui, tu te trouvais stupide d'avoir pu laisser ses mots t'atteindre, les avoir laissé prendre une place aussi importante dans ta vie. Mais c'était ainsi, à l'époque, tu ne voyais plus d'autre solution pour comprendre ta vie. Tu voulais que tout s'arrête, vite. « Mais c'est le passé, Sean m'a beaucoup aidé à m'accepter et tout va très bien pour moi aujourd'hui.» Tu ne voulais pas lui faire peur, tu ne voulais pas qu'elle s'inquiète pour toi parce que malgré ce petit côté sauvage, tu voyais bien que ton aveu l'avait touché. Et aujourd'hui, il n'y avait plus aucune raison d'avoir peur pour toi. Tu te sentais bien dans ton corps, bien dans ta tête. « Je l'espère aussi, tu sais déjà si tu comptes rester un peu ville ? » Tu lui demandais tout en douceur, tu ne voulais pas lui mettre de pression mais tu étais curieuse de savoir. Ta mère s'était contenté de te dire qu'elle était en ville mais elle n'avait pas laissée entendre le moindre détail sur les raisons ou sur le nombre de temps qu'elle allait y rester. « Je vais prendre un cappuchino et un morceau de gâteau au chocolat, il me fait de l'oeil » Tu souriais à ta petite soeur, tu avais encore du mal a réalisé qu'elle était là, devant toi. « Evidemment, tu veux en savoir plus sur quoi ? » Est-ce que c'était sur ton accident ? Ou sur votre famille en général ? Vous avez des parents-enfants, le genre de parents qui évitent les longues conversations alors que parfois, on en a simplement besoin mais ils sont comme ça. Et avec le temps, tu as fini par t'y faire.
« La dure loi du lycée, je n'étais pas très jolie, un peu ronde, un peu timide, la victime idéal pour les moqueries et puis, j'ai simplement fini par craquer. » Entendre ces mots blesse Soraya. La jeune femme n'en a pas fait l'expérience elle-même, elle a donc du mal à comprendre au début. Soraya fait partie de ces personnes qui ne peuvent pas comprendre pourquoi les gens se blessent pour de telles raisons. Bien sûr, elle ne dirait jamais ces mots à voix haute devant sa sœur. « Tu as vraiment eu la vie dure. » La blonde n'ose pas en dire plus de peur d'utiliser les mauvais mots. « Je suis désolée, je ne sais pas vraiment quoi dire. » Soraya pense qu'il est préférable d'expliquer pourquoi elle ne veut rien dire de plus. « Mais c'est le passé, Sean m'a beaucoup aidé à m'accepter et tout va très bien pour moi aujourd'hui.» La blonde est soulagée d'entendre ces mots. Au moins, elle n'a pas eu à traverser tout cela toute seule. Qui sait les choses auraient tourné autrement. Peut-être même que Dana serait morte. D'accord, il est vrai que c'était peut-être une pensée trop sombre. « Heureusement, il était là pour toi. Mais pour être honnête, cela me peine de ne pas avoir pu être là pour toi. D'accord, j'étais petite, mais quand même. » Soraya était vraiment reconnaissante que Sean était présent. La blonde n'aurait certainement pas pu faire grand-chose. « Je l'espère aussi, tu sais déjà si tu comptes rester un peu ville ? » Un soupir peut être entendu de la jeune femme. Sans doute que sa mère a oublié de le mentionner. Mentionner que Soraya ne sait pas comment continuer sa vie. Qu'elle a abandonné ses études et ne sait pas quoi faire maintenant. La jeune femme se sent quelque peu perdue. C'est aussi la raison pour laquelle Soraya a décidé de rester à Melbourne. « Alors maman ne t'a pas dit. Je reste à Melbourne. J'ai besoin d'un changement dans ma vie. J'ai abandonné mes études et maintenant, je ne sais pas quoi faire de ma vie. » La blonde espérait que sa mère lui avait déjà dit. Soraya est soulagée lorsque la serveuse vient prendre la commande. « Je vais prendre un cappuchino et un morceau de gâteau au chocolat, il me fait de l'oeil » Un gâteau au chocolat, une chose que la jeune femme apprécierait certainement. « Evidemment, tu veux en savoir plus sur quoi ? » Que doit répondre la jeune femme ? Elle veut tout savoir. Même si Dana ne veut pas entrer dans les détails. « Pour être honnête, je veux tout savoir. À propos de l'accident et sur notre fratrie. » Soraya décide alors de dire.
« Il n'y a rien à dire, je n'aurais pas dû me laisser faire » Tu souriais à ta sœur. Tu savais que ce que tu avais vécu était compliqué, délicat à comprendre, parfois même impossible parce que tu avais frôlé la limite. Aujourd'hui, ça te semblait stupide, tu te disais que ce n'était que 4 ans, que tu aurais dû tenir mais à l'époque, tu étais incapable, chaque jour était une torture, un supplice et la bal de promo avait été la goutte d'eau, tu avais craqué. Tu avais laissé la lame glisser le long de tes poignets et tu avais simplement attendu ton heure. Pas Sean. Alors que finalement c'était lui qui était intervenu. « Ce n'était pas ton rôle, tu étais encore une petite poupée à l'école et je dois avouer qu'une partie de moi est contente qu'à l'époque au moins, tu n'es rien su, rien vu, cela aurait pu être traumatisant pour toi. » Parce qu'elle n'était vraiment qu'une petite fille avec la tête pleine de rêves. Tout comme Dario ou Lewis, ce n'était que des enfants. Tu voulais un peu de légèreté dans la conversion alors tu lui avais demandé combien de temps, elle pensait rester mais finalement, ce n'était pas si léger que ça comme sujet. D'ailleurs, à sa réaction tu avais eu peur d'avoir mis les pieds dans le plat .. « Maman m'a juste dit que tu étais en ville et que tu avais arrêté tes études, sans plus de détails. Maman quoi.. » Tu lui souriais, les détails ce n'était pas son truc. « Tu as raison, Melbourne offre plein de possibilité, d'ailleurs, tu vis où ? » Bon, tu ne pouvais forcément la loger chez toi sur le long terme parce que tu vis dans une colocation mais tu pouvais la dépanner si besoin. Parce que tu sentais qu'elle était un peu perdue et donc qu'elle allait avoir besoin de vous, besoin de votre soutien et tu étais sûr que Dario tout comme toi était prêt à l'accueillir. « Je pense que tu l'as remarqué mais papa et maman sont assez "libre" disons. On s'est un peu élevé tous ensemble, Sean et moi avons essayé d'être présent quand nos parents ne pouvaient pas venir au concours de science de Dario, au sketch de Lewis ou à tes premiers spectacles de danse aussi. » Tu imagines qu'elle ne s'en souvenait probablement pas, elle n'était pas très grande. « On a grandi ainsi, et avec une famille de 5 enfants, la mode n'était pas vraiment une priorité. Sean était un sportif, quant à moi, j'étais une intello dans un coin d'une classe jusqu'au jour où je me suis retrouvé en TP avec un mec populaire, on a sympathisé. Et oui, l'histoire classique, on m'a remarqué et petit à petit, les moqueries se sont installés » Tu haussais les épaules, tu racontais cela avec simplicité et douceur même si tu sentais le point dans ton cœur de ce passé parfois plus douloureux que tu le voudrais.
D'une certaine manière, Soraya peut comprendre sa sœur un peu mieux maintenant. Une courte conversation peut changer beaucoup de choses dans une relation. « Il n'y a rien à dire, je n'aurais pas dû me laisser faire » Très rarement, Soraya ne sait pas quoi répondre, mais là, c'est un de ces moments. Peut-être est-il aussi approprié de se taire et de laisser sa sœur parler. « Ce n'était pas ton rôle, tu étais encore une petite poupée à l'école et je dois avouer qu'une partie de moi est contente qu'à l'époque au moins, tu n'es rien su, rien vu, cela aurait pu être traumatisant pour toi. » Dana a certainement raison sur ce point. Mais d'une certaine manière, il est normal que Soraya se sente un peu coupable que quelqu'un dont elle devrait être très proche ait vécu quelque chose comme ça et qu'elle ne l'ait pas su jusqu'à aujourd'hui. Sa famille, est-elle encore plus foutue qu'elle le pensait ? « Tu as probablement raison, et c'était bien que je ne sache rien, du moins à l'époque. Cependant, en vieillissant, quelqu'un aurait pu me mettre au courant. Mais je ne veux pas te blâmer. » Non, la blonde ne veut pas blâmer sa sœur pour quoi que ce soit. Toute cette histoire la rend triste, même si elle aimerait en savoir plus. Mais un changement de sujet est probablement préférable. Mais le sujet de ce qui allait suivre n'était pas vraiment plus facile. « Maman m'a juste dit que tu étais en ville et que tu avais arrêté tes études, sans plus de détails. Maman quoi.. » La jeune femme est soulagée que sa sœur ne soit pas quelqu'un qui pose beaucoup de questions. Soraya n'aurait aucune idée de la façon d'expliquer tout cela à sa sœur, d'autant plus qu'elle ne le comprend pas vraiment elle-même. Soraya voulait terminer ses études, mais les choses se sont passées différemment. Sans dire un mot de plus, elle se contente de sourire à sa sœur et espère qu'elle ne lui en tiendra pas rigueur. « Tu as raison, Melbourne offre plein de possibilité, d'ailleurs, tu vis où ? » Qui sait, peut-être trouvera-t-elle son chemin ici à Melbourne et peut-être essaiera-t-elle de poursuivre ses études un jour. En ce moment, elle vit dans un hôtel parce qu'elle a déménagé ici sans vraiment y penser, ce qui n'était pas vraiment intelligent. « Pour être honnête, je n'avais pas vraiment réfléchi à l'endroit où j'allais vivre. En ce moment, je vis dans un hôtel. » Dit Soraya en haussant les épaules. Mais bien sûr, il est également possible que la blonde ait espéré pouvoir rester avec sa famille, mais elle ne veut pas l'admettre à voix haute. « Je pense que tu l'as remarqué mais papa et maman sont assez "libre" disons. On s'est un peu élevé tous ensemble, Sean et moi avons essayé d'être présent quand nos parents ne pouvaient pas venir au concours de science de Dario, au sketch de Lewis ou à tes premiers spectacles de danse aussi. » Le fait que sa sœur et son frère aient tenté de remplacer ses parents a fait sourire Soraya. Même si ses parents n'étaient pas là pour elle, il y avait toujours quelqu'un qui lui était proche. « En quelque sorte, je ne comprends pas nos parents. Pourquoi nous avaient-ils eues s'ils ne voulaient pas ou ne pouvaient pas être là pour nous ? » Soraya ne peut pas vraiment se souvenir de tout cela, ce qui n'est peut-être pas si mal. « On a grandi ainsi, et avec une famille de 5 enfants, la mode n'était pas vraiment une priorité. Sean était un sportif, quant à moi, j'étais une intello dans un coin d'une classe jusqu'au jour où je me suis retrouvé en TP avec un mec populaire, on a sympathisé. Et oui, l'histoire classique, on m'a remarqué et petit à petit, les moqueries se sont installés » Soraya ne peut pas et n'a jamais pu comprendre comment on peut juger quelqu'un sans le connaître. Ce n'est pas parce que vous ne portez pas les vêtements les plus chers ou les plus récents que vous ne valez pas moins. « Je ne peux pas comprendre les gens qui se comportent comme ça. C'est peut-être une bonne chose que j'étais petite et que je n'aie pas tout compris. » Dit la jeune femme. « Mais comme je ne pouvais pas vraiment établir une relation avec vous à l'époque, je veux le faire maintenant. » Soraya espère la même chose pour sa fratrie. Même si elle sait que Dana ne peut pas répondre pour les autres.
Tu n'en voulais pas à ta famille de ne rien avoir vu parce que tu avais fait tout ce que tu pouvais pour qu'ils ne voient rien. Tu tentais de toujours être souriante face à tes cadets, de sourire, de t'intéresser à leurs vies pour qu'on ne te pose pas la moindre question sur la tienne. Mais tu mentirais si tu disais que tu n'aurais pas voulu que ta mère réagisse, parce qu'elle était ta mère. Parce que tu voyais comment était les mères de tes copines, les longues discussions, les conseils sur le lycée ou les garçons, ses choses que tu n'avais jamais eues parce que la tienne ne prenait pas le temps. Parce qu'elle n'en avait pas envie et que chez les Walker quand on n’a pas envie, on ne fait pas. « Tu peux. Tu as raison, tu as le droit de savoir parce que ça a touché toute notre famille, mais pour être sincère avec toi, je ne me voyais pas arriver dans ta vie du jour au lendemain et te dire tout cela. » Tu aurais eu peur qu'elle le prenne pour des reproches, peur qu'elle culpabilise mais surtout, tu voulais l'épargner, tu ne voulais pas qu'elle souffre de quoique ce soit. C'était le passé, un passé que tu avais combattu et qui ne te hantais presque plus. Un passé qui fait mal, un passé qui revient à la vie dès que tu regardes des cicatrices sur tes poignets. Tu n'avais pas envie de revivre ce mal-être que tu avais eu. Evidemment que tu aimerais avoir plus de détails sur ta soeur, sur la raison de ce changement de voie soudain, sur le fait qu'elle revienne en ville. Mais tu n'osais pas lui poser la question. Et votre mère était bien trop vague pour vous dire quoique ce soit. D'ailleurs, tu te demandais si elle avait simplement posé la question à ta petite soeur ou si une fois de plus, elle avait simplement laissé Soraya libre de ses choix. Tu espérais qu'elle t'en dise plus mais ce sujet ne semblait être celui qu'elle voulait aborder et tu le respectais. Peut-être une prochaine fois ? « Si un canapé confortable dans une coloc de filles de tente, tu peux venir chez moi, c'est pas le grand luxe mais c'est plus chaleureux qu'un hôtel » Tu lui proposais avant même t'en parler aux filles, tu les connais bien et tu sais qu'elle t'aurait expliqué à quel point tu étais stupide de ne pas avoir fait cette proposition à Soraya alors que tu en mourrais d'envie. « Je ne sais pas, je me dis que c'était des enfants, je sais que maman à toujours voulu une grande famille mais ils n'ont jamais eu pour habitude de se forcer à faire les choses. Pour eux, on doit découvrir le monde par nous même, se trouver tout seul, mais je reste convaincu qu'un enfant à besoin d'un minimum de barrière pour se construire. Après, je ne suis maman donc ce n'est qu'une supposition. » Tu supposes que devenir parent change une vie mais tu serais incapable de dire à quel point, tu ne sais déjà pas garder un garçon alors devenir mère, tu ne t'en sens pas capable. Mais c'était sur le passé que ta soeur semblait se poser beaucoup de questions et tu tentais de lui expliquer ce que tu avais compris de ton histoire. Aujourd'hui, c'était des remarques qui te semblaient futiles mais qu'est-ce qu'elle avait pu te faire comme mal à l'époque. « C'est la dure loi du lycée, on est tous mal dans notre peau alors certaines se rassurent en rabaissant les autres. » C'était une analyse d'adultes, peut-être erroné mais c'était le sentiment que tu avais cru comprendre quand tu parlais à l'université avec d'autres étudiants. « Tout se passera très bien avec les garçons j'en suis certaine » Tu voulais la rassurer, tu étais contente de la retrouver, contente que votre famille puisse de nouveau ressembler un peu à une famille "normale".
Il y a eu des moments dans sa vie où Soraya s'est demandée pourquoi elle s'est retrouvée dans une famille aussi cassée. Cassé n'est peut-être pas le bon mot, mais elle ne savait pas comment le décrire autrement. Aujourd'hui, elle dit simplement que ce n'est pas une famille qui vit selon des normes normales. Cela sonne mieux que casser. Mais Soraya ne blâmerait jamais sa sœur. Même si elles ne se connaissent pas vraiment, elles sont toujours sœurs. « Tu peux. Tu as raison, tu as le droit de savoir parce que ça a touché toute notre famille, mais pour être sincère avec toi, je ne me voyais pas arriver dans ta vie du jour au lendemain et te dire tout cela. » La blonde peut comprendre cela et elle ne sait pas comment elle aurait réagi auparavant. Peut-être d'une manière qui aurait tout détruit. Mais cela ne change rien au fait que la jeune femme se sentait seule. Mais elle ne blâmera pas Dana pour cela, car ce serait mal. C'est la faute de ses parents et de personne d'autre. « C'était peut-être mieux ainsi. Parce que je ne sais pas comment j'aurais réagi auparavant. Surtout pas pendant mon adolescence. » Pourtant, la blonde n'a même pas vraiment dépassé son adolescence. Soraya est soulagée de quelque chose, que sa sœur ne demande pas pourquoi elle est revenue et pourquoi elle a abandonné ses études. Ses parents ne s'en souciaient pas non plus, pour eux, il suffisait que Soraya soit encore en vie. Finalement, quand elle le comprendra mieux elle-même, la blonde en parlera sûrement à Dana, mais ce n'est pas encore le cas. « Si un canapé confortable dans une coloc de filles de tente, tu peux venir chez moi, c'est pas le grand luxe mais c'est plus chaleureux qu'un hôtel » Immédiatement, un sourire apparaît sur les lèvres de la blonde. Elle sait immédiatement qu'elle acceptera et ne serait-ce que pour mieux connaître sa sœur et apprendre à connaître d'autres personnes. Au moins les colocataires de sa sœur. De plus, Soraya ne se sent pas vraiment à l'aise dans les hôtels. Parfois, elle avait l'impression de ne pas vraiment appartenir à la famille, car pendant des années, Soraya a eu le sentiment d'être la seule à souffrir de ne pas être élevée dans une famille normale. Une famille où les parents s'occupent des enfants. « J'accepte avec plaisir. Mais es-tu sûr que tes colocataires seront d'accord avec ça ? » La jeune femme ne veut pas que sa sœur ait des ennuis avec ses colocataires. Soraya écoute toujours attentivement sa sœur lorsqu'elle parle de leurs parents. « Je ne sais pas, je me dis que c'était des enfants, je sais que maman à toujours voulu une grande famille mais ils n'ont jamais eu pour habitude de se forcer à faire les choses. Pour eux, on doit découvrir le monde par nous même, se trouver tout seul, mais je reste convaincu qu'un enfant à besoin d'un minimum de barrière pour se construire. Après, je ne suis maman donc ce n'est qu'une supposition. » La même chose, elle n'arrêtait pas de se dire. Mais en quelque sorte, la jeune femme pensait qu'elle était seule avec ces pensées. Pour elle, la seule issue à cette époque était de quitter Melbourne et de vivre sa propre vie, ce qu'elle n'a pas réussi à faire, sinon elle ne serait pas revenue. « Je pensais la même chose, mais je pensais que j'étais la seule à le penser. » Le soulagement qu'il n'en est pas ainsi est bien visible sur le visage de la jeune femme. « C'est la dure loi du lycée, on est tous mal dans notre peau alors certaines se rassurent en rabaissant les autres. » Soraya elle-même n'en a pas fait l'expérience et ne sait pas trop quoi répondre. Elle n'était ni la victime ni l'agresseur, elle était toujours plutôt neutre. « C'est exact. Mais il y a ceux qui ont choisi de ne pas s'y mêler quand c'était plus sûr. » Espérons que Dana ne prendra pas mal ce dit. Mais elle a plus peur de la première rencontre avec ses frères. « Tout se passera très bien avec les garçons j'en suis certaine » Soraya espère persuader sa sœur de ne pas avoir à rencontrer ses frères, seule. Une réunion de famille serait peut-être une bonne idée ? Où plutôt, une réunion de fratrie. « Peut-être pouvons-nous nous réunir tous ensemble ? Ne serait-ce pas la solution idéale ? » Suggère la blonde.
Il était difficile pour toi de te confier. Tu es quelqu'un qui écoute beaucoup mais qui parle très peu, encore moins de cette période sombre de ta vie. Ce n'est pas une question de honte, si cela était nécessaire, tu pourrais en parler mais tu n'en voyais simplement pas la nécessité. Peut-être parce qu'au fond, la douleur était toujours là. Tu te souvenais parfaitement de celle que tu étais, que ces mêmes insultes qui revenaient jour après jour, des larmes que tu versais quand personne ne te regardait. Tu te croyais assez forte pour tout surmonter, tu avais tellement tort. Mais tu étais fière de ton parcours, fière d'être celle que tu étais devenue même si tout n'était pas parfait dans ta vie, loin de là même. Tu souriais à sa réponse que tu trouvais rassurante. Tu ne savais rien de l'adolescente qu'elle avait été mais tu devinais que cette période n'avait pas dû être la plus simple. Elle est difficile pour n'importe qui alors pour quelqu'un de seule, cela devait être encore plus compliqué. C'était peut-être pour cela aussi que tu ne posais pas trop de questions, tu ne voulais pas l'a mette mal à l'aise ou entendre une phrase anodine qui accentuerait ta culpabilité. Parce que même si tout cela n'est pas vraiment ta faute, tu t'en veux. Tu t'en veux d'avoir pensé à toi avant de penser à elle, même si en réalité, ne pas la faire aurait été une grave erreur. Et puis, elle avait l'air d'aller bien et c'était cela le plus important finalement, non ? « Bien entendu, sinon je ne te l'aurais pas proposé » Tu avais la chance de vivre avec les meilleures femmes du monde et tu le savais. Elles seraient forcément emballée à l'idée de faire une place à Soraya dans votre appartement, elles ont une famille elles-aussi, peut-être moins tordu que la vôtre, surement plus normal. Tu parlais à ta jeune soeur à coeur ouvert de tes ressenti sur ses parents que tu n'as jamais totalement compris malgré tes efforts. Pourtant tu as bien essayé mais tu en viens toujours à te demander si il y a quelque chose de logique dans leurs comportements, si au fond, ce ne sont pas que des enfants qui agissent à l'instinct selon leurs envies du moment. « On est plus, je ne saurais pas te dire ce que pense les garçons mais je pense qu'on a tous tirés les mêmes conclusions de notre enfance malheureusement. » Oui, malheureusement parce que tu trouvais tout de même cela très triste. La vérité, c'était que tu n'étais pas vraiment d'accord avec la conclusion de ta soeur mais vous n'étiez pas encore assez proche pour que lui dise ouvertement. Tu n'avais pas choisi d'être une victime en réalité, tu n'avais même pas choisi de te retrouver en duo avec Scott pour ce TP et franchement, rien n'aurait pu prédire que derrière son maillot, il y avait un minimum de cervelle mais c'était comme ça. Le courant été passé et tu ne voyais rien de mal entre vous, ce qui n'était pas le cas de ses amis. « Pourquoi pas, si cela peut te rassurer c'est parfaitement possible » Les garçons étaient des amours mais après tant d'années de silence, tu comprenais ta jeune soeur qui préféraient avoir des retrouvailles regroupés. C'était l'occasion de se voir tous ensemble, tu espérais simplement que Dario et Sean accepterait de se retrouver dans la même pièce, ce qui n'était pas gagné. Les choses ont toujours été délicate entre eux.
Soraya est soulagée de ne pas avoir à évoquer trop son adolescence. Non pas que son adolescence ait été cruelle, mais elle a été solitaire. Beaucoup de gens ne comprenaient pas comment vivaient ses parents et pensaient qu'ils n'étaient que de mauvais parents qui ne se souciaient pas de leurs enfants. C'est pourquoi ils ne voulaient pas que leurs enfants aient trop de contacts avec Soraya. Mais la blonde n'a jamais blâmé ses parents pour cela. Peut-être qu'elle s'est trop habituée à un moment donné et que c'est devenu tout à fait normal pour elle. Elle apprécie le fait que Dana lui ait proposé de séjourner chez elle et ses colocataires. Même si cela la surprend. C'est pourquoi elle préfère demander à nouveau et ne se réjouit pas trop vite. « Bien entendu, sinon je ne te l'aurais pas proposé » Immédiatement, un sourire joyeux apparaît sur les lèvres de la jeune femme. « Dans ce cas, je resterai temporairement chez vous. » Sur le visage de Soraya, la joie se voit très bien. La blonde s'y attendait le moins. Le fait d'entendre de sa sœur qu'elle ressent la même chose soulage la jeune femme. « On est plus, je ne saurais pas te dire ce que pense les garçons mais je pense qu'on a tous tirés les mêmes conclusions de notre enfance malheureusement. » Soraya ne sait pas si sa sœur est d'accord avec ce qu'elle pense. En fait, cela n'a pas d'importance, car d'une certaine manière, chacun a sa propre opinion. Un soupir se fait entendre de sa part. « Malgré tout, chacun d'entre nous a trouvé sa voie d'une manière ou d'une autre. » Dit Soraya en haussant les épaules. La blonde veut absolument se rapprocher à nouveau de sa fratrie, mais elle n'ose probablement pas le faire seule. Parce qu'elle ne les connaît pas vraiment. Du moins, pas ces dernières années. Ce qui est dommage en soi. « Pourquoi pas, si cela peut te rassurer c'est parfaitement possible » Soraya en serait très contente. Mais pour l'instant, elle ne le fait pas encore, car elle ne sait pas si quelque chose en sortira. « Peut-être peux-tu leur demander un jour ? » Demande la jeune femme à voix basse.
Tu ne sais pas trop d'où te vient cette importance pour la famille. On ne peut pas dire que ce soit le modèle de tes parents que tu reproduis puisqu'en réalité, tu ne connais pas leurs familles. Cela était étrange quand on y pense, aucun enfants ignorent qui sont ses grands-parents ou si ils ont des oncles et des tantes, tu sais juste que leurs familles n'approuvaient ni leur histoire, ni leurs choix et au fond, tu pouvais les comprendre. Mais tu as toujours mis beaucoup de coeur à tenir votre famille soudée. Alors en sachant que Soraya était seule dans un hôtel, c'était comme une évidence de proposer ton toit à ta petite soeur. Le choix était libre, elle pouvait choisir de rester seule, tu le comprendrais, après tout, elle avait souvent dû être seule la pauvre. « Tu peux rester le temps que tu auras besoin » Tu lui souriais, c'était un premier pas pour apprendre à mieux se connaitre et c'était important pour toi d'être là pour elle aujourd'hui. Et elle semble aussi ravie que toi ce qui était encore mieux. « Ca s'est vrai, on était tous tellement différents, on aurait pu finir tellement mal mais pas du tout et je pense qu'on a de quoi être fiers. » Tu étais sincère, vous auriez pu finir dans l'illégalité la plus totale, prendre la facilité mais non, vous étiez des battants. Tu sentais que ta soeur était tiraillé entre l'envie d'avoir de nouveau une véritable famille et la crainte du poids des années et tu le comprenais parfaitement. Quand tu avais quitté la ville, tu avais perdue le contact avec ta fratrie. Puis c'était eux qui avaient quittés le pays quand tu allais un peu mieux et finalement, les années avaient défilés plus vite que tu ne l'aurais voulu. Alors c'était comme une évidence d'être là pour eux si ils en avaient besoin. « Quand tu veux, je suis certaine qu'ils seront ravis de te revoir. »
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